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    Soudan du Sud : Luol Deng en quête de changement

    C'est bien connu, le Soudan du Sud a la population la plus grande d'Afrique et il se classe dans le Top 10 mondial. Nous avons choisi de nous attarder sur les ambitions de conquête de la planète basket de

    JUBA (Soudan du Sud) - C'est bien connu, le Soudan du Sud a la population la plus grande d'Afrique et il se classe dans le Top 10 mondial. Nous avons choisi de nous attarder sur les ambitions de conquête de la planète basket de l'État souverain le plus jeune du monde.

    Manute Bol, né dans la ville de Turalei, est le 2e plus grand joueur (2.29m) à avoir foulé les parquets de NBA et dans son pays d'origine, nombreux sont les jeunes au même potentiel. 

    La célébration du 9e anniversaire de son indépendance - déclarée le 8 juillet 2011 - nous a donné envie de nous attarder sur le nouveau président de la fédération sud-soudanaise, qui n'est autre que Luol Deng. Ce dernier veut se servir du basket pour changer la vie de ses compatriotes toujours présents dans le pays de ses ancêtres.  

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    My country people ❤️✊🏿. Happy Independence Day 🇸🇸.

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    Natif de Wau, une ville au nord-ouest du Soudan du Sud, Deng a huit frères et sœurs - la raison même pour laquelle il a porté le N° 9 tout au long de sa carrière NBA. À cinq ans, Deng et sa famille ont fui vers l'Égypte voisine, où ils ont rencontré Bol, qui a enseigné le basket à toute la fratrie. 

    Dans un entretien exclusif accordé à FIBA.basketball, Deng déclare : "Manute a joué un rôle primordial dans notre histoire. C'est quelqu'un que nous idolâtrons tous. Il figure désormais sur notre logo - celui de notre fédération. Ceci s'explique par le fait que nous voulons que tous les jeunes comprennent ce qu'il a fait pour nous. Mon parcours, ma présence ici et cette occasion qui se présente dorénavant à moi, je les dois à Manute. C'est un chapitre de notre histoire dont nous sommes très fiers et nous tenons à le mettre en avant."

    "Pour le futur, nous souhaitons créer le même genre d'opportunités que Manute a créées pour moi et tant d'autres, afin de continuer notre développement."

     

    La tâche qui attend Deng et son comité exécutif n'est pas simple. Mais à en juger les performances de l'équipe dans le cadre du tournoi de pré-qualification pour le FIBA AfroBasket 2021 au Kenya, le Soudan du Sud a les moyens de surprendre. 

    Réunie pour la toute première fois, la sélection masculine senior a rassemblé des joueurs d'origine sud-soudanaise venant des quatre coins du monde. L'enthousiasme, la passion et le talent affichés durant cette compétition a envoyé un avertissement au reste du continent.

    "Je suis très excité d'humblement rejoindre non seulement la fédération, mais aussi de manière plus générale la dynamique actuelle de l'Afrique. Je pense que le moment est venu que nous nous rapprochions de nos origines afin de réaliser des choses encore plus grandes. J'ai dédié la majorité de ma vie au basket et à mon propre développement personnel - pour être le meilleur possible - et j'ai énormément appris en cours de chemin," dit Deng. 

    "Je connais la situation au pays et les épreuves traversées par mon peuple depuis de nombreuses années. Je suis aussi conscient du potentiel de nos jeunes et je tenais à revenir et faire quelque chose que je sais très bien faire. J'ai senti qu'il y avait le moyen d'amener de l'espoir, de l'excitation et une bonne énergie au Soudan du Sud."

    "Il y a plein de jeunes qui sont à l'étranger et qui ont toujours rêvé de venir en aide à leur pays qu'ils ont été contraints de quitter. Aussi, à la maison, il y en beaucoup qui veulent juste avoir une chance d'exploiter leur potentiel. Mon ambition est d'élever le niveau de jeu chez nous."

