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    JO : Poirier ne cache pas l'ambition de la France

    À première vue, l’imposant gabarit de Vincent Poirier vous fait vous dire que vous n’aimeriez pas le croiser dans une rue sombre - que ce soit dans son Paris natal ou à Boston, où il défend les couleurs...

    BOSTON (USA) - À première vue, l’imposant gabarit de Vincent Poirier vous fait vous dire que vous n’aimeriez pas le croiser dans une rue sombre - que ce soit dans son Paris natal ou à Boston, où il défend les couleurs des Celtics.

    Du haut de ses 2.13m, ce joueur aux épaules larges a les cheveux foncés, une barbe bien fournie, un regard perçant et il est couvert de tatouages. À en juger par les commentaires qu’il a faits dans les médias locaux, c’est un homme qui n’a pas peur de ‘faire le boulot’.

    Il serait un excellent candidat pour quiconque est à la recherche d’un garde du corps ou d’un homme de main.

    "Vous avez toujours besoin d’un ou deux gars prêts à se sacrifier pour l’équipe," dit-il dans un entretien accordé au Boston Globe. "Sans eux, vous ne pouvez pas gagner. Il faut savoir exceller dans ce que tu sais faire le mieux, et moi, c’est le sale boulot."

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    Ne vous inquiétez pas, le langage de Poirier ne s’applique qu’aux terrains de basket. Son rôle au sein des Celtics est le même que celui qu’il a rempli cet été avec la France à la Coupe du Monde FIBA.

    En Chine, le puissant joueur de 26 ans a réservé sa meilleure performance pour la fin. En sortie de banc dans le match pour la 3e place, il s’est démené en seconde mi-temps pour aider la France à remonter un retard de 15 points contre l’Australie, avec un succès 67-59 à la clé.

    "C’EST DUR DE SE REMETTRE D’UNE TELLE DÉCEPTION, SI PROCHE D’UNE FINALE, MAIS NOUS AVONS PROUVÉ QUE NOUS ÉTIONS DES GUERRIERS, QUOI QU’IL ARRIVE."- Poirier

    Sa prestation n’a pas été spectaculaire, mais elle a été de classe mondiale. Exactement ce dont la France avait besoin à ce moment-là. Il a été efficace dos au panier et surveillé de près par l’intérieur australien Andrew Bogut, il a su délivrer la passe parfaite à Nicolas Batum qui a ponctué l’action par un dunk.

    Poirier a ensuite contré par derrière Mitch Creek, même s’il a commis la faute. Creek n’a converti qu’un seul de ses deux lancers francs. Peu après, Poirier a provoqué un comportement coupable - et sanctionné - d’Aron Baynes en se battant au rebond offensif. Sa combativité a valu à la France de récupérer la possession du ballon.

    Des deux côtés du terrain, il s’est employé pour aider la France, que ce soit en posant des écrans, en captant des rebonds offensifs, en dunkant ou en contrant une tentative de Pat Mills.

    À la fin du 3e quart-temps, la France avait quasiment effacé tout son retard (42-46). Lorsqu’il a regagné le banc après quelques minutes de jeu dans le 4e quart-temps, le score était à la parité (50-50). La France a finalement pris les commandes du match pour s’emparer de la 3e place finale de la compétition.

    Poirier a clairement joué un rôle décisif dans cette rencontre.

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    I love this team 🇫🇷

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    "Je suis très fier d’avoir gagné cette médaille, mais surtout d’appartenir à ce groupe de gars, capable de se remobiliser et de réagir après la défaite en demi-finale contre l’Argentine," souligne Poirier à FIBA.basketball.

    "Quand vous manquez une chance de participer à la finale d’une Coupe du Monde, la déception peut vous faire perdre toute motivation. Mais il n’en a pas été ainsi pour nous. Nous avons montré que nous sommes des compétiteurs et que nous sommes des battants, sans aucune envie de nous laisser aller.

    "C’est dur de se remettre d’une telle déception, si proche d’une finale, mais nous avons prouvé que nous étions des guerriers, quoi qu’il arrive."

    La France a réussi un tournoi mémorable, avec son lot de matchs serrés. Elle s’en est sortie de peu contre l’Allemagne (victoire 78-74) en ouverture et elle a battu la Lituanie 78-75 au second tour. En quarts de finale, la France est parvenue à éliminer les USA, doubles champions du monde en titre, sur le score de 89-79. Kemba Walker, Marcus Smart, Jaylen Brown et Jayson Tatum, coéquipiers de Poirier aux Celtics, figuraient notamment dans la sélection américaine.

    "C’était un moment si incroyable à vivre,” s’exclame Poirier. “La Team USA est toujours un adversaire redoutable. Nous avons vraiment réalisé une excellente partie contre les Américains.

    "Nous avons suivi notre plan de match et nous avons pratiqué une défense solide et intense, une des clés de ce succès. Lorsque vous battez une équipe comme celle des USA, cela vous remplit de confiance et vous prenez alors conscience de votre capacité à réussir des choses formidables.

    "Nous savions que ce n’était qu’un match, mais s’imposer contre les USA était historique pour le basket français. Nous nous étions dit après la rencontre que ce n’était qu’un match, et nous nous sommes ensuite inclinés contre l’Argentine, mais cela n’en était pas moins un moment historique pour la France, c’est sûr."

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    Le coach Vincent Collet avait choisi de se passer des services de Poirier pour cette confrontation face aux USA, mais il lui avait aussi dit de se tenir prêt, car la France allait encore avoir besoin de lui et de ses qualités dans le tournoi. Et c’est exactement ce qui allait se passer dans la finale pour la 3e place contre l’Australie.

    En tant qu’une des deux meilleures équipes européennes - avec l’Espagne - à la Coupe du Monde FIBA, la France a obtenu sa qualification directe pour les JO de Tokyo 2020. Ceci lui vaut d’éviter de devoir passer par les délicats Tournois de Qualification Olympique FIBA (TQO), contrairement à 2016 pour aller à Rio.

    Poirier pense déjà à Tokyo, qui serait sa première participation à des JO.

    Poirier a su élever le niveau de son jeu cet été en Chine

    "L’objectif sera de réussir un excellent tournoi et de se maintenir dans la même dynamique que ces quelques derniers mois," déclare-t-il. "Prendre part à un tournoi tel que celui-ci est un privilège, un but pour chaque athlète, toutes disciplines confondues.

    "J’ai tellement de beaux souvenirs des JO, que je suivais devant ma TV, de la Dream Team à la médaille d’argent décrochée par la France en 2000 à Sydney. Je serais si heureux d’avoir une chance de participer aux JO."

    La France n’est plus remontée sur un podium olympique depuis Sydney en 2000. Elle a perdu en quarts de finale tant à Londres qu’à Rio, les deux fois contre l’Espagne.

    "Nous irons à Tokyo avec beaucoup d’ambition et l’envie d’aller loin," lance Poirier. "Gagner quelque chose, une médaille par exemple, serait la réalisation d’un rêve. Et je travaille dur tous les jours pour réaliser le plus grand nombre de mes rêves."

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