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    Espagne : les cinq meilleures équipes de tous les temps

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    L'Espagne a aligné de nombreuses formidables équipes. Laquelle a été la plus marquante ?

    Pau Gasol et Cie ont conquis l'Europe à quatre reprises et dans le même temps, ils ont été sacrés deux fois champions du monde.

    MIES (Suisse) - Nation dominante du basket international depuis plus de deux décennies, l'Espagne a eu pour habitude de s'inviter sur le podium des compétitions auxquelles elle a participé entre 1999 et 2022.

    Les Espagnols ont fini dans le Top 3 de toutes les éditions du FIBA EuroBasket depuis 2007. Ajoutez à cela deux sacres mondiaux, deux médailles d'argent et une de bronze aux JO depuis 2008, et vous saisirez toute l'étendue de leurs formidables accomplissements au cours des deux dernières décennies.

    Comment choisir les cinq meilleures équipes d'Espagne de tous les temps ? La tâche est en effet compliquée, surtout quand vous savez qu'elle a gagné six compétitions internationales et qu'elle a encore décroché l'argent aux JO de 1984.

    Les différentes sélections espagnoles qui ont marqué l'histoire du XXIe siècle ont évolué à un niveau extraordinaire, de quoi éclipser celle de 1984, vaincue par les USA en finale du Tournoi Olympique de Los Angeles. Celle-ci mérite une mention honorable, mais elle est déjà exclue de ce Top 5.

    Les équipes couronnées championnes des éditions 2009, 2015 et 2022 du FIBA EuroBasket vont elles aussi devoir se contenter d'une mention honorable, car elles n'ont pas autant impressionné que celles qui constituent notre Top 5, et ce même si la sélection espagnole de 2015, emmenée par un Pau Gasol au format MVP, a vaincu la France après une prolongation en demi-finales, et que celle de 2022 a remporté un tournoi européen particulièrement relevé.

    Voici notre Top 5 :

    5 - 2012 - Tournoi Olympique de Londres

    L'Espagne s'offre une revanche contre les USA

    L'Espagne est passée proche de l'exploit contre les USA en finale des JO de Londres

    L'Espagne avait débarqué à Londres avec une solide équipe pour essayer de prendre sa revanche contre les USA, quatre ans après la finale mémorable entre les deux pays disputée à Beijing et perdue par les Espagnols. La Russie, avec Kirilenko, Blatt et l'adroit Vitaliy Fridzon avait de quoi rivaliser avec tout le monde, tout comme l'Argentine, médaillée de bronze à Beijing après le sacre olympique obtenu en 2004.

    Les Argentins pouvaient s'appuyer sur Manu Ginobili, Andres Nocioni, Luis Scola et Carlos Delfino, avec l'expérimenté Pablo Prigioni et le prometteur Facundo Campazzo à la distribution. Le Brésil alignait le duo composé de Marcelinho Huertas et de Splitter, l'Australie celui composé de Mills et Ingles, entre autres, et la France disposait de Parker, Batum, Diaw, Turiaf et des frères Piétrus, de quoi garantir un tournoi olympique passionnant dans la capitale anglaise.

    L'Espagne avait elle, davantage que n'importe quelle autre équipe, misé sur la continuité et la cohésion. Les joueurs talentueux ne manquaient pas et les frères Gasol, Navarro, Reyes, Calderon, Fernandez, Llull, Ibaka, Claver, Sergio Rodriguez et Sada avaient en plus eu le bonheur de gagner le titre mondial en 2006.

    À Londres, Marc Gasol s'est affirmé comme l'un des meilleurs intérieurs du monde

    Les deux revers de l'Espagne - contre le Brésil et la Russie - avant la confrontation contre les USA en finale n'avaient pas porté à conséquence, tout comme le succès étriqué contre la Grande-Bretagne de Luol Deng (79-78).

    Au moment d'aborder la phase à élimination directe, les Espagnols avaient élevé leur niveau de jeu. Ils avaient tellement frustré la France que Batum avait fini par donner un coup de poing dans l'aine de Navarro en fin de match, de quoi lui valoir une faute antisportive. Après ce succès 66-59, l'Espagne avait battu la Russie (67-59) pour atteindre pour la seconde fois consécutive la finale du Tournoi Olympique.

