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    Le retour de Stewart, étape par étape

    'Plus on est monté haut, plus la chute est violente' : voilà un proverbe que Breanna Stewart ne connaît que trop bien, elle qui s'est rupturé un tendon d'Achille l'an dernier et qui tente de faire son...

    BELGRADE (Serbia) - 'Plus on est monté haut, plus la chute est violente' : voilà un proverbe que Breanna Stewart ne connaît que trop bien, elle qui s'est rupturé un tendon d'Achille l'an dernier et qui tente de faire son retour au premier plan pour les JO de Tokyo 2020.

    Depuis cette terrible soirée du 'EuroLeague Women Final Four 2019', lorsque la douleur et le désespoir se sont emparés d'elle, Stewart a connu huit mois difficiles sur la touche, alors qu'elle se trouvait à ce moment-là au sommet de sa carrière.

    Elle venait d'être désignée MVP de la WNBA et de la Coupe du Monde Féminine FIBA. Ses performances avaient encore cimenté son statut de l'une des meilleures joueuses du monde.

    "CETTE ANNÉE SE DÉROULAIT IDÉALEMENT POUR MOI. ET TOUT D'UN COUP, LA RÉALITÉ M'A RATTRAPÉE." - Stewart

    Mais tout s'est abruptement arrêté pour laisser place à son plus grand défi depuis ses débuts dans le basket.

    "Quand je me suis blessée, je suis passée du sommet de la montagne au fin fond de la vallée," admet Stewart.

    "J'ai été submergée par les émotions, car cette année se déroulait idéalement pour moi. Et tout d'un coup, la réalité m'a rattrapée.

    "Au début de la convalescence, c'est vraiment dur, parce que vous réalisez que vous êtes très limité pour tout. Heureusement, la situation progresse de jour en jour et à chaque semaine qui s'écoule, vous voyez que cela s'arrange. Il faut juste savoir s'entourer de gens positifs."

    Elle ajoute : "Le plus dur pour moi a été de suivre mon équipe depuis la touche, sans pouvoir l'aider. C'en était même arrivé à un point où c'était plus facile à gérer si je restais à l'écart du basket."

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    Pourtant, Stewart n'a pas eu d'autre choix que de s'adapter. Ne pas pouvoir faire ce en quoi elle excelle, ballon en main, a été une épreuve délicate à gérer pour la star américaine. Celle-ci ne le cache d'ailleurs pas.

    Plus d'une fois, les doutes sur son retour au sommet de son art l'ont vicieusement envahie ; mais dans ces moments-là, des lueurs d'espoir ont ressurgi en elle, de quoi suffisamment booster son moral pour l'aider à aller de l'avant et à rester optimiste.

    Elle explique : "La seule chose que je me devais de faire, c'était de travailler au maximum de mes capacités. C'était le seul moyen de revenir au premier plan. Une blessure au tendon d'Achille nécessite beaucoup de patience et il n'est pas possible de prédire si vous allez complètement récupérer et retrouver votre niveau d'avant ou pas.

    "Mais plus j'avançais dans ma rééducation, plus je ressentais des bonnes sensations. Même maintenant que je suis de retour au jeu, ces sensations apparaissent de temps à autre, je me revois au meilleur de ma forme, et c'est extrêmement motivant pour moi."

    Après l'opération, Stewart a eu énormément de temps à disposition, une situation inédite qu'elle n'avait plus connue depuis très longtemps. Quelque chose d'extrêmement rare dans la carrière d'une joueuse de basket. De manière un peu ironique, l'ailière s'est toutefois retrouvée à Belgrade bien avant le Tournoi de Qualification Olympique Féminin sur le point de débuter.

    "Je me concentrais à fond sur ma rééducation et sur mon reconditionnement, mais cela voulait aussi dire que je devais trouver d'autres moyens de profiter de mon été," note Stewart.

    "Par exemple, j'ai mon anniversaire en août, j'ai donc pu le fêter autrement qu'en plein milieu de la saison WNBA. Je suis venue une première fois à Belgrade pour assister au FIBA Women's EuroBasket et une seconde, un peu plus tard, pour célébrer le mariage de Sonja (Vasic).

    "Je ne m'attendais pas à être ici une troisième fois, mais j'en suis très heureuse et c'est vraiment important, car cela figurait sur ma planification post-blessure.

     "Nous avons récemment disputé deux matchs amicaux, mais cela fait du bien de retrouver une compétition internationale et, à l'évidence, de lancer la préparation pour les JO. J'ai déjà joué en Chine et cela avait été une expérience unique, donc je suis impatiente de retourner en Asie et de prendre part à la compétition au Japon."

    Ce TQOF est clairement une étape capitale en vue de son retour au tout premier plan, avec un deuxième titre olympique en ligne de mire.

    Stewart est aussi consciente que son rôle à Tokyo sera tout à fait différent que lors de l'édition 2016 à Rio. Sans oublier qu'il est fort probable que les légendaires Sue Bird et Diana Taurasi annonceront leur retraite internationale à l'issue de la compétition de cet été.

    "Mes premiers JO au Brésil m'ont beaucoup appris et c'était une formidable expérience," indique-t-elle.

    "L'OBJECTIF EST TOUJOURS DE GAGNER LA MÉDAILLE D'OR. NOUS AVONS UNE CIBLE SUR NOTRE DOS, CAR TOUT LE MONDE VEUT NOUS BATTRE, MAIS NOUS SERONS PRÊTES." - Stewart


    "Revenir une seconde fois, mais avec un rôle différent à jouer, comme leader plutôt que comme néophyte, sera forcément sympa.

    "Je pense que d'une certaine manière, ce tournoi marquera un passage de témoin entre Sue et Dee et la nouvelle génération, il sera donc d'autant plus important de profiter de leur présence. Je joue avec Sue en WNBA, et évoluer aux côtés de Dee procure toujours énormément de plaisir. J'essaie constamment de savourer ces moments, mais je dois également songer à prendre leur relais et assumer les responsabilités qui m'attendront après leur départ."

    Une chose n'est pas près de changer : l'envie de se parer d'or.

    "L'objectif est toujours de gagner la médaille d'or," lance Stewart.

    "Cette année sera intéressante, car nous avons intégré pas mal de nouvelles joueuses et nous devrons faire en sorte que tout le monde adhère à notre philosophie, ce qui ne va pas de soi.

    "Au cours des quatre dernières années, nous avons toutes pu constater que le niveau général a augmenté et nous nous attendons à suivre un parcours semé d'embûches à partir de maintenant. Nous avons une cible sur notre dos, car tout le monde veut nous battre, mais nous serons prêtes - en particulier à Tokyo," conclut-elle.

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