    "Je veux que les Sud-Soudanais aient l'attention qu'ils méritent afin que le talent dont nous disposons ne soit pas gâché. Je tiens également à ce que les Sud-Soudanais puissent être fiers et qu'ils aient des raisons de se réjouir à l'approche d'un match, d'un tournoi ou ne serait-ce même qu'en sortant voir des jeunes filles et garçons jouer. Je ne peux cacher mon enthousiasme." 

    Deng révèle que cette envie lui est venue de Masai Ujiri, président des opérations aux Toronto Raptors et fondateur des 'Giants of Africa', d'Amadou Gallo Fall, directeur général de NBA Afrique et président de la Basketball Africa League, ainsi que du Président du Rwanda Paul Kagame. 

    "Les Africains tentent de s'impliquer davantage dans les discussions. Ce sont de merveilleux exemples pour nous. Ils démontrent ce qu'il est possible de faire. Nous ne serions pas là où nous en sommes sans eux."

    "Toutes les opportunités qu'ils créent sont des incitations à l'implication de la jeunesse. L'Afrique a un peu un défaut, et je ne veux manquer de respect à personne en disant cela : elle a tendance à laisser les plus anciens être les vecteurs du changement. Je ne dis pas que c'est mal, mais la jeunesse doit impérativement s'impliquer davantage. Sa voix compte et il faut qu'elle se mobilise."

    Deng est l'ambassadeur de la Basketball Africa League

    "Parfois, peu importe l'organisation concernée, il est bénéfique d'insuffler du sang neuf. Quant à moi, je veux encourager les gens à comprendre qu'après 15 ans en NBA, j'aurais pu accepter beaucoup d'autres postes. J'aurais pu rester aux USA et travailler avec l'équipe, mais je suis un passionné et je crois en ce que je fais. Ce n'est pas juste un sport, c'est un moyen de changer le cours des choses, pas seulement dans mon pays, mais dans le continent tout entier."

    "Les gens doivent comprendre que je suis content d'être là. Je suis heureux de faire ça pour mon continent et de servir d'exemple, donc je suis impatient de relever ce défi. Il y a chez nous des enfants qui ont été obligés de quitter leur maison. Nous voulons leur offrir une chance de revenir et d'exprimer tout leur talent en défendant l'honneur du Soudan du Sud."

    "Il y a certaines choses pour lesquelles nous ne devons pas nous inquiéter et d'autres où nous sommes clairement en retard. Le talent est le talent. Les Sud-Soudanais sont en général très talentueux. Il y a tellement de tribus que nous aurions les moyens de représenter tous les sports. Certains pays sont en manque d'athlétiticité, mais ce n'est pas notre cas."

    "La diificulté est de prendre conscience du retard que nous avons sur de nombreuses autres nations en termes d'infrastructures, de ressources. Les enfants manquent de nourriture, de chaussures, de matériel scolaire, à tel point que nous en sommes presque arrivés à fonctionner comme une fondation. Le basket est l'objectif, mais ma priorité est d'améliorer la vie des gens."

    "À la fin, ce qui compte vraiment, c'est d'offrir à notre jeunesse une occasion d'exprimer son potentiel. Il ne s'agit pas juste de mettre sur pied une fédération ou une équipe nationale qui remporte une compétition. Nous voulons faire une différence au pays."

    "C'est là que je diffère des autres. Je ne suis pas en train d'essayer d'amener la sélection nationale vers la terre promise. Je veux impliquer un maximum d'enfants dans notre programme. Je voyage à travers l'Afrique et je vois certains pays qui ont une belle équipe, mais cela ne veut pas nécessairement dire qu'ils s'engagent pour la jeunesse. Mon implication ne veut pas se limiter à l'équipe nationale."

    Le Soudan du Sud aura une nouvelle chance de se qualifier pour le FIBA AfroBasket 2021 au Rwanda lorsqu'il se mesurera au Cap-Vert, au Tchad et au Ghana dans le dernier tournoi de pré-qualification. Le vainqueur de celui-ci participera au dernier tour des qualifications. 

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