Lawal veut que le Nigeria organise la Coupe du Monde 2023
BARCELONA (FIBA Basketball World Cup 2019) - Une chose qu'il ne faut pas omettre quand on parle du leader émotionnel du Nigeria Shane Lawal, c'est qu'au-delà d'être un joueur majeur, il est un grand...
BARCELONA (FIBA Basketball World Cup 2019) - Une chose qu'il ne faut pas omettre quand on parle du leader émotionnel du Nigeria Shane Lawal, c'est qu'au-delà d'être un joueur majeur, il est un grand motivateur.
Quand il monte au dunk ou au contre, il le fait avec férocité. Quand il s'accroche au cercle après un coup d'éclat, il le secoue et envoie un message clair à ses coéquipiers.
Il voulait démontrer ses capacités à l'occasion de ses premiers JO à Rio de Janeiro, mais après seulement trois minutes de jeu contre l'Argentine, Lawal s'est blessé au genou et il n'est plus réapparu du tournoi.
Le joueur de 29 ans a été contraint de suivre le reste des matches de son équipe nationale assis dans une chaise roulante.
Coach Shane tonight pic.twitter.com/2GXN5nbNho
— Nigeria Basketball (@NigeriaBasket) August 14, 2016
La déception est grande, mais Lawal réfléchit déjà aux moyens de faire progresser le Nigeria dans la hiérarchie mondiale.
Par exemple, il veut que Lagos, la ville dans laquelle il a passé les huit premières années de sa vie avant de déménager dans le Michigan (USA), soit l'hôte de la Coupe du Monde de 2023.
"Pourquoi pas ?" dit-il à FIBA.com. "C'est une ville géniale. Je veux la Coupe du Monde à Lagos. 2023 ! Organisons-la !"
"Il y a de nombreuses personnes qui sont intéressées par le développement du basketball non seulement au Nigeria, mais en Afrique tout entière. Ça serait un moyen idéal d'y parvenir. Comme l'Afrique du Sud pour la Coupe du Monde FIFA (2010), ça ferait converger le monde du basket sur notre continent. Ça serait vraiment fantastique."
"Quand tu joues pour le pays dans lequel tu es né et où tes parents ont grandi, cela a une valeur inestimable." - Lawal
Lawal et le Nigeria ont toutes les raisons de voir grand sur le terrain. Après tout, le Nigeria est devenu la meilleure et la plus excitante équipe du continent africain. Les D'Tigers, vainqueurs de l'AfroBasket pour la première fois l'année dernière, ont gagné neuf rangs au classement mondial de la FIBA à l'issue des JO, pour désormais pointer à la 16ème place.
Ils devancent la Tunisie, qui a progressé de deux rangs pour se retrouver No. 21, et l'Angola, qui en a perdu huit et est dorénavant No. 23. Le classement du Nigeria est une belle surprise, mais Lawal veut faire encore mieux.
"Nous savons tous que le classement FIBA est basé sur les performances durant plusieurs années," souligne-t-il. "Si vous regardez ce que nous avons accompli ces deux dernières années, le talent à disposition et la continuité que nous essayons de bâtir, nous avons le sentiment que nous pourrions avoir notre place dans le Top 10. Nous en sommes convaincus, peu importe ce que pensent les autres de nous au niveau technique par exemple..."
Pour que le Nigeria atteigne le rang que Lawal souhaite, certains changements doivent intervenir. Pour commencer, il ne peut pas laisser traîner un problème d'assurance d'un joueur sans solution pendant trop longtemps, avec comme conséquence un forfait juste avant le début d'une compétition majeure.
Al-Farouq Aminu, des Portland Trail Blazers, a dû se retirer de la sélection tard dans la phase de préparation pour les JO parce que son cas n'était pas réglé avec son assurance. D'autres soucis ont aussi été une source de distractions.
Ils ont également besoin d'un petit peu de chance. Si Lawal ne s'était pas blessé et avait pu plus contribuer, l'équipe aurait peut-être gagné plus qu'un seul match - contre une bonne équipe de Croatie.
"J'aurais donné mon autre jambe pour pouvoir jouer les quatre matches suivants, mon gars," lâche-t-il. "J'ai travaillé si dur, si dur pour des moments comme ceux-ci. C'est pour eux que nous faisons autant de sacrifices."
Lawal adore représenter son pays.
Lawal s'amusait bien à Rio avant sa blessure
"Quand tu joues pour ton club, tu joues pour l'argent," reconnaît-il. "Tu joues pour les autres. Tu es un mercenaire."
"Quand tu joues pour le pays dans lequel tu es né et où tes parents ont grandi, cela a une valeur inestimable. Et de pouvoir aider mon pays à s'améliorer, d'avoir cette chance-là, mais de ne pas pouvoir la saisir et de ne pas être en mesure de lutter aux côtés de mes frères, cela fait mal."
Qu'est-ce que Lawal aurait pu apporter dans ce Groupe B que le Nigeria partageait encore avec la Lituanie, l'Espagne et le Brésil ?
"Le Shane de Sassari aurait dominé beaucoup des intérieurs présents aux JO, parce qu'aussi bons soient-ils, ils n'étaient pas autant mobiles que lui," dit-il. Dinamo Sassari est l'équipe au sein de laquelle il a évolué durant la saison 2014-15.
"Et j'affirme ça sans vouloir leur manquer de respect," insiste Lawal. "Si vous analysez chacune des cinq équipes que nous avons affrontées, vous ne trouverez pas beaucoup de joueurs capables de m'arrêter au rebond, qui peuvent courir aussi vite que moi ou qui arrivent à me tenir éloigné du panier. J'ai vraiment le sentiment que j'aurais pu aider l'équipe dans de nombreux secteurs du jeu."
Lawal a été surpris d'entendre les observateurs prédire que le Nigeria serait à la peine à Rio et qu'il passerait pas le tour préliminaire.
"C'est ce qui me fait le plus mal au coeur," admet-il. "J'avais réellement le sentiment qu'un bilan de 4-1 était à notre portée."
Le seul succès du Nigeria aux JO, contre la Croatie
"Je ne pense pas que les gens s'attendaient à ce que nous gagnions ne serait-ce qu'un match aux JO," dit-il. "Tout le monde nous voyait finir à la sixième et dernière place (du Groupe B), sans aucune victoire."
"Ce que les gars ont fait, en dépit de nos soucis, est une grande fierté. Mais c'est douloureux, parce que nous pouvons faire mieux."
"Prenez notre équipe et ses performances à Rio, ajoutez-y Farouq : pourquoi ne pourrions pas être dans le Top 10 mondial ?"
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