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    Shelley : de l'or mondial aux Ducks

    Jaz Shelley sera sous le feu des projecteurs à Bangkok, elle qui vient de décrocher le ‘WNBL Rookie of the Year Award’, de signer avec la University of Oregon et d’entrer dans l’histoire...

    MELBOURNE (Australia) - Jaz Shelley sera sous le feu des projecteurs à Bangkok, elle qui vient de décrocher le ‘WNBL Rookie of the Year Award’, de signer avec la University of Oregon et d’entrer dans l’histoire avec les Sapphires.

    La talentueuse arrière sera un des pions essentiels des Gems lors de la prochaine Coupe du Monde Féminine U19 FIBA en Thaïlande et elle devra essayer de répondre à toutes les attentes placées en elle par des gens désireux de la voir continuer à briller.

    L’ESPRIT EN OR DE SARAGOSSE

    Elle sait déjà ce que cela fait d’écrire l’histoire dans une compétition jeunesse FIBA et de monter sur la plus haute marche du podium. C’est en effet ce qui lui est arrivé il y a trois ans à Saragosse (Espagne).

    Shelley a joué un rôle prépondérant au sein des Sapphires qui ont décroché leur tout premier titre mondial U17, mettant fin à une domination écrasante des USA.

    "Toute la campagne et cette médaille d’or obtenue en 2016 à Saragosse me paraissent encore aujourd’hui irréelles ; c’était le meilleur moment de ma carrière de basketteuse," confie-t-elle.

    "Nous étions arrivées au tournoi classées 7es et nous n’avions jamais fait mieux qu’un 5e rang, donc je ne crois pas que le reste du monde s’attendait à ce que nous réalisions cette performance.

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    "Ce groupe avait quelque chose de spécial ; des excellents coachs au staff médical et à mes incroyables coéquipières ; chaque instant de ce tournoi a été fantastique. L’unité au sein de notre groupe était unique et particulière. Finir la compétition invaincues et gagner nos matchs avec une marge moyenne de 23 points étaient irréels, comme je l’ai dit.

    "Parmi mes meilleurs souvenirs, je citerais notre victoire en demi-finale contre les USA, qui n’avaient encore jamais perdu dans l’histoire du tournoi. Je me souviens avoir abordé ce match sans aucune crainte. Nous étions déterminées et prêtes à relever ce défi contre une équipe américaine extrêmement talentueuse," poursuit Shelley.

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    "Je n’oublierai jamais non plus toute la merveilleuse reconnaissance et les louanges que nous avons reçues de l’ensemble de la communauté du basket australien lorsque nous sommes rentrées au pays. C’était fabuleux.

    "Saragosse restera gravée dans ma mémoire, et je savourerai pour toujours cette médaille d’or," insiste-t-elle.

    Si sa première apparition à l’échelle mondiale s’est déroulée de manière idyllique, les premiers pas en Coupe du Monde Féminine U19 FIBA de Shelley et Cie il y a deux ans ont été plus délicats. Avec l’ambition de remonter sur le podium, elle ne cache pas sa déception.

    "J’étais le bébé de l'équipe lors de ma première participation à la Coupe du Monde Féminine U19 FIBA en 2017, mais j’avais été terriblement déçue de terminer au 5e rang, cela avait été une contre-performance,” souligne-t-elle.

    "J’espère réussir mieux cette fois et je crois cette équipe Gems capable de gagner l’or. Nous ne sommes pas très grandes, mais nous défendons sans relâche et jouons bien ensemble. Nous avons quelques joueuses talentueuses aux côtés desquelles je me réjouis d’évoluer."

    L’HEURE DU RÉVEIL

    L’an dernier, l’Australie s’est retrouvée face à un nouveau défi avec la nouvelle répartition géographique pour le compte du Championnat d’Asie Féminin U18 FIBA 2018. Mais les Australiennes ont dû se contenter de monter sur la 3e marche du podium - une place qu’elles n’ont pas eu l’habitude d’occuper lors des tournois continentaux.

    "C’était la première fois que l’Australie était opposée à des pays tels que la Chine, le Japon et la Corée afin de se qualifier pour la Coupe du Monde Féminine U19 FIBA. C’était clairement un niveau de difficulté plus élevé que par le passé avec l’ancien format," admet Shelley.

    "Ces nations progressent tellement vite, si vous ne les respectez pas et ne vous préparez pas assez bien, elles peuvent vous battre - comme cela a été le cas. L’année dernière, nous avons vraiment éprouvé de la peine à nous adapter au style de jeu asiatique. Elles jouent très vite et bougent bien le ballon, notre défense a eu de la peine à suivre.

    "Nous avons retiré de bonnes leçons de cette expérience. Cela nous a probablement servi de réveil. À Bangkok, nous tâcherons de faire parler notre talent," lance Shelley.

    UNE PROGRESSION CONSTANTE

    En dépit de l’échec à Bengalore, Shelley a profité de sa première saison en WNBL avec les Melbourne Boomers pour se mettre en évidence. À tel point qu’elle a été récompensée du ‘Betty Watson Rookie of the Year Award’ plus tôt cette année.

    "La WNBL a été une formidable expérience pour moi. Évoluer dans l’une des meilleures ligues du monde a été incroyable.

