Jeux paralympiques : au tour des USA ou de la Grande-Bretagne ?

Rio de Janeiro (Rio 2016 Paralympic Games) - Les 15èmes Jeux paralympiques ont débuté jeudi à Rio de Janeiro et nombreuses sont les équipes qui peuvent entrer avec optimisme dans la compétition.

Le tournoi masculin verra au moins quatre nations avec de vraies chances d'obtenir la médaille d'or et trois capables de déjouer les pronostics et de venir se mêler à la course au titre.

Pour le Canada ou l'Australie, la confiance est le résultat de la participation aux trois dernières finales paralympiques. Mais les deux formations ont subi pas mal de changements, selon Dan Johnson, qui a représenté la Grande-Bretagne à trois Jeux paralympiques.

Côté masculin, je pense que ce sera le tournoi le plus ouvert depuis très longtemps. - Johnson

La raison principale, pour Johnson, qui sera consultant pour la chaîne britannique Channel 4 durant cette Olympiade, tient des multiples changements dans la sélection canadienne, proposant au champion en titre un visage et une personnalité bien différents des éditions précédentes. "Avec les retraites de trois joueurs majeurs, (Joey) Johnson, (Patrick) Anderson et (Richard) Peter, il n'y a plus de favori indiscutable."

Ce Canada new look ne manque pas pour autant d'expérience et sait quels sont les ingrédients nécessaires au succès, car il peut toujours se reposer sur David Eng, Adam Lancia et Bo Hedges. Reste à savoir si les nouveaux venus, les talentueux Nic Goncin et Liam Hickey, sauront réussir leur intégration.

Les Australiens, médaillés d'argent à Londres et Athènes, et d'or à Pékin, n'ont cure de la réponse.

Ces derniers sont prêts à endosser le statut de favoris, malgré les départs à la retraite de leurs piliers Justin Eveson et Michael Hartnett. Après tout, ce sont eux les champions du monde IWBF en titre.

Aux côtés de l'Australie et du Canada, deux équipes vêtues de rouge-blanc-bleu ont les dents longues : les USA et la Grande-Bretagne, qui en ont marre de se battre pour la médaille de bronze.

Ces deux pays se sont affrontés dans la petite finale de trois des quatre derniers Jeux paralympiques, les Américains s'imposant à deux reprises. La première a eu lieu à Sydney, les USA gagnant la partie sur un tir à trois points au buzzer de Paul Schulte. Cette défaite fut d'autant plus rageante pour Johnson que c'était là son dernier tournoi avec les Brits.

Quatre ans plus tard à Athènes, la Grande-Bretagne s'est défaite des USA en quart de finale. À Pékin, elle a battu les Américains pour arracher le bronze. Le scénario s'est inversé à Londres.

Les Américains ne sont plus remontés sur la plus haute marche du podium depuis Séoul en 1988. La Grande-Bretagne n'a elle jamais connu cet honneur. Depuis les deux médailles d'argent conquises aux Jeux paralympiques de 1960 et 1964, sa seule apparition en finale remonte à Atlanta en 1996.

"Les USA ont fait très bonne impression au cours de la phase préliminaire. Ils ont une équipe talentueuse, avec un style de jeu complètement différent de celui des Aussies."

Le capitaine de l'Australie Brad Ness a été choisi pour être le porte-drapeau de sa délégation lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques de Rio 2016. (Photo prêtée par le Comité Australien Paralympique)

Steve Serio mène l'attaque, créant des espaces pour les habiles Matt Scott, Josh Turek et Michael Paye, et lui-même. Le coach Ron Lykins a beaucoup d'autres options avec Brian Bell, Trevon Jenifer et Nate Hinze. Sept de ses joueurs ont moins de 30 ans, et seulement deux ont plus de 33 ans.

Les Américains ont construit un effectif rapide et capable de mettre une grosse pression sur tout le terrain, au contraire des Aussies et des Brits, qui basent leur jeu plutôt sur la moitié du terrain. Les Canadiens ont eu toutes les peines du monde à contenir les Américains lors des derniers Jeux parapanaméricains de l'été dernier à Toronto, faciles vainqueurs de leurs voisins du Nord.

Derrière les USA, on retrouve la Grande-Bretagne et un groupe de nations comprenant l'Allemagne, la Turquie et l'Espagne.

Même si ces pays ont des joueurs de talent dans leurs effectifs, la plupart de leurs éléments clés sont plus proches de la fin de leur carrière que du début. La profondeur de banc est aussi un problème.

"Il est toujours difficile de savoir à quel niveau évoluera la Turquie," dit Johnson, soulignant que les Turcs sont capables du meilleur, comme c'était notamment le cas lors du dernier Championnat du Monde, où ils ont mené de 22 points à la mi-temps face à l'Australie.

"Quand ils sont dans un bon jour, ils sont très dangereux."

Le Groupe A est composé du Canada, de l'Australie, de la Turquie, des Pays-Bas, du Japon et de l'Espagne. Le Groupe B quant à lui contient les USA, la Grande-Bretagne, l'Iran, l'Allemagne, l'Algérie et le Brésil.

Si la logique est respectée, les USA et la Grande-Bretagne pourraient se retrouver pour se disputer une médaille. La question : de quelle couleur sera-t-elle ?

"Je crois que si par le passé vous aviez demandé à ces deux pays s'ils seraient heureux de repartir avec le bronze, ils auraient dit oui," ose Johnson. "Mais je crois que cette année, la médaille de bronze serait une déception pour ces deux nations."

FIBA