République tchèque : Satoransky veut populariser encore davantage le basket
Tomas Satoransky, l'incarnation du basket tchèque et de son équipe nationale, a un objectif bien clair en tête.
CHICAGO (USA) - Tomas Satoransky, l'incarnation du basket tchèque et de son équipe nationale, a un objectif bien clair en tête.
Le joueur de 28 ans, né à Prague, a déjà disputé trois éditions du FIBA EuroBasket et une Coupe du Monde FIBA. Il a évolué au plus haut niveau du basket européen avec Barcelone et il est un arrière reconnu en NBA avec les Chicago Bulls.
Mais il y a une chose qui manque à son palmarès.
"Participer aux JO est un de mes rêves," dit-il. "Je les suis depuis mon enfance - prendre part à une Olympiade serait incroyable."
Satoransky a fait sa première apparition en Coupe du Monde FIBA l'an dernier en Chine
Une participation aux JO serait l'apogée de son engagement auprès de la sélection nationale tchèque.
"C'est le plus grand objectif de ma carrière et je pense que c'est valable pour tous mes coéquipiers. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y arriver," lance-t-il.
Pour ce faire, les Tchèques devront remporter ce que beaucoup d'observateurs considèrent comme le plus relevé des quatre Tournois de Qualification Olymique FIBA de cet été, à Victoria (Canada). Sur son chemin, Satoransky (2.01m) et Cie devront passer les obstacles que sont le Canada, la Grèce, la Turquie, la Chine et l'Uruguay.
À 28 ans, il aura encore une autre chance à l'occasion des JO de Paris 2024, voire même quatre ans plus tard à Los Angeles. Mais sa meilleure opportunité est celle qui se présente à lui maintenant.
Les Tchèques non seulement gagnent des matchs, mais en plus ils le font dans un style où le collectif est le maître-mot - en faisant la passe de plus, en se montrant incisifs et en défendant fort.
"ATTEINDRE LES JO EST UN OBJECTIF TRÈS AMBITIEUX… MAIS NOUS AVONS PROUVÉ UNE CHOSE : NOUS NOUS BATTRONS TOUJOURS JUSQU'AU BOUT."
Au FIBA EuroBasket 2015 en France, la République tchèque a atteint les quarts de finale, mais c'est durant les Éliminatoires Zone Europe pour la Coupe du Monde FIBA 2019 qu'elle est véritablement montée en puissance, devenant l'une des premières équipes à se qualifier pour le tournoi mondial. Ayant hérité d'un tirage au sort difficile, les Tchèques ont en effet fait très bonne impression en Chine.
Ils se sont inclinés contre les USA en ouverture, mais ils ont ensuite enchaîné avec des succès face au Japon, à la Turquie et au Brésil pour accéder aux quarts de finale, en dépit d'un revers étriqué face à la Grèce. Ils ont finalement pris le 6e rang de la compétition, permettant ainsi au basket tchèque de se positionner sur la carte du basket mondial.
"À chaque fois que j'en parle avec mes coéquipiers ou avec des gens au pays, de merveilleux souvenirs rejaillissent à l'esprit," note Satoransky. "Il s'est développée au pays une véritable frénésie autour du basket. Comme jamais auparavant. Cela a été un fantastique accomplissement pour nous.
"Nous allons essayer de nous qualifier pour les JO de Tokyo et nous serons l'un des hôtes du FIBA EuroBasket 2021, le basket est à l'évidence de plus en plus populaire chez nous."
Et cette popularité ne ferait que grandir encore en cas de qualification pour Tokyo 2020.
"Atteindre les JO est un objectif très ambitieux," admet Satoransky. "Seule une équipe de notre groupe y ira. Je pense que le Canada aura tous ses joueurs NBA et il sera un adversaire assurément redoutable. La Turquie est solide et je n'ai jamais affronté l'Uruguay. Ce sera aussi dur que la Coupe du Monde. Mais nous avons prouvé une chose : nous nous battrons toujours jusqu'au bout."
"CE SERA DIFFICILE DE FAIRE MIEUX QUE CET ACCOMPLISSEMENT (PARTICIPATION À LA COUPE DU MONDE FIBA. PERSONNE NE S'Y ATTENDAIT. IL Y AURA DORÉNAVANT PLUS DE PRESSION. DAVANTAGE DE GENS S'INTÉRESSENT AU BASKET."
La Turquie ne prendra pas la République tchèque à la légère, car c'est la défaite 91-76 contre Satoransky et Cie qui l'a privée d'une place au second tour de la Coupe du Monde FIBA.
La République tchèque connaît non seulement bien ses adversaires, elle est aussi une coutumière de ce format de compétition.
"Nous avons déjà disputé un TQO (en 2016 à Belgrade) et certains gars comme Jan Vesely et moi-même avions alors joué jusqu'à fin juin et n'avions eu que peu de temps pour nous préparer avec la sélection nationale," inidique Satoransky.
"Je trouve que ça dépend de ta forme, de ton état au moment où tu rejoins le groupe, de l'équilibre collectif à ce moment-là. Mais le fait que nous évoluons ensemble depuis si longtemps sera un avantage pour nous. J'espère que nous arriverons à monter en puissance et à créer la surprise."
Une chose était évidente en Chine : les Tchèques voulaient profiter un maximum de cette expérience.
Satoransky en pleine action face aux USA
"L'appétit," répond Satoransky quand on lui demande la clé du succès de son équipe nationale. "Il y avait beaucoup de joueurs qui n'avaient jamais joué à ce niveau et qui voulaient démontrer qu'ils méritaient d'être là. De plus, nous avons fait preuve d'une grande force collective, à chaque match. Dans ce genre de rencontres, c'est ce qui compte le plus.
"Je pense que nous avions un effectif bien équilibré et que nous avions su aborder chacun de nos matchs comme si c'était le dernier. Nous nous étions battus en défense et avions été altruistes en attaque. Cela nous avait permis de venir à bout d'équipes plus talentueuses que la nôtre."
Même si Satoransky n'était pas présent en février pour prendre part à la première fenêtre des Éliminatoires pour le FIBA EuroBasket 2021, avec une victoire à domicile contre le Danemark et une défaite en Lituanie, il a retiré du positif de ces deux parties, notamment le potentiel affiché par Vit Krejci, joueur de 19 ans portant le maillot de Casademont Zaragoza en championnat espagnol.
"Krejci progresse d'année en année. Je me suis frotté à lui pour la première fois l'an dernier," dit-il. "J'aime vraiment son état d'esprit, son approche. Je pense qu'il a un bel avenir devant lui. C'est exactement ce dont nous avons besoin dans le basket tchèque : une autre génération qui éclôt et nous met la pression. Vit Krejci n'est pas le seul, mais il est assurément le plus prometteur d'entre eux."
Plus que tout, Satoransky et les Tchèques veulent conserver cette dynamique si profitable au développement du basket dans le pays.
"Ce sera difficile de faire mieux que cet accomplissement (participation à la Coupe du Monde FIBA," reconnaît Satoransky. "Personne ne s'y attendait. Il y aura dorénavant plus de pression. Davantage de gens s'intéressent au basket. Mais c'est bien ça que nous voulons, une plus grande popularité et plus de fans qui nous suivent et nous soutiennent. Le FIBA EuroBasket à la maison sera une échéance extrêmement importante."
FIBA