    "J’avais confiance en mes moyens et cela m’a permis de voir où je me situais par rapport aux meilleures joueuses australiennes et certaines des étrangères les plus performantes. Ainsi, j’ai pu voir où sont mes lacunes.

     "Jouer avec et être encadrée par quelques-unes des meilleures joueuses australiennes, affronter des femmes qui ont participé à des JO et qui ont de l’expérience en WNBA, tout ça est tellement bénéfique pour mon développement. Cette aventure en WNBL a été un merveilleux apprentissage.

    Elle a fait ses débuts très tôt et tout près de chez elle. 

    "Mes parents ont été une fantastique source d’inspiration, ayant tous deux joué pendant de nombreuses années au haut niveau en Australie. Mon père est un coach spécialisé dans les tirs, et cela m’a énormément aidé," explique-t-elle.

    "J’ai toujours été très sportive. Issue d’une petite ville, j’ai pratiqué plein de sports, dont le netball, le football et le saut en hauteur. J’ai vraiment apprécié toutes ces différentes disciplines avant de me concentrer uniquement sur le basket."

    Cette polyvalence a permis à Shelley de devenir une joueuse complète, même si pour elle, l’aspect mental revêt tout autant d’importance que la technique.



    Elle commente : "J’ai été élevée avec la mentalité que les meilleurs joueurs rendent ceux qui les entourent meilleurs. En attaque, je prends très à cœur mon rôle de distributrice - avec une approche où l’équipe passe avant tout.

    "Je pense aussi que mon adresse à trois points est une force indéniable ; j’ai récemment mis l’accent sur mes aptitudes ballons en mains et les déplacements, afin de compléter mon jeu extérieur avec une force de pénétration.

    "J’ai développé une attitude plus agressive, je suis devenu plus dangereuse près du panier. En défense, j’adore étouffer mes adversaires et piquer des ballons.

    "Un domaine où je peine encore actuellement est la régularité aux tirs, mais c’est plutôt mental que mécanique. J’apprends à faire confiance au travail que je fais et à trouver des moyens de contrôler mon esprit et mes sentiments, de sorte que mon corps puisse réaliser certaines choses de manière automatique, sans trop réfléchir.

    "C’est un processus qui prend du temps et je suis loin du compte, mais je fais des progrès et j’ai bien l’intention de poursuivre sur cette voie."

    IONESCU ET LES DUCKS

    Il est évident qu’elle est sur la bonne voie, puisque elle vient de s’engager auprès de la prestigieuse University of Oregon - un chapitre qu’elle est impatiente de commencer. Surtout après tout le chemin parcouru pour se retrouver dans cette position.

    "L’université était un objectif que j’avais depuis que je suis toute petite," dit Shelley.

    "Mon frère aîné est diplômé de NCAA Div 2 (Kentucky Wesleyan), et il a adoré son séjour là-bas ; j’ai toujours voulu faire comme lui.

    "Ma décision a tout de même été dure à prendre. Mon but ultime est de porter le maillot de l’équipe nationale senior d’Australie, des ‘Opals’, et il y a deux moyens d’y arriver : la NCAA et la WNBL. Je veux vraiment devenir basketteuse professionnelle, mais je saisis aussi l’importance de suivre une éducation universitaire afin d’avoir d’autres possibilités en dehors du basket.

    "Au moment de ma décision, je jouais comme amatrice avec les Melbourne Boomers, j’ai donc pu avoir un aperçu de l’environnement pro - en Australie du moins - avant de faire mon choix.

    "J’avais programmé plusieurs visites de programmes NCAA et j’ai commencé par trois unis, dont la University of Oregon. Mon cœur m’avait toujours guidé vers l’uni, mais j’avais beaucoup aimé mon passage en WNBL. C’est en visitant le campus de la University of Oregon en septembre que j’ai pris ma décision," ajoute-t-elle.

    "J’ai tout de suite senti que c’était l’endroit idéal pour moi. Leurs infrastructures et leur culture sont incroyables, et les gens aussi. J’ai su que c’était une opportunité que je me devais de saisir. J’ai le sentiment que quatre années dans la relevé NCAA PAC-12 avec les Oregon Ducks m’aideront à développer mon jeu et mon corps en vue d’une longue et fructueuse carrière pro.

    "J’ai l’intention d’obtenir une maîtrise en psychologie, tout en contribuant au premier sacre NCAA des Ducks. Le niveau de talent au sein de cette équipe est incroyable. Je me sens honorée de faire partie d’un pareil groupe de joueuses.

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    The 2019 @woodenaward winner is @sabrina_i! #GoDucks

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    "Et je mentirais si je n’admettais pas que je me réjouis particulièrement d’évoluer la saison prochaine aux côtés de l’une des meilleures arrières du monde en la personne de Sabrina Ionescu," indique-t-elle.

    "J’ai rencontré Sabrina lors de ma dernière visite et j’ai pu m’entraîner avec elle. Nous avons fait plus ample connaissance et je me suis immédiatement sentie à l’aise avec elle. Je suis super excitée d’apprendre d’elle, de me mesurer à elle à chaque entraînement et de nous rendre toutes deux meilleures.

    "Cela va être difficile, mais je suis impatiente," dit-elle en souriant. 

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