Van den Spiegel (ULEB) : ''Privilégier les équipes nationales''
Équipes nationales, clubs et ligues : ensemble, ils peuvent générer une formidable synergie extrêmement profitable au basketball, en permettant non seulement aux joueurs de s'épanouir, mais aussi au sport
XI'AN - Équipes nationales, clubs et ligues : ensemble, ils peuvent générer une formidable synergie extrêmement profitable au basketball, en permettant non seulement aux joueurs de s'épanouir, mais aussi au sport de se développer commercialement.
Meilleur est le niveau de compétition, meilleurs sont les coaches en clubs, plus grand est l'engagement auprès des joueurs d'un pays, meilleure sera l'équipe nationale au moment de disputer des tournois durant l'été ou dans les phases qualificatives pour ceux-ci.
De manière réciproque, plus la sélection nationale est performante, plus le basket dans un pays peut en retirer des bénéfices.
Lors du ‘FIBA World Basketball Summit’, le président de l’ULEB (Union des Ligues Européennes de Basketball) Tomas Van den Spiegel a tenu à souligner l’importance des équipes nationales.
L’ULEB regroupe les ligues professionnelles de basketball d’Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne et Russie.
"Nous (à l’ULEB) voulons privilégier les équipes nationales, parce qu’elles sont les moteurs de la popularité de notre sport à l’échelle mondiale," dit-il. "Les ligues en sont convaincues. Elles comprennent que la libération des joueurs pour les échéances internationales est très importante et que ça les aide à se développer au niveau commercial, afin d’avoir du succès au cours des années à venir."
Une convocation en sélection nationale est non seulement un grand moment de fierté pour la joueuse ou le joueur concerné, ça l’est aussi pour les clubs et leurs fans.
Récemment, par exemple, l’Espagnol Pau Gasol et les Américains Kevin Durant et Kyrie Irving ont tous trois atteint de nouveaux sommets dans leurs carrières en conduisant leurs équipes vers la plus haute marche du podium des éditions 2006, 2010 et 2014 de la Coupe du Monde FIBA. Chacun a même été désigné MVP du tournoi respectif.
Avant cela, en 2004, la popularité du basket en Argentine avait littéralement explosé suite aux prouesses de l’équipe nationale emmenée par Manu Ginobili, repartie des JO d’Athènes avec la médaille d’or.
Bien avant encore, en 1987, l’équipe nationale de Grèce avait triomphé sur ses terres lors du FIBA EuroBasket qu’elle accueillait, guidée par le redoutable Nikos Galis. Cette consécration inespérée avait provoqué une vague d’euphorie autour du basket dans le pays, avec des répercussions partout en Europe.
"NOUS VOULONS PRIVILÉGIER LES ÉQUIPES NATIONALES, PARCE QU’ELLES SONT LES MOTEURS DE LA POPULARITÉ DE NOTRE SPORT À L’ÉCHELLE MONDIALE. LES LIGUES EN SONT CONVAINCUES. ELLES COMPRENNENT QUE LA LIBÉRATION DES JOUEURS POUR LES ÉCHÉANCES INTERNATIONALES EST TRÈS IMPORTANTE ET QUE ÇA LES AIDE À SE DÉVELOPPER AU NIVEAU COMMERCIAL, AFIN D’AVOIR DU SUCCÈS AU COURS DES ANNÉES À VENIR."
Van den Spiegel, qui a porté les couleurs du CSKA Moscou et du Real Madrid, a également représenté la Belgique. Même s’il n’a pas pris part à une Coupe du Monde FIBA, il estime néanmoins que la participation à cette compétition est probablement la consécration pour chaque joueur qui a cette chance au cours de sa carrière.
"Tous les joueurs rêvent de Coupe du Monde," affirme-t-il. "Tout le monde veut jouer en équipe nationale et défendre les intérêts de son pays."
La prochaine Coupe du Monde FIBA 2019 se démarque des éditions précédentes, car elle fait suite à deux années d’Éliminatoires, débutées en 2017, lorsque la FIBA a lancé sa nouvelle ère avec l’implémentation du nouveau système de compétitions des équipes nationales et du nouveau calendrier FIBA.
Ces Éliminatoires ont eu lieu au cours de fenêtres qualificatives disputées à intervalles réguliers. La sixième et ultime se déroulera le mois prochain, et elle verra 24 équipes se battre pour s’adjuger les 14 places encore en jeu pour la toute première édition à 32 équipes de la compétition phare de la FIBA.
Que ce soit pour un match décisif au plus haut niveau mondial, un match qualificatif ou même un match amical, les équipes nationales ont toujours ce pouvoir rassembleur pour les fans, qui mettent alors de côté leurs différences comme supporters de clubs rivaux pour soutenir solidairement leur pays.
Tomas Van den Spiegel
Pour Van den Spiegel, il est important de coordonner les calendriers, afin que les clubs, les ligues et les équipes nationales puissent tous tirer profit de la situation.
"Nous (à l’ULEB) croyons fermement en la synchronisation des calendriers, avec la création d’opportunités de développement commercial et sportif des ligues locales,” indique-t-il.
"En même temps, nous estimons qu’il y a de la place pour une compétition continentale de clubs, et peut-être même plus qu’une," note-t-il. "Et bien sûr pour les équipes nationales, qui sont les meilleurs vecteurs de popularité pour notre sport dans de nombreux marchés."
Le message de Van den Spiegel à propos de la valeur des matchs des équipes nationales pour la croissance du sport est repris par Zhu Fangyu, triple olympien avec la Chine qui a atteint les quarts de finale des JO d’été à deux reprises (2004 et 2008) et qui a participé à deux Coupes du Monde FIBA (2002 et 2006), actuellement directeur de Guangdong Winnerway Basketball Club en CBA (Chinese Basketball Association).
Au ‘FIBA World Basketball Summit’, il a pris part au même débat auquel a participé Van den Spiegel. Il a lui aussi souligné l’importance de l’équipe nationale de son pays, et l’impact que la prochaine Coupe du Monde aura sur la Chine, sur la CBA et sur la popularité du basket en Extrême-Orient.
Zhu Fangyu
"La ligue chinoise est intimement liée aux joueurs faisant partie du cadre national et aux fans de basket chinois," dit Zhu.
"Les JO de 2008 (à Pékin) ont prouvé que nous étions capables d’accueillir un événement d’une telle envergure. Ils ont mis en lumière la passion des Chinois pour le sport, le soutien des clubs pour l’équipe nationale et l’unité de tout un peuple.
"Les répercussions de l’organisation de cette Coupe du Monde sur la culture du basket en Chine seront au moins similaires à celles qui ont fait suite aux JO de 2008."
Zhu a insisté sur le fait que la Coupe du Monde - et les performances de la Chine - aura un énorme impact sur l’engouement pour ce sport à travers tout le pays bien après la fin de la compétition le 15 septembre à Pékin.
"En Chine, si le basket entend attirer plus de fans, surtout des jeunes, les résultats de l’équipe nationale sont primordiaux,” martèle-t-il. “À mon avis, comparé à il y a deux ans, les joueurs de la sélection chinoise ont réalisé de très gros progrès. Nous espérons qu’ils pourront montrer leur meilleur visage lors de la Coupe du Monde.
“La ligue chinoise, y compris la CBA, profitera directement de cette Coupe du Monde. Je souhaite que cette édition de la Coupe du Monde FIBA soit la plus réussie de tous les temps."
FIBA