    Malgré les quatre fautes de Marc Gasol en première mi-temps, la sélection espagnole était parvenue à repousser les USA dans leurs tout derniers retranchements, passant tout proche de signer un exploit retentissant. Ce sont finalement les Américains qui avaient eu le dernier mot (107-100). En dépit de cette défaite, l'Espagne avait une nouvelle fois prouvé qu'elle pouvait rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde.

    4 - 2008 - Tournoi Olympique de Beijing

    L'Espagne participe à la plus belle finale olympique de tous les temps

    L'Espagne a failli battre les USA en finale

    Le très attendu Tournoi Olympique organisé en Extrême-Orient, avec une pléthore de stars, avait réservé un formidable suspense. Lorsque la fameuse "Redeem Team" américaine était entrée sur le terrain pour affronter la Chine de Yao Ming, des personnalités du monde entier avaient assisté au match. George W. Bush était présent dans les tribunes, tout comme l'ancien Secrétaire d'État américain Henry Kissinger. La participation des stars aux JO avait attiré d'autres stars : Diego Maradona était venu soutenir l'Argentine, Rafael Nadal avait encouragé son ami Pau Gasol et l'Espagne, et même David Beckham avait tenu à voir des matchs, avec son t-shirt blanc caractéristique.

    La Chine adorait Kobe Bryant, saluant avec un enthousiasme débordant chacune de ses apparitions, sur le terrain et en dehors. Les effectifs étaient très bien fournis, comme lors de chaque Tournoi Olympique. Dirk Nowitzki avait profité de cette compétition pour prendre sa retraite internationale et Hamed Haddadi avait joué pour l'Iran. La Lituanie et l'Argentine pouvaient viser une médaille et la Grèce alignait sa génération dorée.

    Le dunk de Rudy sur Dwight Howard a été l'un des temps forts du Tournoi Olympique de Beijing

    Mais l'Espagne, sacrée championne du monde deux ans plus tôt, avait représenté la plus grande menace pour les USA, même si les Américains avaient nettement dominé tous leurs adversaires, y compris l'Espagne durant la phase préliminaire, avant de retrouver l'équipe coachée par le sélectionneur Aito Garcia en finale. Rubio, alors encore un adolescent, avait mérité sa place dans l'effectif espagnol et il s'était montré à la hauteur de l'événement du début à la fin.

    Il y avait aussi Raul Lopez, meneur du Utah Jazz en NBA dont la carrière avait failli prendre prématurément fin à cause des blessures. La plupart des joueurs sacrés champions du monde au Japon étaient présents, notamment les frères Gasol, Navarro, Fernandez, Jimenez, Garbajosa, Reyes, Rodriguez, Mumbru et Calderon.

    Kobe Bryant avait été le bourreau de l'Espagne en réussissant une action à quatre points suite à une faute de Rudy Fernandez sur un tir primé. La sélection espagnole avait en plus dû composer ce jour-là sans le meneur NBA Calderon, blessé. Les Espagnols n'en avaient pas moins fourni une performance héroïque, devant toutefois s'avouer vaincus (118-107) au terme un match haletant, probablement le plus beau de l'histoire des JO.

    3 - 2011 - FIBA EuroBasket

    L'Espagne triomphe en Lituanie au terme d'une compétition réunissant pour la première fois 24 équipes

    Navarro, MVP du FIBA EuroBasket remporté par l'Espagne en 2011

    L'équipe qui avait gagné le FIBA EuroBasket 2009 avait été comparée à une Ferrari par le sélectionneur italien de l'Espagne Sergio Scariolo. Celle de 2011 s'apparenterait alors à une Formule 1 du futur. Le contingent présent à ce tournoi avait de quoi effrayer ses adversaires, et il fallait bien ça en Lituanie dans une compétition qui rassemblait pour la première fois 24 équipes de qualité, notamment la Macédoine du Nord, autrice d'une victoire surprise contre la Lituanie en quarts de finale.

