Mission impossible pour la France ?
La dernière fois que les USA ont remporté quatre médailles d'or olympique consécutives, c'était dans les années 50 et 60, lorsque les USA en ont gagnées sept de suite. La France entend bien stopper la...
TOKYO (Japon) - La dernière fois que les USA ont remporté quatre médailles d'or olympique consécutives, c'était dans les années 50 et 60, lorsque les USA en ont gagnées sept de suite. La France entend bien stopper la série actuelle.
Comme l'a souligné Luis Scola il y a trois jours après l'élimination, aucun des pays qui ont battu les USA en finale n'existe encore aujourd'hui, à part l'Argentine. Il faisait référence à la Yougoslavie et à l'URSS. Si la France parvient à surprendre samedi le grand favori à la Saitama Super Arena, elle deviendra seulement la 5e nation championne du Tournoi Olympique.
Oui, nous avons parlé de surprise. Le coach Vincent Collet en est conscient, malgré la mémorable victoire lors de la 1re journée de compétition. Il reste convaincu que Gregg Popovich dispose de la meilleure équipe.
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"Nous savons que les USA sont favoris de cette finale, ils le sont depuis les deux derniers matchs. J'espère que nous serons animés du même feu et de la même énergie. Nous ferons de notre mieux," commente le coach de la France après avoir fait subir à la Slovénie de Luka Doncic sa première défaite en 18 matchs.
Il n'y a pas que Collet qui trouve que les USA paraissent dans de bien meilleures dispositions depuis deux matchs. Et l'histoire ne parle pas en faveur des Bleus.
Les Français ont remporté la première confrontation et ce n'est pas la première fois que les USA perdent un match aux JO. Mais ils ont toujours su réagir : ils n'ont en effet jamais perdu deux fois contre le même adversaire dans le même Tournoi Olympique.
C'est en 2004 qu'ils en ont été le plus proche. Les USA se sont inclinés 94-90 contre la Lituanie dans la phase de groupes et les deux nations se sont ensuite affrontées dans le match pour la 3e place. Shawn Marion a joué les sauveurs ce jour-là en scorant 22 points en 24 minutes pour s'imposer 104-96 et ainsi éviter de perdre deux matchs de suite contre la Lituanie à Athènes.
La France a bien remporté les deux dernières confrontations face aux USA, mais sur deux compétitions distinctes. La première en quarts de finale de la Coupe du Monde FIBA 2019, où elle a pris le 3e rang, et la seconde en ouverture de ces JO de Tokyo 2020.
""La grande différence entre aujourd'hui et la Coupe du Monde FIBA 2019, c'est que ce n'était qu'un match de la phase de groupes. L'autre était un quart de finale, ce qui est totalement différent," avait déclaré Evan Fournier à l'issue du succès 83-76 à Saitama.
Si vous connaissez un peu Fournier, vous savez comment il fonctionne. Il n'avait pas fêté le bronze obtenu en Chine il y a deux ans. Même quand Timothé Luwawu-Cabarrot a marqué un tir à trois points capital en fin de match contre la Slovénie - qui lui a valu les cris admiratifs du public - Fournier n'a pas bronché sur le terrain.
Fournier essayant de calmer ses coéquipiers contre la Slovénie
Pas un geste. Et Fournier n'a pas du tout envie de se contenter de la médaille d'argent, à en croire son commentaire après le premier succès contre les USA à Tokyo :
"Il ne faut pas partir perdants (contre les USA). C'est ça, le vrai message. Il faut leur montrer que vous souhaitez gagner tout autant qu'eux. Ils sont meilleurs individuellement, mais une équipe peut les battre."
La France a gagné cette partie en jouant grand, avec deux intérieurs sur le terrain. Contre la Slovénie, elle a démontré qu'elle savait s'adapter aux circonstances en jouant petit, avec Nicolas Batum et Guerschon Yabusele pour ralentir les velleités offensives des Slovénes.
Collet disposant de diverses options, Gregg Popovich a un joli défi devant lui. Ambassadeur du basket international depuis longtemps, Popovich se réjouira de le relever, tout en soulignant que l'écart entre les USA et le reste du monde (15-4 en finale) n'est pas aussi grand qu'il n'y paraît.
"Les gens ne devraient pas être surpris de nous voir bousculés par des équipes comme la France, l'Australie, l'Espagne ou la Lituanie... Peu importe laquelle, l'écart se réduit chaque année et il y a de plus en plus de bons joueurs partout dans le monde," avait déclaré Popovich la semaine passée. "Il faut donner du crédit à la France pour sa prestation, elle a été plus régulière que nous des deux côtés du terrain. C'est aussi simple que ça."
La sélection de coach Pop a l'air de beaucoup mieux se porter actuellement. Les matchs contre l'Espagne et l'Australie l'ont prouvé, surtout avec ses fins et ses débuts de mi-temps. Contre la France, les Américains ne pourront toutefois pas se permettre un départ lent, une mauvaise habitude qu'ils ont depuis leur arrivée au Japon.
Ce sera la 3e fois que les deux pays s'affrontent en finale des JO. En 1948 à Londres, les USA s'étaient imposés 65-21. En 2000 à Sydney, Vince Carter et Cie avaient gagné 85-75.
Les USA et la France face-à-face lors de la finale des JO de Sydney en 2000
Samedi, Carter sera présent au bord du terrain en tant que commentateur TV, mais il n'est pas le seul lien avec la finale de l'époque, puisque Laurent Foirest est un des assistants de Vincent Collet. Foirest avait une redoutable main gauche et il fait déjà partie des rares personnes à avoir décroché une médaille tant comme joueur que comme coach, tous sports confondus.
Elle était en argent pour le joueur. De quel métal sera celle qu'il obtiendra comme coach ?
FIBA