Jackson privée de la fin de carrière internationale dont elle rêvait

CANBERRA (2016 Rio Olympics) - Reconnue universellement comme l'une des meilleures joueuses de basketball de tous les temps et athlète australienne idôlatrée, la quadruple olympienne Lauren Jackson n'aura malheureusement pas la chance de faire ses adieux à Rio, elle qui aurait ainsi pu finir sa carrière internationale en beauté.

S'exprimant à l'Institut Australien du Sport, où ses coéquipières Opals se préparent pour le Brésil, la joueuse de 34 ans a en effet annoncé qu'une blessure à un genou l'obligeait à tirer un trait sur les JO, mettant fin à presque vingt ans joués au plus haut niveau.

"Les médecins m'ont dit que je ne pourrai pas être en état de rejouer d'ici Rio. Ça a été un choc d'entendre cette très mauvaise nouvelle. Personne ne s'y attendait," a confié une Jackson émue.

"Ça me fait mal de ne pas pouvoir terminer ma carrière comme je l'avais prévu. Dire au revoir à mon "amour", ce qui me définit, c'est très dur."

"Des larmes ont coulé et je me sens vidée en ce moment, mais je me réjouis du prochain chapitre,” ajoute-t-elle.

Malgré son absence cet été, Jackson soutient à fond ses coéquipières dans leur quête d'un titre olympique qui ne cesse de leur échapper.

"Je crois vraiment que sous les ordres de Choc [Brendan Joyce], elles vont accomplir de belles choses à Rio. Je serai évidemment en pensée avec elles.

La seule chose que je n'ai pas réussi à faire, c'est gagner l'or olympique, mais je pense que ces filles en ont les moyens. Ces Opals sont absolument capables de remporter le tournoi - elles ont l'encadrement, elles ont le coach et elles ont les joueuses pour. - Jackson

"Penny [Taylor] montrera la voie à suivre et Liz [Cambage] est peut-être la meilleure joueuse de tous les temps.

 

Jackson a été une des raisons principales du succès rencontré par les Opals, les faisant devenir une nation dominante du basketball féminin - pour preuve ses quatre podiums olympiques et un palmarès individuel, tant en équipe nationale qu'en club, que beaucoup de monde lui envie.

Intégrée dans l'équipe nationale U20 alors qu'elle n'avait que 14 ans, elle a rejoint les rangs de la sélection senior quand elle avait 16 ans.

"La première fois que j'ai vu Lauren et l'étendue de son talent, j'ai tout de suite compris qu'elle était spéciale," se souvient Jan Stirling, ex-entraîneur des Opals et actuelle directrice générale de la section "Haute Performance" de Basketball Australia (BA).

"En dépit de tout ce qu'elle a accompli au cours des 19 années passées chez les Opals, elle est toujours restée humble. Et elle n'a jamais manqué un grand rendez-vous."

Elle enchaîna avec une troisième place au Championnat du Monde 2002, avec des moyennes impressionnantes de 22.9 points et 10 rebonds, puis mena l'Australie en finale des JO d'Athènes en 2004.

Elle parvint enfin à décrocher un titre aux Jeux du Commonwealth en 2006, devant une foule en délire acquise à la cause des Opals à Melbourne. Cette année a été la meilleure de sa carrière, puisque les Australiennes remportèrent aussi le Championnat du Monde 2006.

Lauren Jackson helped Australia win a first-ever world title at the 2006 FIBA Women's World Championship

"Cette année-là a vraiment été incroyable," se remémore avec joie Jackson. "Penny [Taylor] a été désignée MVP du tournoi et j'ai été la meilleure marqueuse, et on a surtout gagné le titre mondial. Ça restera gravé dans mon coeur."

Deux ans plus tard à Pékin, Jackson et les Opals parvinrent pour une troisième fois consécutive en finale des JO et à Londres en 2012, elle permit à son équipe de décrocher la médaille de bronze - ayant aussi eu le privilège de porter le drapeau australien à la Cérémonie d'Ouverture.

"Lauren laisse derrière elle un héritage que les générations futures d'Opals et de basketteurs ne peuvent qu'admirer," ajoute Anthony Moore, président directeur général de Basketball Australia.

"Son engagement avec les Opals et son éthique du travail méritent d'être honorés, tout comme ses efforts continus pour la promotion du basketball, sur et en dehors du terrain."

"Que ce soit aux USA, en Europe, en Asie et bien sûr en Australie, tous ceux qui l'ont vue jouer se souviennent de Lauren, et cela a été un privilège de la voir évoluer."

En plus de son incroyable carrière en équipe nationale avec les Opals, Jackson a aussi marquée de sa classe la WNBA, figurant dans l'équipe All-Star dès sa première saison - elle y sera sélectionnée sept fois. En 2003, avec une moyenne de 21.2 points par match, elle fut la première joueuse non-américaine a être désignée MVP de la ligue, et aussi la plus jeune à obtenir cette distinction. Elle remporta le titre WNBA l'année suivante et s'assura une place dans l'histoire de la WNBA avec une deuxième récompense de MVP en 2007, avant de la réécrire en 2010 en l'obtenant pour une troisième fois, assortie d'un deuxième titre WNBA et de la reconnaissance de MVP des finales.

Jackson peut aussi se targuer d'un impressionnant palmarès en Euroleague, avec trois titres, ainsi que de belles performances individuelles dans la ligue coréenne.

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