FIBA Basketball

    La question clé pour chaque équipe

    Notre travail nous pousse à poser beaucoup de questions. Cette fois, nous avons essayé de donner une partie de la réponse. Seules 12 équipes ont la chance de participer aux JO de Tokyo, et celles qui...

    TOKYO (Japon) - Notre travail nous pousse à poser beaucoup de questions. Cette fois, nous avons essayé de donner une partie de la réponse. Seules 12 équipes ont la chance de participer aux JO de Tokyo, et celles qui trouveront les meilleures réponses pourront prétendre à une place sur le podium.

    Alors, quelle est la grande question autour de chaque équipe engagée à la Saitama Super Arena ?

    L'Iran mettra-t-elle fin à 73 années de disette ?

    Dans un groupe partagé avec les USA, la France et la République tchèque, l'Iran ne semble pas avoir beaucoup de chances d'avancer dans le tournoi. Mais ceci ne veut pas dire que les Iraniens iront à Tokyo pour faire de la figuration, car ils sont en mission depuis 1948... et le moment est peut-être venu de la remplir enfin.

    L'Iran a battu l'Irlande 49-22 dans la phase préliminaire il y a 73 ans à Londres. Techniquement, c'est son unique succès sur le terrain, car son seul autre est une victoire par forfait contre la Hongrie lors du match pour la 13e place. La réponse devrait tomber assez vite, puisque l'Iran affrontera la République tchèque dans le match d'ouverture du Tournoi Olympique de Tokyo.

    Est-ce que Les Bleus dévoileront tout d'entrée  ?

    Cette première journée de compétition réserve une autre belle affiche avec le match France vs USA, revanche des quarts de finale de la Coupe du Monde FIBA 2019. Les Bleus avaient alors surpris la planète basket, mais en réalité, ils n'avaient absolument rien à perdre dans ce match à élimination directe.

    Cette fois, la situation sera différente. Le coach Vincent Collet dira-t-il à ses hommes de tout donner dès leur première rencontre du tournoi ? Nous avons de la peine à le croire. Surtout parce que l'expérience démontre qu'il est quasiment impossible de battre deux fois les USA dans une même compétition. Les fans du monde entier s'attendent de toute façon à retrouver les deux nations dans la lutte pour les places sur le podium.

    Notre avis ? Les Français vont aborder en toute décontraction ce premier match. S'ils gagnent, tant mieux. S'ils perdent, c'est qu'ils auront réservé l'une ou l'autre surprise pour une éventuelle confrontation en demi-finale, en finale ou en match pour la 3e place.

    Le réveil a-t-il sonné suffisamment fort pour les USA ?

    En fait, les réveils. Au pluriel. Il y a eu d'abord celui de 2006 à la Saitama Super Arena, lorsque la Grèce s'est imposée face à LeBron James et Cie à la Coupe du Monde FIBA. Les USA ont ensuite retrouvé de leur superbe en remportant deux médailles d'or consécutives tant en Coupe du Monde FIBA qu'au Tournoi Olympique.

    Toutes ces victoires et les célébrations qui se sont ensuivies ont dû finir par les fatiguer, car les Américains ont été loin du compte en Chine et ils ont perdu deux matchs amicaux de suite en l'espace de quelques jours. Quel contraste avec le bilan de 54-2 enregistré en préparation au cours des 19 dernières années.

    Il semblerait que les USA sont en train de se réveiller à nouveau. Au moins, ces défaites sont intervenues dans des matchs "qui ne comptent pas". Mais si le scénario se répète à Tokyo, ils vont tomber de très haut.

    Quel statut pour la République tchèque ?

    Le fait que le basket soit si populaire en Europe, le fait que des pays comme la Slovénie, l'Espagne, la France, la Russie, la Grèce, la Lituanie, la Serbie, l'Italie, la Croatie et l'Allemagne soient tous montés sur le podium du FIBA EuroBasket depuis 1990, tout ceci pourrait situer la République tchèque un peu à l'écart quand sont évoqués les poids lourds du Vieux Continent.

    Toutefois, la République tchèque peut enfiler le costume de parfait outsider. Elle a bien aimé le faire en 2015, avec un succès contre la Croatie en huitème de finale, tout comme en 2019, avec une 6e place finale, devant les USA (!). Et elle vient de le faire une nouvelle fois à merveille au Tournoi de Qualification Olympique FIBA de Victoria, décrochant sa qualification aux dépens du Canada, favori chez lui, et de la Grèce.