    La sélection macédonienne alignait des joueurs comme Pero Antic, Vlado Ilievski et Bo McCalebb. La Russie, coachée par David Blatt, pouvait compter sur un solide effectif emmené par Andrei Kirilenko. Les deux hommes avaient réussi à faire tomber l'Espagne en finale de "son" FIBA EuroBasket à Madrid en 2007 : les Russes étaient très forts !

    La France n'avait quant à elle rien à envier à personne avec Nicolas Batum, Tony Parker, Boris Diaw et Joakim Noah. Cela n'avait cependant pas empêché l'Espagne de la battre à deux reprises, y compris en finale (98-85).

    Cinq ans plus tôt, Pau Gasol avait atteint le statut de légende en se voyant élire MVP de la Coupe du Monde FIBA 2006 au Japon et il semblait progresser à chacune de ses apparitions avec le maillot de l'Espagne. Mais cette année-là, ce n'est pas lui qui allait être le meilleur espagnol : ce serait au tour de La Bomba Juan Carlos Navarro, l'arrière-shooteur de Barcelone souvent inarrêtable.

    Même les USA avaient de la peine à le contenir lors de leurs confrontations. La profondeur de banc et la qualité de l'équipe d'Espagne étaient incroyables. Marc Gasol s'affirmait de plus en plus à l'intérieur, en route vers une belle carrière en NBA, tandis que Jose Manuel Calderon orchestrait à merveille les systèmes offensifs et que le joueur naturalisé Serge Ibaka, membre du Oklahoma City Thunder, était précieux en sortie de banc. Le distributeur Rubio tenait son pays en haleine à chaque passage sur le terrain. En 2011, l'Espagne avait en effet fort belle allure.

    Jose Manuel Calderon a toujours été précieux pour l'Espagne

    L'arrière des Portland Trail Blazers Rudy Fernandez était brillant en attaque, et les apports de Felipe Reyes, Victor Claver, Fernando San Emeterio et Victor Sada faisaient de cette sélection espagnole une formation quasi imbattable. Quasi, car elle s'était tout de même inclinée durant la phase de groupes contre la Turquie, mais cela n'avait été qu'un petit accident de parcours. Dès l'entame du deuxième tour, l'Espagne avait parue investie d'une mission. La Macédoine du Nord, qui venait de renverser la Lituanie en quarts de finale, avait certes donné du fil à retordre aux Espagnols, mais ceux-ci s'étaient quand même imposés (92-80). Dans ce match, Navarro s'était illustré en marquant 35 points !

    2 - 2019 - Coupe du Monde FIBA

    Rubio et Cie, invaincus en Chine

    L'Espagne soulevant une seconde fois le Naismith Trophy

    Avec l'expérimenté sélectionneur Sergio Scariolo à sa tête, l'Espagne était en proie aux doutes avant la compétition, privée de Pau, de Navarro et de la plupart des autres joueurs de la génération dorée du basket espagnol. Sans compter que le niveau des équipes présentes était très relevé. L'Australie alignait Patty Mills, Joe Ingles et Andrew Bogut, alors que la France pouvait s'appuyer sur le géant Rudy Gobert, le membre du "All-Star Five" de la Coupe du Monde FIBA 2014 Nicolas Batum, ainsi que sur l'efficace et spectaculaire arrière Nando De Colo, pour ne citer qu'eux. La Serbie n'était pas en reste avec les talentueux Nikola Jokic et Bogdan Bogdanovic, tout comme les USA et leurs habituels joueurs vedettes.

    Heureusement pour elle, l'Espagne avait pu profiter des performances extraordinaires de son meneur légendaire Ricky Rubio et de l'intérieur Marc Gasol, bien entourés des solides Rudy Fernandez et Sergio Llull, pour aller décrocher le titre mondial. L'Australie avait été la plus grosse menace pour l'Espagne, celle-ci devant puiser dans ses ressources pour effacer un retard supérieur à 10 points et recourir à deux prolongations pour finalement s'imposer avant de disposer facilement de l'Argentine en finale (95-75).

