MIES (Suisse) - La grande tradition du basketball australien sur la scène internationale remonte à 1956, lorsque le pays a organisé les JO.
Dans le Championnat d'Océanie FIBA, lancé en 1971, les Boomers ont été dominateurs, remportant l'événement à 19 reprises jusqu'à l'ultime édition de la compétition en 2015. Depuis 2017, celle-ci a été remplacée par la FIBA Asia Cup, dans le cadre de laquelle l'Australie n'a pas perdu le moindre match et qu'elle a gagné deux fois.
Lors des différentes éditions de la Coupe du Monde FIBA et du Tournoi Olympique, l'Australie a fréquemment aligné de formidables équipes, mais il lui a fallu attendre 2021 pour enfin parvenir à s'inviter sur le podium de l'une de ces deux compétitions, avec la troisième place des JO de Tokyo décrochée au détriment de la Slovénie. Au fil des ans, quelques Australiens se sont particulièrement illustrés sous le maillot national.
Si nous devions composer le meilleur cinq de départ de tous les temps pour l'Australie, voici les joueurs que nous choisirions, plus quelques mentions honorables :
Shane Heal - Meneur
Shane Heal n'a jamais reculé devant rien ni personne. Même Charles Barkley ! Les deux hommes se sont affrontés à Salt Lake City avant les JO de 1996 et Heal ne s'est pas laissé marcher dessus. Son message avait été simple : « Nous sommes l'Australie et nous n'allons pas nous laisser faire. »
Heal était talentueux, ce qu'il a démontré lors des quatre éditions du Tournoi Olympique auxquelles il a participé (1992, 1996, 2000 et 2004), et il avait un caractère bien trempé. Il n'avait pas peur de prendre ses responsabilités et de provoquer les choses en attaque. Lors de ses derniers JO à Athènes en 2004, Heal a été le meilleur marqueur de son équipe nationale avec une moyenne de 16.7 points par match. C'est aux JO d'Atlanta en 1996 qu'il a enregistré son meilleur total de points en inscrivant 35 points contre le Brésil. Chez les Boomers, seul le légendaire Andrew Gaze avait fait mieux que ses 17.8 points de moyenne par match.
Eddie Palubinskas - Meneur
Meilleur marqueur du Tournoi Olympique de Montréal en 1976, le très adroit Palubinskas n'avait que peu d'égal quand il s'agissait de marquer des points. Demandez aux Mexicains ce qu'ils en pensent, eux qui n'avaient pas réussi à l'empêcher de scorer 48 points lors de la défaite face à l'Australie (117-120) cet été-là. Au Canada, le charismatique Palubinskas avait tourné avec une moyenne de 31.3 points par match. Sa moins bonne fiche, il l'avait rendue face à Cuba, avec "seulement" 26 points. Il avait été brillant aux tirs sur l'ensemble du tournoi, avec un 55 sur 60, soit un pourcentage de réussite de 91.7 %.
Quatre ans plus tôt à Münich, il avait été remarquable avec une moyenne de 21.1 points par match, de quoi faire de lui le second meilleur marqueur de cette édition des JO. Palubinskas a disputé 23 matchs avec les Boomers, suffisants pour laisser une trace indélébile dans l'histoire du basket australien et mondial. Il n'y ensuite rien eu de surprenant à le voir devenir coach spécialisé dans les tirs après avoir pris sa retraite comme joueur.
Patty Mills - Meneur
Depuis sa première apparition avec l'Australie au Championnat d'Océanie FIBA en 2007 jusqu'à sa cinquième participation aux JO en France l'été dernier, Patty Mills a toujours fait la différence pour son pays. Il a accepté et assumé à merveille toutes les responsabilités offensives qui lui ont été confiées au fil des ans, que ce soit dans le Tournoi Olympique ou en Coupe du Monde FIBA. Mills a été l'un des meilleurs joueurs des JO de Rio de Janeiro en 2016, avec une moyenne de 21.3 points par match pour guider les Boomers jusque dans le dernier carré de la compétition. Dans l'une des défaites les plus amères de l'histoire de l'équipe d'Australie, lors du match pour la troisième place perdu contre l'Espagne (88-89), Mills a fini la rencontre avec 30 points à son compteur.
