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    Marbury, participant en 1995 : ''une expérience qui change la vie''

    La Coupe du Monde U19 FIBA retourne cet été pour la quatrième fois en Grèce, après les éditions de 1995 (Athènes), 2003 (Thessalonique) et 2015 (Héraklion). La sélection américaine présente dans la...

    MIES (Switzerland) - La Coupe du Monde U19 FIBA retourne cet été pour la quatrième fois en Grèce, après les éditions de 1995 (Athènes), 2003 (Thessalonique) et 2015 (Héraklion). La sélection américaine présente dans la capitale grecque en 1995 comptait dans ses rangs un certain Stephon Marbury, qui avait tourné à 17.5 points de moyenne pour les USA, 7e du tournoi.

    FIBA.basketball s’est entretenu avec Marbury pour évoquer cet été passé en Grèce.

    Vous aviez 18 ans quand vous avez disputé la Coupe du Monde U19 FIBA en Grèce. Était-ce votre premier voyage à l’étranger ?

    Oh non, nous avions participé au Championnat des Amériques U18 FIBA 1994 en Argentine. Nous avions gagné la médaille d’or. Nous avions joué contre la même équipe qui nous avait ensuite battus en Grèce. C’étaient les mêmes gars en Argentine. Personne ne l’avait oublié.

    Vous aviez marqué 17.5 points de moyenne par match, faisant de vous le meilleur marqueur de votre équipe et le second meilleur du tournoi au poste arrière derrière Sarunas Jasikevicius. De quoi vous souvenez-vous de cette compétition en 1995 ?

    À cette époque, je ne faisais d’abord pas partie du cinq de départ. Je m’en souviens bien, car j’avais été le premier à ensuite sortir du banc. Nous étions menés au score et mon entrée avait inversé la tendance. Nous avions commencé à mieux jouer, et tout d’un coup je me suis retrouvé dans le cinq et le coach a commencé à me demander de prendre davantage de responsabilités. Je pense que mon expérience internationale m’a beaucoup aidé, en comparaison des gars qui n’avaient jamais connu ça auparavant. Nous avions gagné une médaille l’année d’avant et cela m’avait permis de progresser.

    Stephon Marbury lors de la Coupe du Monde U19 FIBA 1995

    Avez-vous des conseils à donner aux jeunes joueurs qui se préparent à disputer cet été la Coupe du Monde U19 ? Que pourront-ils retirer de cette expérience ?

    Ce qui m’est arrivé (pour le Championnat des Amériques U18 FIBA 1994), c’est que j’avais prévu d’aller au bal de promotion de mon école. Mais j’ai reçu une lettre d’USA Basketball m’invitant à venir jouer en sélection U18. Je trouvais ça super cool, mais en relisant la lettre et en voyant la date, je me suis d’abord dit que je ne voulais pas y aller. Ma mère a découvert la lettre et elle m’a dit ‘Tu vas faire partie de la Team USA’. Je lui ai dit ‘Maman, tu es sérieuse ?’. Elle a annulé mon bal et j’ai rejoint la sélection américaine.

    Et c’était une bonne décision, parce que mon expérience avec la Team USA a changé ma vie. J’ai eu la chance de quitter Coney Island (New York) et d’aller à Buenos Aires, en Argentine. J’ai pu voir en vrai d’autres enfants. Je veux dire, j’étais allé en France et ailleurs, et ces endroits étaient jolis. Mais en Argentine, j’ai vu des enfants sans chaussures, dans des situations difficiles, je me disais ‘Je viens du ghetto, la violence y est horrible’. Mais quand tu voyages et tu remarques que c’est pareil ailleurs, tu réalises le grand nombre d’enfants qui doivent faire face aux mêmes problèmes que toi. Ce que je dis aux enfants maintenant, c’est de faire ces voyages et saisir ces occasions de jouer à l’étranger, afin de découvrir aussi d’autres cultures. Vivre ce que d’autres vivent. Ressentir ce qu’ils ressentent. Tu peux parfois penser que ta situation est mauvaise, mais il y a toujours quelqu’un qui vit quelque chose de pire que toi. Tu ne t’en rends pas compte, parce que tu crois que ce qui se passe chez toi est dur, mais quand tu compares aux autres, ce n’est pas si terrible que ça finalement.

