Pour Allemand, la Coupe du Monde Féminine FIBA aura toujours une valeur particulière
Ne le dites pas trop fort, mais Julie Allemand et la Belgique sont peut-être prêtes à enfin digérer la désillusion des JO de Tokyo.
SYDNEY (Australie) - Ne le dites pas trop fort, mais Julie Allemand et la Belgique sont peut-être prêtes à enfin digérer la désillusion des JO de Tokyo.
Maintenant qu'elle est de retour dans une compétition FIBA, celle-là même qui lui avait permis de lancer sa carrière internationale en 2018, Julie Allemand a envie d'oublier définitivement l'échec au Japon et d'aller de l'avant.
« Cela fait toujours mal d'y penser et c'est pour ça que nous n'en parlons pas entre nous », avoue Allemand, lorsque la défaite mortifiante contre le Japon en quarts de finale du Tournoi Olympique Féminin de Tokyo (85-86), un match souvent décrit comme l'un des meilleurs de l'histoire du basket féminin, est évoquée.
« C'est un peu fou, parce que je me rappelle un récent repas avec mes coéquipières au cours duquel nous avons mentionné le Japon, et quelqu'une a mentionné un match.
« J'ai immédiatement dit 'attends, tu parles de ce match ? Ou du match amical que nous venons de jouer ?', et elle a tout de suite répondu 'du match amical'. Nous ne parlons pas, ou ne voulons pas parler, de ce qui s'est passé à Tokyo. »
Elle poursuit : « Oui, certaines d'entre nous ont toujours cette défaite à l'esprit et je pense que c'est normal, mais nous voulons résolument nous orienter vers le futur. L'équipe est un peu différente, le coach a changé, cela nous aide à tourner la page durant cette Coupe du Monde Féminine FIBA 2022.
« Si tout avait été pareil ici à Sydney, cela aurait été extrêmement difficile de ne pas replonger automatiquement dans le passé. »
Allemand entretient indéniablement un lien très étroit avec le tournoi mondial, puisque c'est dans celui-ci qu'elle avait éclaté au grand jour il y a quatre ans à Tenerife. La meneuse avait égalé le record d'assists en un match tout en aidant les Cats à se hisser jusqu'en demi-finale. Contre la France en quarts de finale, elle avait en effet été sensationnelle, délivrant 13 assists.
« J'ai l'impression que c'était il y a 10 ans, tant de choses se sont passées dans le monde et dans ma carrière depuis », commente Allemand.
« Cette édition de la Coupe du Monde Féminine FIBA avait été incroyable et elle avait été le début de quelque chose de spécial pour moi. J'avais le sentiment d'être prête à franchir un palier et le coach m'avait confié une clé capable d'ouvrir toutes les portes que je souhaitais. »
« Nous avions toutes joué avec tellement de liberté et personne ne s'attendait à ce que la petite Belgique pratique un jeu pareil et s'invite en demi-finales. Quand je repense à Tenerife, j'ai envie de voyager dans le temps et de m'y retrouver une nouvelle fois. »
La grande question actuellement, c'est de savoir si les Belges sont prêtes. Depuis l'arrivée du nouveau coach Valéry Demory et l'intégration de quelques jeunes joueuses, l'équipe est encore en train d'essayer de se trouver une identité. En plus, les adversaires respectent davantage la Belgique et ainsi se préparent mieux à l'affronter.
Pour le moment, les signaux sont positifs. Malgré une défaite de 15 points en ouverture contre les USA, les Belges ont bien joué jusqu'à présent, s'imposant facilement contre la Corée (84-61) lors de la 2e journée, Allemand s'illustrant au cours de cette rencontre.
« La différence par rapport à il y a quatre ans, c'est que nous n'avons plus l'effet de surprise et tout le monde respecte le basket belge, donc les équipes font tout pour ralentir notre jeu », souligne Allemand.
« Nous ne sommes plus la même équipe qu'avant. Je pense que nous avons encore besoin d'un peu de temps pour trouver notre identité. Je ne sais pas comment ce tournoi se terminera pour nous. Nous devons prêter une attention toute particulière aux détails pour être vraiment compétitives. »
« L'équipe est très jeune, mais je trouve que c'est une bonne chose pour ne plus ressasser Tokyo et ce qui s'est passé avant. J'espère que le prochain chapitre de notre sélection nationale sera tout aussi excitant », sourit la meneuse.
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