La seconde plus amère défaite des Boomers est elle survenue en 2019, avec un revers 95-88 contre la même Espagne après une double prolongation en demi-finales de la Coupe du Monde FIBA. Ce jour-là, Mills a marqué 34 points. En 2021, Mills a finalement eu le bonheur de vivre une heure de gloire au Tournoi Olympique de Tokyo, avec un succès 107-93 contre la Slovénie dans le match pour la médaille de bronze, totalisant cette fois 42 points. À cinq jours de son 36e anniversaire cet été à Paris, Mills a réalisé l'une de ses plus remarquables performances avec les Boomers en quarts de finale face à la Serbie. Il a non seulement terminé meilleur marqueur de la partie avec 26 points, mais il a également inscrit un panier crucial en tête de raquette pour envoyer le match en prolongation. Suite au Tournoi Olympique de Paris 2024, Mills occupe la 5e place du classement des meilleurs marqueurs de l'histoire des JO avec 567 points.
Andrew Gaze - Ailier
Le quintuple olympien et porte-drapeau de son pays aux JO de Sydney a affiché une moyenne de 19.7 points par match sur l'ensemble de sa carrière olympique, avec notamment un taux de réussite de 41.5 % (86 sur 207) à trois points. À Séoul en 1988, Gaze a tourné à 23.9 points de moyenne par match - second derrière la légende brésilienne Oscar Schmidt - tandis que huit ans plus tard à Atlanta, ses 23.8 points de moyenne par match n'ont été battus que par Schmidt et le légendaire Portoricain Jose Ortiz. Gaze a été intronisé au FIBA Hall of Fame avec la Volée de 2013.
Son total de 789 points le place au deuxième rang du classement des meilleurs marqueurs de l'histoire des JO derrière Oscar Schmidt (1 093 points). En plus d'être un formidable joueur offensif, Gaze s'est toujours comporté en vrai leader pour son équipe nationale, dont il a été le capitaine pendant huit ans, y compris lors des JO de 1996 et 2000. Il n'a cependant jamais connu la joie de monter sur le podium, échouant à son pied tant en 1988, en 1996 qu'en 2000. Gaze a disputé quatre éditions de la Coupe du Monde FIBA, notamment celle de 1994 à Toronto, lorsque pour la première fois des joueurs NBA ont été autorisés à prendre part à la compétition. Au Canada, Gaze a conduit l'Australie jusqu'à la 5e place finale, tout en terminant meilleur marqueur du tournoi en dépit de la présence de nombreuses autres stars mondiales avec une moyenne de 23.9 points par match.
Andrew Bogut - Intérieur
Choisi en toute première position de la '2005 NBA Draft' par les Milwaukee Bucks, Bogut a dû surmonter de sérieuses blessures pour réussir une belle carrière tant en NBA que sur la scène internationale. Avec les Boomers, Bogut s'est illustré avec son sens de la passe, sa combativité et son talent offensif.
Il a participé aux JO en 2004, 2008 et 2016, et à la Coupe du Monde FIBA en 2006 et en 2019. En 2004, il est passé tout proche de réaliser un double-double de moyenne avec ses moyennes de 13.7 points et 9 rebonds. Lors de ses ultimes JO en 2016, Bogut a fait parler sa polyvalence avec des moyennes de 9.1 points, 5.1 rebonds et 3.6 passes décisives par match.
Mentions honorables
Joe Ingles
Ingles est apparu dans cinq olympiades différentes, amenant à chaque fois sa régularité et réalisant parfois des actions spectaculaires. Élément clé de la période la plus glorieuse du basket australien avec la médaille de bronze décrochée aux JO de Tokyo en guise d'apogée, synonyme de toute première montée sur le podium pour l'Australie que ce soit aux JO ou en Coupe du Monde FIBA, Ingles a fait ses débuts olymiques sous les ordres de Brian Goorjian en 2008. Il est principalement reconnu pour sa grande polyvalence.
