En été 1960, Jerry West et Oscar Robertson ont conquis Rome

MIES (Suisse) - Cela s'est passé il y a plus d'un demi-siècle, mais pour deux des plus grandes légendes de notre sport, les Américains Jerry West et Oscar Robertson, les souvenirs de la campagne couronnée d'or aux JO de Rome sont intacts.

En 1960, les Américains avaient débarqué en Italie avec un bilan de 28 victoires en autant de matchs aux JO. Les USA étaient l'unique pays à avoir gagné la médaille d'or depuis l'introduction du basketball au programme de l'événement planétaire, à Berlin en 1936. 

Roma Invicta, qui signifie 'Rome non conquise', avait servi de devise jusqu'à la chute de l'Empire romain en l'an 476.

Lors du Tournoi olympique, les USA avaient cependant assurément conquis Rome.

"Nous étions dédommagés un dollar par jour," s'est rappelé West à son intronisation au Naismith Memorial Basketball Hall of Fame en 2012.

"Nous dormions dans des dortoirs. Il faisait très chaud, car une vague de chaleur avait atteint Rome. Mais l'expérience en soi avait été extrêmement gratifiante," ajoute-t-il.

L'équipe des USA avait de quoi impressionner. Dix de ses joueurs ont d'ailleurs par la suite rejoint la NBA. Les co-capitaines West et Robertson, ainsi que Jerry Lucas, allaient même connaître une carrière professionnelle légendaire.

"J'ai rencontré des gens du monde entier," se souvient Robertson, intronisé au FIBA Hall of Fame en 2009.

"Cette opportunité de faire partie de la sélection olympique américaine avait été formidable pour moi. Vous vous retrouvez parfois dans des situations dont vous ne saisissez l'importance qu'après coup. Une fois que c'est fini, vous vous dites 'C'était génial, quel groupe de gars incroyables'."

Robertson était présent lors de l'intronisation des champions olympiques de Rome à Springfield. À l'occasion de cette cérémonie, il avait déclaré que des athlètes ne devraient jamais laisser passer une chance de représenter leur pays.

"J'estime qu'à chaque fois qu'un athlète a une chance de jouer pour son pays, il devrait la saisir," avait-il commenté. "Je suis très heureux d'avoir fait partie de ce groupe."

Quand West repense aux JO de Rome, c'est comme un voyage dans le temps, vers une autre époque.

"C'était une période unique de notre monde," avait-il souligné. "Guerre raciale ; guerre froide ; menace de guerre nucléaire. Nous avions reçu la mission de battre l'équipe d'URSS. C'était notre objectif." 

À Rome, les USA étaient bourrés d'atouts offensifs. Ils avaient tourné à une impressionnante moyenne de 101.9 points par match, avec un écart moyen de 42.4 points.

Ils avaient rempli leur mission en s'imposant 81-57 contre l'URSS. Les succès 112-81 contre l'Italie, puis celui 90-63 en finale contre le Brésil, leur avaient permis de monter sur la plus haute marche du podium.

"À ce moment-là, je n'avais jamais de ma vie vécu quelque chose d'aussi excitant," indique West.

"Ce dont je me souviens le plus, c'est à quel point nous avions dominé la compétition…".

West se souvient aussi du sentiment qui s'est emparé de lui au moment de recevoir sa médaille d'or.

"Cela a été le moment le plus spécial de ma vie," avoue-t-il. "Entendre l'hymne national m'avait procuré une sensation indescriptible, la plus incroyable de toutes celles que j'ai pu vivre."

"CELA A ÉTÉ LE MOMENT LE PLUS SPÉCIAL DE MA VIE. ÉCOUTER L'HYMNE NATIONAL M'AVAIT PROCURÉ UNE SENSATION INDESCRIPTIBLE, LA PLUS INCROYABLE DE TOUTES CELLES QUE J'AI PU VIVRE."- Jerry West

Cette sélection olympique américaine 'amateur' de 1960 est considérée par beaucoup comme la meilleure de tous les temps. Elle aurait même pu être encore meilleure si John Havlicek et Lenny Wilkins n'avaient pas décliné l'invitation.

"Je fais partie des chanceux choisis pour jouer," sourit West.

"Il ne se passe pas un jour sans que je ne repense à cette expérience olympique."

FIBA