    Elle fait partie des 12 meilleures équipes du monde - de nouveau. Elle occupe le 12e rang du 'FIBA World Ranking, présenté par Nike'. Il est temps qu'elle se débarrasse des stigmates de l'éternel outsider et qu'elle accepte le fait qu'elle a sa place ici.

    L'Australie gagnera-t-elle son dernier match ?

    Le vrai problème de l'Australie se pose toujours lors du dernier match des compétitions majeures auxquelles elle prend part.

    En effet, elle a la fâcheuse tendance de toujours le perdre. La dernière fois qu'elle l'a gagné remonte à 2004, aux JO d'Athènes, sous les ordres du coach actuel Brian Goorjian, et c'était le match de classement pour la 9e place.

    Les Australiens ont perdu en huitièmes de finale lors des Coupes du Monde FIBA 2006, 2010 et 2014. Ils se sont inclinés en quarts de finale des JO de 2008 et 2012, et lorsqu'ils sont parvenus à aller plus loin dans le tournoi, ils ont fini 4es de la Coupe du Monde FIBA 2019 et des JO de Rio en 2016.

    L'heure de remporter votre dernier match est venue, chers Australiens.


    L'Allemagne a-t-elle des chances sans ses stars NBA ?

    Quand vous regardez la sélection dirigée par Henrik Rödl, il est évident que le coach allemand dispose de 12 très bons joueurs. C'est une bonne nouvelle, mais pas exceptionnelle. Parce que dans des événements comme celui-ci, il vous en faut un encore plus fort que tous les autres.

    Dennis Schröder, Daniel Theis et Maxi Kleber sont tous absents cet été. Maodo Lo, Johannes Voigtmann et Moritz Wagner ont brillament comblé leur absence, mais la question subsiste : ont-ils le même niveau que les trois premiers cités ?

    Il y a cependant une lueur d'espoir : cette équipe d'Allemagne est unie et joue de manière collective. Elle a gagné non pas un, ni deux, ni trois, mais quatre matchs serrés, se montrant intraitable dans le dernier quart-temps pour s'imposer au TQO de Split (Croatie). Peut-être que vous n'avez pas besoin de vos stars quand votre groupe est si solidaire et déterminé.

    L'Italie a-t-elle bien fait de modifier son effectif ?

    La fraternité. La famille. Un pour tous, tous pour un. Voilà le genre de sentiments qui habitent normalement les membres d'une équipe, de n'importe quelle équipe, surtout si celle-ci remporte quelque chose, indépendamment de l'importance du prix gagné.

    L'Italie a gagné. Elle a battu la Serbie. En plus chez elle à Belgrade. Vous ne pouvez qu'imaginer le type de liens tissés entre les joueurs durant les 10 jours passés ensemble, dans le même hôtel, dans le même bus, dans la même salle. Casser cette unité est un choix risqué, mais le coach Meo Sacchetti connaît l'importance de disposer d'une superstar aux JO.

    Awudu Abass a dû céder sa place à Danilo Gallinari, auteur d'une remarquable saison NBA avec les Atlanta Hawks. Connaissant Danilo, il ne fait aucun doute qu'il va se fondre rapidement - et bien - dans le collectif italien. Et s'il arrive à marquer 20 points par match, vous avez la réponse à la question du haut.


    Le Nigeria est-il trop inexpérimenté ?

    Aligner une équipe jeune dans un pareil événement est très prometteur pour le basket de votre pays. En plus, tous les jeunes sont des prototypes conçus pour le basket moderne : rapides, athlétiques, défenseurs acharnés, bons tireurs, etc. Ce n'est pas un hasard s'il y a autant de joueurs NBA venant du Nigeria ou ayant des racines nigerianes.

    Mais la jeunesse peut aussi s'avérer être un sérieux désavantage dans une telle compétition. Au cours des 15 dernières années, le Nigeria a pu compter sur l'expérience d'Ike Diogu et d'Al Farouq Aminu, toujours prêts à montrer l'exemple et à élever la voix pour obtenir le meilleur de chacun.