    Ricky Rubio, MVP de la Coupe du Monde FIBA 2019

    Cette équipe d'Espagne était également spéciale car elle comportait des joueurs moins connus - comme Victor Claver, Pau Ribas, les frères Willy et Juancho Hernangomez, Pierre Oriola - qui avaient tous apporté leur précieuse contribution au succès de leur pays. Les Espagnols avaient été les premiers champions du monde à avoir dû passer par d'éprouvants Éliminatoires continentaux et ils pouvaient remercier notamment Javier Beiran, Quino Colom et Xavier Rabaseda, présents en Chine. Un autre fait notoire concernant cette équipe était qu'elle avait su évoluer et élever son niveau de jeu après une série de courtes victoires contre Porto Rico, l'Iran, l'Italie et la Serbie durant la phase de groupes. En finale, elle avait simplement été inarrêtable.

    1 - 2006 - Coupe du Monde FIBA

    Los Chicos de Oro soulèvent le Naismith Trophy pour la première fois

    L'Espagne a gagné son premier titre mondial en 2006

    Ce tournoi a tout simplement été incroyable. LeBron James, Dwyane Wade, Carmelo Anthony et Chris Paul étaient tous là pour représenter les USA, et la Grèce alignait une équipe presque identique à celle couronnée championne d'Europe en 2005 avec ses leaders Theo Papaloukas, Vasilis Spanoulis et Dimitris Diamantidis.

    Les Grecs pouvaient en plus s'appuyer sur le légendaire joueur devenu sélectionneur Panagiotis Giannakis. Il y avait aussi l'Argentine, sacrée championne olympique deux ans plus tôt à Athènes. Dans cet événement planétaire à 24 équipes, le talent ne manquait dans aucune équipe. Le Brésil était solide avec ses stars NBA Leandro Barbosa et Anderson Varejao, le prolifique Marcelinho Machado et les prometteurs Marcelinho Huertas et Tiago Splitter, mais les Brésiliens s'étaient fait éliminer dès la phase de groupes, ne parvenant pas à se sortir du fameux "groupe de la mort".

    Après avoir connu la déception lors de tournois précédents, il était écrit que c'était au tour de l'Espagne de connaître les joies d'un triomphe. Rappelez-vous : en 2004, l'Espagne avait gagné tous ses matchs de la phase préliminaire aux JO d'Athènes avant de voir Stephon Marbury lui passer 31 points pour qualifier les USA à son détriment en quarts de finale (102-94). Une année plus tard, privée de sa star Pau Gasol, l'Espagne s'était hissée dans le dernier carré du FIBA EuroBasket, avec un 4e rang final. Au Japon, Pau s'était illustré avec des moyennes de 21.3 points et 9.4 rebonds par match. Son absence sur blessure en finale n'avait d'ailleurs même pas porté à conséquence, les Espagnols réussissant à venir à bout de la Grèce, qui avait fait tomber les USA en demi-finales, sur le score de 101-95.

    Pau Gasol, MVP de la Coupe du Monde FIBA 2006

    Lors de cette Coupe du Monde FIBA, Navarro et Jose Calderon avaient été les plus utilisés à la mène, tandis que Jorge Garbajosa, Carlos Jimenez, Felipe Reyes avaient excellé à l'intérieur. Alex Mumbru et Berni Rodriguez avaient fait parler leur explosivité, les remplaçants avaient fait preuve de détermination, et les jeunes Sergio Rodriguez et Rudy Fernandez avaient unis leurs efforts pour offrir des actions spectaculaires.

    Même Marc Gasol, appelé en toute dernière minute pour pallier l'absence du blessé Fran Vazquez, avait également apporté de précieuses contributions. Avec l'expérimenté sélectionneur Pepu Hernandez à sa tête, cette équipe d'Espagne était restée invaincue au Japon. Elle avait remporté tous ses matchs de la phase de groupes avec un écart moyen de 28.0 points, puis elle avait successivement battu la Serbie-et-Monténégro, la Lituanie, l'Argentine et la Grèce pour soulever le Naismith Trophy à l'issue du tournoi.

    FIBA

    * Ce Top 5 et les mentions honorables sont absolument subjectifs et ils ne représentent en aucun cas une reconnaissance officielle ou précise, ni la position officielle de la FIBA. Tous les commentaires n’engagent que leur auteur et le groupe d'experts qui les ont établis pour divertir les fans.

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