Le Canada dans l'attente, Maljkovic fâchée
On dit souvent que le plus dur, c'est l'attente : c'est précisément la situation dans laquelle se trouve actuellement le Canada dans le Tournoi Olympique Féminin de Tokyo 2020.
TOKYO (Japon) - On dit souvent que le plus dur, c'est l'attente : c'est précisément la situation dans laquelle se trouve actuellement le Canada dans le Tournoi Olympique Féminin de Tokyo 2020.
Contre l'Espagne dans son dernier match de la phase de groupes, le Canada a très mal entamé les deux mi-temps et il s'est incliné 76-66, même si les choses auraient pu être bien pire, puisqu'il a compté jusqu'à 20 points de retard.
“IL NE NOUS RESTE PLUS QU'À ATTENDRE DANS NOS CHAMBRES - NOUS NE POUVONS RIEN FAIRE D'AUTRE" - Kia Nurse
Seules deux des trois équipes classées au 3e rang des groupes pourront rester à Tokyo, tandis que la troisième devra faire ses bagages et rentrer au pays. Le Canada se trouve dans une position inconfortable, avec un bilan de 1-2 et une différence de points de +7, et il devra peut-être attendre la conclusion du tout dernier match de la phase de groupes lundi soir - à la conclusion duquel aura lieu le tirage au sort des quarts de finale - pour connaître son destin.
"Nos deux débuts de mi-temps manqués ont fait la différence aujourd'hui," reconnaît Kia Nurse.
"Nous nous sommes battues et il ne nous reste plus qu'à attendre dans nos chambres - nous ne pouvons rien faire d'autre."
Les Canadiennes ne peuvent s'en prendre qu'à elles-mêmes de devoir subir cette attente longue de 36 heures. Elles ont été dominées par l'impressionnante Espagne tôt dans le match et elles ne s'en sont jamais vraiment remises.
Le Canada n'a pas trouvé de solutions face à l'étouffante défense espagnole et il n'a pas réussi à limiter le champ d'action d'Astou Ndour, auteure d'un superbe match avec 20 points et 11 rebonds, et notamment un 9-sur-11 aux tirs.
L'Espagne a semblé en contrôle, même si la finaliste de l'édition 2016 à Rio devra faire encore mieux pour accéder au podium cette année. Les protégées du coach Lucas Mondelo devront entre autres prendre meilleur soin du ballon.
Il déclare : "Nous nous étions fixé un but très clair : les gêner avec notre défense. Nous avons bien varié le jeu intérieur-extérieur en attaque pour creuser un écart de 20 points. Elles sont ensuite revenues au score, mais nous avons su gérer la fin de partie.
"Je suis content d'avoir gagné les trois matchs, car cela donne une belle image de l'Espagne, mais nous devons faire preuve d'une plus grande concentration. Nous avons connu des moments de battement, avec de nombreuses pertes de ballons, et il faudra impérativement éviter que cela se reproduise en quarts de finale," souligne Mondelo.
La Serbie a bien réagi après sa défaite contre l'Espagne en s'adjugeant la deuxième place du groupe grâce à son succès 65-61 contre la Corée, synonyme de qualification pour la phase à élimination directe. Quatre ans après ses débuts olympiques à Rio, avec une médaille de bronze à la clé, la Serbie participera à nouveau aux quarts de finale et peut donc espérer monter une nouvelle fois sur le podium.
“NOUS AVONS LIVRÉ UN TRÈS MAUVAIS MATCH, QUI NE REFLÈTE PAS NOTRE BASKET - NI EN ATTAQUE, NI EN DÉFENSE. AUX JO, VOUS ÊTES SUPPOSÉS TOUT DONNER POUR VOTRE PAYS - IL N'Y A PAS DE PLACE POUR LES EXCUSES OU LES ALIBIS. " - Marina Maljkovic
Mais la performance des Serbes a beaucoup laissé à désirer. Pourtant assez nettement devant au score (+ 10 au tout début du 3e quart-temps), elles se sont retrouvées derrière à trois minutes de la fin, paraissant soudainement complètement désorganisées. Peut-être que leurs succès étriqués durant le FIBA Women's EuroBasket 2021 - avec le titre à la clé - leur ont finalement permis de s'imposer dans la dernière minute.
La coach Marina Maljkovic était furieuse à l'issue de la rencontre : "Le problème est dans la tête. Je regarde les sportifs des autres disciplines présents aux JO et je vois du sang dans leurs mains. Même dans le tournoi masculin. Nous sommes entourées de gens qui repoussent sans cesse leurs limites.
"Nous n'avons aucune raison de nous comporter différemment qu'eux. Mes joueuses n'ont pas d'excuses. Ce sont les JO, il faut comprendre ce qu'ils représentent. La seule bonne nouvelle est la victoire à la fin.
"Nous avons livré un très mauvais match, qui ne reflète pas notre basket - ni en attaque, ni en défense. Aux JO, vous êtes supposés tout donner pour votre pays - il n'y a pas de place pour les excuses ou les alibis," conclut-elle.
FIBA