    Qui s'affirmera comme leader de cette équipe ? C'est à Mike Brown de le découvrir. Il est l'un des meilleurs dans son domaine, avec presque 25 ans d'expérience comme coach en NBA. Son savoir associé à la fougue de sa jeune équipe semble composer une combinaison assez parfaite pour le Nigeria.

    L'Argentine saura-t-elle partager le ballon ?

    Facundo Campazzo adore avoir le ballon. Nicolas Laprovittola aussi. Pareil pour Luca Vildoza, ainsi que pour Nico Brussino, Leandro Bolmaro, Gabriel Deck et Luis Scola.

    Comment vont-ils faire avec un seul ballon à disposition ? Heureusement pour elle, l'Argentine détient avec le coach Sergio Hernandez la personne idéale pour distribuer les rôles au plus haut niveau. En fait, ses équipes qui ont gagné toutes ces médailles durant les 15 dernières années comportaient toutes plusieurs joueurs capables de trouver leurs coéquipiers démarqués.

    ...


    Alors oui, l'Argentine n'aura aucun problème à partager le ballon pour obtenir de bons résultats, en tout cas jusqu'en quarts de finale. Une fois passé cet écueil, disposer d'autant de joueurs qui aiment le ballon devient un luxe, plus un problème.

    Le Japon souffrira-t-il de la malédiction qui frappe l'hôte ?

    Le Brésil a été éliminé dans la phase de groupes en 2016. Idem pour la Grande-Bretagne en 2012. La Chine s'est inclinée en quarts de finale en 2008. La Grèce aussi, en 2004. L'Australie a perdu en demi-finale en 2000. Lors des quatre Tournois de Qualification Olympique FIBA, les quatre hôtes ont été vaincus et seront donc absents à Tokyo.

    En fait, à part les USA à deux reprises et l'URSS une fois, les hôtes des JO ne sont jamais montés sur le podium. Il y a eu plusieurs 4es places, mais une médaille apparaît hors de portée quand vous organisez cet événement.

    Le Japon aura fort à faire pour se sortir de la phase de groupes, mais ce serait déjà mieux que les deux hôtes précédents. Il doit y avoir une malédiction.

    Une fin idéale pour la génération dorée de l'Espagne ?

    C'est incroyable de penser qu'une nation puisse considérer tout autre résultat qu'une médaille d'or comme une contre-performance : pourtant, c'est le cas de l'Espagne.

    La génération dorée qui a pris d'assaut ce siècle a presqu'entièrement disparue. Pau Gasol est toutefois encore là, à 41 ans, pour essayer de maintenir son pays au sommet et franchement, il mériterait de faire ses adieux depuis la plus haute marche du podium.

    Gasol a toujours répondu présent pour l'Espagne. Mais avec Sergio Rodriguez, Sergio Llull, Rudy Fernandez, Marc Gasol, Ricky Rubio et Victor Claver aussi dans la trentaine, Tokyo pourrait être la dernière occasion de briller pour cette génération unique. Le souvenir de Saitama en 2006 est impérissable. Peut-être que 2021 marquera l'apogée absolue de Gasol et Cie.

    La Slovénie est-elle trop dépendante des fautes de Mike Tobey ?

    Anthony Randolph avait été énorme pour la Slovénie au FIBA EuroBasket 2017. Jordan Morgan a été efficace durant les Éliminatoires du FIBA EuroBasket 2022. Mais Mike Tobey semble être le joueur naturalisé idéal pour jouer aux côtés de Luka Doncic.

    Tobey est plutôt adroit à longue distance et il est à l'aise pour réceptionner les alley-oops en sortie de pick-and-roll. Ses aptitudes défensives permettent au coach Aleksander Sekulic de jouer en défense individuelle contre les imposants intérieurs des autres équipes, mais la finale du TQO de Kaunas a mis au jour la grande vulnaribilité du jeu de Tobey.

    En effet, la bataille contre Jonas Valanciunas et Domantas Sabonis lui a causé des problèmes de fautes. La Slovénie a survécu. Tobey est un joueur intelligent capable de gérer jusqu'à trois fautes personnelles, mais il va avoir beaucoup de travail, ne serait-ce qu'en phase de groupes, avec comme adversaires Rui Hachimura, les deux frères Gasol, Willy Hernangomez et Luis Scola, pour ne citer qu'eux. Mike, ou Miha, devra impérativement éviter les problèmes de fautes si le champion d'Europe en titre veut atteindre la gloire au Japon.

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