L'Égypte peut-elle retrouver la gloire d'antan ?

CAIRO (Egypt) - La dernière fois que l’Égypte a remporté le FIBA Women’s AfroBasket, cette nation d’Afrique du Nord était connue sous le nom de République arabe unie et les USA planifiaient d’envoyer leur premier homme sur la Lune.

En 1966, la République arabe unie a gagné deux matchs et perdu un lors d’un tournoi à quatre équipes en format ‘round robin’ pour soulever son tout premier titre continental féminin, un titre qu’elle avait défendu avec succès deux ans plus tard en ne perdant aucun de ses quatre matchs d’un tournoi à cinq nations cette fois, également en format ‘round robin’.

L’année suivante, en 1969, la ‘National Aeronautics and Space Administration (NASA) a lancé la mission Apollo 10, au cours de laquelle Neil Armstrong a marché sur la Lune, devenant le premier homme à le faire. 

Au moment où la NASA fête les 50 ans de l’accomplissement de cette mission, l’Égypte s’est remis en quête de gloire passée, lorsqu’elle dominait le basket africain féminin. Elle s’est jurée de tout entreprendre pour regagner les sommets de la hiérarchie continentale. 

Présente à Dakar (Sénégal) pour l’édition de cette année, qui aura lieu du 9 août au 15 septembre, elle y effectuera sa quatrième apparition consécutive, de quoi lui donner la confiance pour aller se mêler à la lutte pour les premières places. Pour autant qu’elle améliore certains aspects de son jeu. 

En 2013 et 2015, elle avait pris le 8e rang final, tandis qu’il y a deux ans à Bamako (Mali), elle a gagné une place pour terminer 7e. L’Égypte estime que le moment est venu de passer à l’échelon supérieur. 

FIBA World Ranking : No. 8 en Afrique (55e au classement général)

Objectif : Elle a jadis connu les sommets et elle a le sentiment d’avoir les moyens de s’inviter à la table des grandes nations continentales. Il lui faudra toutefois prendre un match après l’autre, avec le titre continental dans un coin de la tête. Pourquoi pas ? 

Dernier résultat : 7e rang au FIBA Women’s AfroBasket 2017 à Bamako (Mali)

Commentaire : "Notre objectif est différent cette année. Nous voulons nous hisser dans le dernier carré. Nous avons fait de notre mieux lors de la dernière édition au Mali et notre objectif est de nous qualifier pour les JO de Tokyo 2020," souligne Noor Talaat, arrière-shooteuse de l’Égypte et MVP des Éliminatoires de la Zone 5 à Kampala (Ouganda) plus tôt dans le mois. 

Style de jeu : L’équipe actuelle joue chacune des possessions avec énormément d’engagement, appliquant son plan de jeu et minimisant au possible les pertes de ballons, tout en essayant de pratiquer un basket rythmé. Elle ne se laisse pas impressionner par le statut de ses adversaires, car pour les Égyptiennes, l’écriture d’un nouveau chapitre est plus important que tout le reste. 

Elles sont rapides et les contre-attaques et le jeu de transition leur vont très bien. Elles sont petites, ce qui s’avère un avantage au vu de leur style de jeu agressif sur chaque possession. Elles sont solides en défense, tant dans la raquette qu’en dehors. 

Lorsque les tireuses ont leur adresse extérieure, et que la machine défensive est bien huilée, elles présentent un jeu extrêmement plaisant à voir. 

Comment surprendre le continent ? Peu de gens s’attendent à ce que l’Égypte fasse partie des candidats au titre continental à Dakar. Ceci peut jouer en sa faveur. 

Le fait que vos adversaires ne s’inquiètent pas trop de vous affronter peut s’avérer un avantage utile. Ceci dit, l’Égypte devra jouer un basket simple. En déficit de taille dans la raquette, elle devra faire preuve d’une force collective sans faille et bien aider ses ailières des deux côtés du terrain. 

Le coach : Ehab Alalfy a prouvé lors des Éliminatoires Zone 5 à Kampala qu'il était prêt à relever le défi et qu'il n'hésiterait pas à prendre des risques pour faire ressortir le meilleur de son équipe. Le travail ne manquera pas pour préparer au mieux cette échéance à Dakar. 

Joueuse(s) clé(s) : Soraya Deghady. À 24 ans, Deghady est dans une excellente phase de sa carrière. Elle aura un rôle primordial à jouer au sein de cette jeune équipe. La conduite d'Al Ahly vers le titre national égyptien lui a certainement donné énormément de confiance afin de réitérer ses performances avec la sélection nationale. Son adresse à trois points et son efficacité sont remarquables et l'Égypte dépendra grandement de son rendement. 

Star(s) montante(s) : Noor Talaat est une joueuse formidable. Elle est très disciplinée des deux côtés du terrain - le genre de coéquipière que tout le monde rêve d'avoir et qu'on a tendance à admirer, jusqu'à presque oublier de défendre sur elle. Elle joue avec passion et veut gagner tous les matchs. Les défaites l'affectent beaucoup, car elle donne toujours tout sur un terrain. 

En résumé : Les Égyptiennes ne font pas partie des favorites de ce tournoi, mais leurs adversaires auraient tort de les sous-estimer. Elles ont faim de victoires et elles ne s'en cachent pas. La créativité de Deghady, l'ambition de Talaat et la verve offensive de Menatalla Awad en font un trio redoutable dans cette quête de top 4 continental, voire de titre. 

Le coach Alalfy sera pour la première fois à la tête de cette équipe et il semble prêt à prendre tous les risques nécessaires pour forcer le destin de l'Égypte. 

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