    Je recommande toujours aux enfants de tirer profit de ce genre d’expérience, de s’ouvrir aux autres cultures et d’observer comment les gens fonctionnent, pour élargir leur horizon et ne pas juste se limiter à communiquer avec les personnes qu’ils connaissent déjà.

    Vince Carter aux JO de Sydney 2000

    La sélection qui s’est rendue en Grèce en 1995 comportait d’autres stars, comme Vince Carter. Que s’est-il passé ?

    C’était bizarre, vous savez. Comme je vous l’ai dit, je venais de la sélection qui avait remporté le Championnat des Amériques U18 FIBA 1994, et c’était un drôle de mélange de joueurs dans cette équipe. Ils ont même renvoyé chez lui un joueur - Mark Sanford. L’énergie n’était pas du tout la même que lors du titre conquis avec Clint Haskins. La situation était différente en termes de composition d’équipe et de motivation. Certains gars semblaient juste contents d’être en sélection U19, ils ne donnaient pas l’impression de comprendre qu’ils allaient représenter leur pays.

    Certes, je pense que personne ne saisissait pleinement la signification de tout ça. Je ne le savais pas non plus la première fois que j’ai joué pour la Team USA, donc je sais comment ces gars se sentaient. La seconde fois, j’en comprenais l’importance, ce qui explique pourquoi j’ai pu évoluer à ce niveau. J’étais mieux préparé et prêt à le faire. Je me souviens qu’à cette époque, nous n’étions pas tous sur la même longueur d’ondes.

     Luis Scola (à gauche) et Pepe Sanchez (au milieu) aux JO d'Athènes 2004

    Il doit y avoir un truc de spécial avec l’Argentine. Vous la battez pour l’or en 1994, mais vous perdez contre elle l’année suivante à la Coupe du Monde U19. En 2004, elle gagne contre vous et devient ensuite championne olympique. Est-ce qu’il y avait une rivalité particulière avec ces joueurs ?

    Vous les voyez grandir ensemble. Nous nous connaissions depuis que nous avions 16 ou 17 ans. J’ai plusieurs fois croisé le chemin de Luis Scola et Pepe Sanchez. Tu les vois non seulement mûrir, mais tu les retrouves après à un très haut niveau, et cela ne te surprend pas, car tu avais conscience de leur potentiel. Tu savais qu’en travaillant et en poursuivant leur progression, ils allaient devenir meilleurs, comme ils l’ont démontré par la suite. De toutes les équipes internationales, l’Argentine avait toujours eu un groupe de joueurs spécial, qui progressaient d’année en année.

    Quel est votre meilleur souvenir avec l’équipe nationale des USA ?

    Mon meilleur souvenir avec la Team USA est le gain du Championnat des Amériques U18 FIBA 1994. Coach Haskins avait les idées claires et il appliquait des méthodes très militaires avec nous. Par exemple, si nous ne gagnions pas avec une certaine marge, nous ne recevions pas à manger, nous n’avions que du pain et de l’eau. Pas de sodas. Comme ça, pas de repas normal. Quand nous répondions à ses attentes, c’était génial, mais si nous n’y arrivions pas, nos entraînements étaient plus difficiles. Nous avions des séances de deux heures et demie avant les matchs. C’était structuré et il y avait une sorte d’équilibre pour nous guider vers la médaille d’or. Je pense que c’était le genre de discipline nécessaire pour s’imposer au niveau international, car tu représentes ton pays. Tu dois accepter ce type de règles et te comporter de la même manière que les soldats, qui représentent et défendent aussi leur pays.

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