Dans le match pour la médaille de bronze contre la Slovénie au Tournoi Olympique de Tokyo, probablement le moment le plus glorieux de l'histoire des Boomers, Ingles a cumulé 16 points, 9 rebonds et 4 passes décisives. Difficile d'être le meilleur marqueur de l'équipe quand l'un de vos coéquipiers est Patty Mills, mais cela n'a pas empêché Ingles de s'illustrer, même à la Coupe du Monde FIBA 2023 et aux JO de Paris 2024, malgré un temps de jeu très limité. Son leadership en a fait un joueur déterminant tout au long de sa carrière avec le maillot des Boomers.
Mark Bradtke
Après avoir fait ses débuts en équipe nationale senior à 17 ans, Bradtke est rapidement devenu un incontournable pour les Boomers. Solide et talentueux, l'intérieur de 2.11 m a représenté l'Australie aux JO de '88, '92, '96 et 2000. À Atlanta en 1996, où l'Australie s'est inclinée dans le match pour la médaille de bronze pour une seconde fois en trois Olympiades, Bradtke a tourné avec des moyennes de 11.8 points et 7.8 rebonds par match. Bradtke compte également deux participations à la Coupe du Monde FIBA (1990 et 1994) à son palmarès.
Luc Longley
Membre du cinq majeur des Chicago Bulls durant trois campagnes couronnées d'un titre NBA ('96, '97 et '98), Longley possède l'un des CV les plus spectaculaires du basket australien. Il a disputé trois Tournois Olympiques (1988, 1992 et 2000) et une Coupe du Monde FIBA (1990).
Andrew Vlahov
Membre des Boomers lors des campagnes olympiques de '88, '92, '96 et 2000, Vlahov avait souvent pas mal de centimètres à rendre à ses adversaires directs dans la raquette, mais il savait compenser son manque de taille par une combativité de tous les instants. Vlahov était très polyvalent, se voyant même parfois charger du marquage d'arrières tels qu'Oscar Schmidt.
Phil Smyth
Distributeur intelligent et tenace, celui que l'on surnommait "le général" était un leader de la sélection australienne qui avait atteint les demi-finales des JO de 1988. Menaçant à longue distance, Smyth avait transformé 18 de ses 42 tirs à trois points (42.9 %) en Corée. Au cours de sa carrière, il a pris part à trois autres éditions des JO ('80, '84, '92) et à quatre éditions de la Coupe du Monde FIBA ('78, '82, '90 et '94).
Ian Davies
Si vous cherchez la définition du mot "scoreur" dans un dictionnaire consacré au basket, il se peut que vous trouviez la photo de Davies en illustration. Il a réussi la meilleure moyenne de points marqués aux JO de 1980 avec 29.3 unités par match. Deux ans plus tard, il a aligné les paniers à la Coupe du Monde FIBA en Colombie, avec 23.4 points de moyenne par match, la seconde meilleure de l'événement. Davies a aussi représenté son pays aux JO de 1984 à Los Angeles et à la Coupe du Monde FIBA de 1986 en Espagne.
Ray Borner
Quadruple olympien et membre des Boomers lors de quatre éditions de la Coupe du Monde FIBA, Borner était monstrueux. MVP de NBL en 1985 avec les Coburg Giants, Borner était un travailleur de l'ombre. Durant une époque qui a vu de nombreux intérieurs de tout premier plan sur la scène internationale, c'était à chaque fois lui qui allait au combat pour limiter leur impact face à une équipe d'Australie souvent en manque de centimètres.
FIBA
* Ce "All-Star Five" et les mentions honorables sont absolument subjectifs et ils ne représentent en aucun cas une reconnaissance officielle ou précise, ni la position officielle de la FIBA. Tous les commentaires n’engagent que leur auteur et le groupe d'experts qui les ont établis pour divertir les fans.