MIES (Suisse) - Cela fait deux semaines que le Tournoi Olympique de Paris 2024 s'est conclu, laissant derrière lui de merveilleux souvenirs et quelques précieux enseignements pour le futur.
Voici les sept choses principales que nous avons aimées et apprises durant les JO :
Nous avons aimé : le basketball
Parfois, avec toutes les distractions tournant autour du sport, que ce soit les joueurs, les coachs, les médias, les fans et la logistique, vous pouvez avoir tendance à oublier l'essentiel : le sport lui-même.
Affirmer que ce tournoi a été l'un des meilleurs de l'histoire est réducteur. Le niveau de basket présenté a en effet été extrêmement élevé, avec des prestations offensives ou défensives sensationnelles.
Que vous préfériez le jeu très organisé des deux côtés du terrain du sélectionneur Svetislav Pesic et de la Serbie, le style plus ouvert des USA, l'intimidation défensive de Victor Wembanyama et de la France ou encore la fluidité offensive de l'Allemagne, cette compétition a eu de quoi vous combler.
Vous souhaitez perfectionner votre lecture du jeu en attaque ? Regardez les matchs de Josh Giddey et de l'Australie ou ceux de Marcelinho Huertas et du Brésil. Vous voulez apprendre à espacer la défense pour démarquer un joueur et à jouer avec du rythme ? Le Canada ou le Soudan du Sud vous aideront.
Vous voulez être un superhéros ? Giannis et la Grèce vous le démontreront, et les prestations de Jose Alvarado et Tremont Waters avec Porto Rico vous séduiront aussi. Vous aimez mélanger les systèmes défensifs (zone 3-2, zone "press", "box-and-one") ? L'Espagne vous montrera l'exemple. Vous privilégiez le jeu rapide en première intention ? Le Japon est là pour vous.
Le basketball est un sport merveilleux.
Nous avons aimé : le public
Ceci est valable tant pour le tournoi masculin que pour le féminin. L'ambiance tout au long des deux semaines de compétition a été incroyable. Le respect des adversaires les uns envers les autres était palpable, et ce même si parfois vous n'avez envie que de haïr les joueurs de l'équipe que la vôtre affronte le temps d'une rencontre. Tous les acteurs, sur le terrain et autour, ont à chaque fois su reconnaître les mérites des vainqueurs - et des perdants.
Les meilleurs exemples ont été Joël Embiid et Dennis Schröder. Alors qu'Embiid a brisé le cœur des Français, ils ont tout de même applaudi sa belle prestation en demi-finales face à la Serbie et sa médaille d'or. Dennis a déclaré avoir adoré l'ambiance très hostile à Lille donnée par les 27 000 fans présents, de quoi le motiver à jouer encore mieux et à porter l'Allemagne au succès. À l'issue du match, les spectateurs n'ont cependant pas manqué de saluer la performance du capitaine de la "Mannschaft".
Sur l'ensemble de la compétition, ces JO de Paris 2024 ont établi un nouveau record du nombre de spectateurs.
Nous avons appris : le public encore
Tout est question de perspective. Si l'on vous dit que les matchs de la phase à élimination directe se sont joués devant une moyenne de 13 000 fans, votre première réaction sera de penser que c'est déjà très bien pour n'importe quel match de basket.
Mais à Paris 2024, nous avons appris que le basket a désormais besoin de plus que 13 000 places. Surtout en faisant le constat que 27 000 fans étaient présents pour la plupart des matchs de la phase de groupes à Lille.
La demande de billets pour les matchs à Paris a explosé. La logistique derrière un événement de cette envergure est telle qu'il n'y a pas de marge d'adaptation à la dernière minute, mais avec le recul, il semble acquis que le basket peut remplir une salle de n'importe quelle taille quand il s'agit de la lutte pour les médailles.
Nous avons aimé : l'écart bientôt inexistant
Lors de chaque événement mondial majeur, vous pouvez lire les articles et les analyses soulignant à quel point le reste du monde a rattrapé son retard sur les USA. Certes, la domination à la première place du podium est à ce jour encore intacte pour la Team USA, mais sa marge est devenue très fine.
Et nous ne voulons pas ici faire allusion seulement au titre mondial de l'Allemagne, à l'avance de 17 points de la Serbie en demi-finales ou au retour de la France à trois points dans les deux dernières minutes de la finale.
Le basket est incroyablement compétitif de nos jours. Nous ne pouvons plus vraiment parler d'écart entre les meilleures nations du monde.
Nous avons appris : la longévité
Il semblait auparavant normal que les sélectionneurs soient âgés de 50 ans et que les joueurs prennent leur retraite à 30 ans. Plus maintenant.
Il y avait toujours eu quelques rares cas de joueurs encore actifs en fin de trentaine ou début de quarantaine, mais cette année, ils étaient en fait les leaders de leurs sélections nationales. Marcelinho Huertas n'a pas paru ses 41 ans, même contre les USA de LeBron James, Kevin Durant et Steph Curry, aucun d'entre eux n'excluant d'ailleurs d'être là à Los Angeles en 2028 - aussi fou que cela puisse paraître. Nando De Colo (37 ans) a brillé en finale, tandis que Patty Mills a fait du Patty Mills, se montrant aussi efficace à 36 ans qu'à 26 ans.
La longévité est une nouvelle norme, que ce soit pour les joueurs ou les sélectionneurs. Svetislav Pesic fêtera ses 75 ans dans deux semaines, Brian Goorjian a 71 ans, Aco Petrovic et Gordon Herbert en ont 65, Sergio Scariolo 63 et Vincent Collet 61.
Ne faites pas l'erreur de sous-estimer ces hommes juste parce qu'ils ne sont plus tout jeunes.
Nous avons aimé : les interviews des superstars
Être une superstar ne se résume pas à jouer merveilleusement bien au basket, cela signifie également savoir s'impliquer auprès des médias. Toutes les stars se sont montrées accessibles, maniant avec talent l'art de l'interview au moment de passer dans la zone mixte.
Nous avons appris : Nikola fait plaisir - et en prend
Cela peut paraître un peu paradoxal, car le probable meilleur joueur du monde actuel n'accorde pas d'interviews quand il évolue en sélection serbe. En même temps, c'est assez compréhensible.
Mais quand vous le voyez entouré de ses coéquipiers, de ses amis, des gens qu'il côtoie depuis qu'il est enfant, vous comprenez vite que Nikola Jokic n'a pas besoin des médias ou d'être au centre des attentions pour être heureux.
Ce tournoi nous a rappelé à quel point le bonheur pouvait être simple pour un homme comme Jokic. Pas de photographes, pas de drames, pas d'histoires, aucune activité sur les réseaux sociaux, juste le basket, des coéquipiers devenus amis, probablement un accordéon et, bien sûr, des chevaux.
Le dernier bohémien du basket moderne.
FIBA