Les JO, une expérience formidable pour Romero
TALLAHASSEE (EuroBasket Women 2017) - N'importe quel athlète qui souhaite approcher la perfection dans son sport se doit d'être ambitieux. Il lui faut travailler avec acharnement.
TALLAHASSEE (EuroBasket Women 2017) - N'importe quel athlète qui souhaite approcher la perfection dans son sport se doit d'être ambitieux. Il lui faut travailler avec acharnement.
Ceux qui veulent avoir du succès dans le basket international doivent savoir faire preuve de patience et comprendre que chaque joueur a un rôle bien précis, l'accepter et le remplir.
Leticia Romero, une des meilleures joueuses du championnat universitaire américain dans lequel elle évolue au sein de la Florida State University, s'est mise en évidence à la mène à tous les échelons des équipes nationales jeunesse de son pays. Lors de l'EuroBasket 2015 en Hongrie, où l'Espagne a pris le 3ème rang final, elle n'a que très peu joué. Cet été, elle n'a participé qu'à cinq des huit matches de sa sélection nationale durant le Tournoi olympique de Rio de Janeiro.
Romero s'est frottée aux meilleures à Rio
"J'essaie de profiter de chaque opportunité qui m'est donnée ici, parce que nous avons de très bonnes joueuses," dit Romero. "Elles ont de l'expérience, elles savent comment gérer les moments plus chauds.
"Je veux me servir de cette expérience pour mieux aider l'équipe. Franchement, je me suis sentie bien à Rio. Notre équipe a vraiment beaucoup de qualités. Chaque joueuse a accepté son rôle. Ça ne me gêne pas de ne pas jouer tous les matches.
"Il y a parfois des parties où on a besoin de moi et ça me satisfait évidemment de participer. D'année en année, j'arrive à apporter de plus en plus, et c'est ce à quoi j'aspire."
"J'essaie d'apprendre comment devenir une joueuse pro et elles m'aident. Aux entraînements, le fait de devoir toujours défendre sur Laia (Palau) et de voir son influence sur le reste de l'équipe, pas seulement dans les matches et les entraînements, mais aussi en-dehors du terrain, me permettent de progresser. Toutes ces choses, tous ces petits détails, c'est ça qui fait la différence." - Romero
Romero, 21 ans, n'est pas la première basketteuse issue des sélections jeunesse à n'avoir que peu de temps de jeu une fois intégrée en équipe senior. Ni la dernière.
L'Américaine Sue Bird avait aussi dû se montrer patiente à son arrivée en sélection senior. À l'occasion de ses premiers JO, il y a 12 ans, la meneuse n'avait pas quitté le banc lors de la victoire en demi-finale 66-62 contre la Russie et lors du triomphe 74-63 contre l'Australie en finale.
Cette Olympiade avait également marqué les débuts olympiques de Diana Taurasi et Tamika Catchings. Au Brésil, Bird, Taurasi et Catchings ont participé à leurs quatrièmes JO.
"Nous étions toutes les trois conscientes que nous étions là pour apprendre (en 2004), pour voir ce que cela signifiait de représenter les USA dans une compétition olympique, pour nous préparer à reprendre le flambeau par la suite," reconnaît Bird après être descendue du podium avec une quatrième médaille d'or consécutive autour de son cou. "Nous avons vraiment eu de la chance d'être si bien entourées par les joueuses les plus anciennes. Elles nous ont montré la voie à suivre, par leurs gestes et par leurs paroles."
Romero affirme avoir beaucoup appris au contact des vétéranes.
"C'est un tout," dit l'Espagnole. "Ce n'est pas que sur le terrain, c'est aussi en-dehors. C'est le fait de pouvoir les observer entre les entraînements, de voir ce qu'elles mangent, comment elles font pour récupérer au mieux. Ça englobe plein de choses.
"J'essaie d'apprendre comment devenir une joueuse pro et elles m'aident. Aux entraînements, le fait de devoir toujours défendre sur Laia (Palau) et de voir son influence sur le reste de l'équipe, pas seulement dans les matches et les entraînements, mais aussi en-dehors du terrain, me permettent de progresser. Toutes ces choses, tous ces petits détails, c'est ça qui fait la différence."
No madureis, es una trampa:pic.twitter.com/GNnRvInCSx
— b. (@barba3dias) August 23, 2016
Le match au cours duquel le coach de l'Espagne Lucas Mondelo a donné le plus de temps de jeu à Romero, c'est celui contre les USA, dans la phase de groupes. En 18 minutes, elle a cumulé 9 points, 5 rebonds, 2 assists et une balle volée. Les Américaines se sont imposées 103-63.
L'Espagne a eu l'occasion de prendre sa revanche en finale. Après un premier quart-temps serré, les USA ont appuyé sur l'accélérateur au début du deuxième, remportant finalement nettement la confrontation, 102-72.
Les USA se sont défaits à deux reprises de l'Espagne au cours des JO de Rio, dont en finale
"Les différences physiques pèsent énormement (contre les USA)," analyse Romero. "Je ne dirais pas que c'est impossible de les battre. Même en sachant qu'elles sont largement supérieures physiquement, j'ai le sentiment que nous avons malgré tout une chance. Nous devons jouer un match quasi parfait, être très adroites aux tirs, tout réussir et espérer qu'elles commettent quelques erreurs."
Comme l'Espagne, la France a également connu des bons passages contre les USA, mais à chaque fois, les Américaines ont prévalu de manière convaincante.
"C'est difficile," concède Romero. "Notre réservoir de joueuses n'est pas aussi grand en Espagne. Les USA ont un énorme choix pour composer leur équipe nationale. Nous pas.
"Les USA ont suffisamment d'athlètes pour faire trois, quatre ou cinq équipes et quand même gagner. J'ai le sentiment que nous nous rapprochons peu à peu, que nous progressons physiquement. L'Espagne travaille très dur pour combler l'écart.
"Il y a des jeunes joueuses qui bossent fort. Au Championnat du Monde U17, l'Australie a battu les Américaines et l'Espagne s'est très bien défendue contre elles."
Quoi qu'il en soit, l'été s'est révélé très enrichissant pour Romero. Elle a bien profité de son expérience avec l'équipe d'Espagne.
Paseito por la Villa Olimpica en el tren del terror #LastDay #QueNoSeAcabe pic.twitter.com/GX6q1IpPq6
— Leticia Romero (@LeticiaRomero95) August 21, 2016
Nul doute que dans le futur, elle passera de plus en plus de temps sur le terrain. Son heure de gloire viendra, et c'est elle qui à son tour encadrera les jeunes joueuses ambitieuses qui la côtoieront.
FIBA