Boineelo veut stimuler la pratique du basketball par les filles et les femmes
GABORONE - Hardy Boineelo, fraîchement élue à la présidence de la Fédération du Botswana de Basketball (BBA), veut faire de la promotion du basketball auprès des filles et des femmes l'un de ses chevaux...
GABORONE - Hardy Boineelo, fraîchement élue à la présidence de la Fédération du Botswana de Basketball (BBA), veut faire de la promotion du basketball auprès des filles et des femmes l'un de ses chevaux de bataille durant les quatre ans de son mandat.
L'ancienne capitaine de l'équipe nationale, âgée de 34 ans, a tenu à souligner les changements qu'elle entendait apporter, notamment la réorganisation complète du sport depuis la base et donc la volonté d'équilibrer sa pratique au sein des deux sexes.
S'exprimant auprès de FIBA.com, elle dit : "Avec ces structures, mon intention est de mettre en place des mesures qui permettront d'assurer un équilibre entre les femmes et les hommes, en instaurant une sorte de quota qui impliquera autant les deux genres lors de l'attribution de postes importants."
Avant que Boineelo ne se décide à briguer la présidence de la BBA, les seules femmes qui étaient parvenues à accéder au Comité exécutif n'avaient eu que des fonctions de trésorières ou de responsables des relations publiques, des rôles dont la portée n'était pas décisive. C'est la raison pour laquelle elle a décidé de changer le cours des choses et de se lancer ce défi qu'elle a relevé.
Alors qu'elle était encore en train d'hésiter à se présenter, elle a assisté en octobre à la prestigieuse réunion annuelle "International Working Group on Women and Sport" à Gaborone.
Là, elle a fait la rencontre de nombreuses femmes actives dans le sport issues de tout le continent africain, et cette expérience l'a pleinement convaincue du bien-fondé de sa démarche.
"Cette conférence a eu lieu alors que la période de nomination pour la présidence de la BBA s'approchait. À la fin des débats, j'ai décidé que j'allais me présenter et proposer une candidature solide," explique-t-elle.
"D'être assise au milieu d'autant de femmes formidables, aux parcours remarquables, a renforcé mes convictions. Beaucoup de discussions ont tourné autour de la place des femmes dans les postes importants, et si elles devaient obtenir des rôles majeurs juste parce qu'elles sont des femmes ou si cela devait être basé sur le mérite."
Boineelo, qui a battu Tsholofelo Kenosi 7 votes à 4 pour la présidence de la BBA, a depuis appris que dans le sport - y compris dans le basket - les filles et les femmes sont souvent découragées de s'impliquer à cause de stéréotypes sexistes ancrés dans l'esprit des membres de leur entourage.
"Mais ce qui m'a le plus touché, c'est le dénigrement physique et sexuel des athlètes féminines," souligne-t-elle. "C'est un gros problème dans le basketball, puisque nous vivons dans une société patriarcale, dans laquelle les femmes doivent se conformer aux préceptes du mariage traditionnel, être douces et très féminines.
"En conséquence, de nombreuses filles abandonnent la pratique de ce sport lorsqu'elles atteignent un certain âge, parce que ce n'est plus assez féminin. Elles ont peur de se développer physiquement, elles ne peuvent plus laisser pousser leurs ongles et leurs petits copains les découragent de continuer. C'est un énorme challenge pour nous, parce que nous ne pouvons pas croître si chaque année nous perdons un bon nombre de joueuses talentueuses à cause de ça."
Boineelo a vaincu les préjugés, d'abord en accédant à l'équipe nationale U19 en 1999, puis en devenant capitaine de la sélection U20.
Elle a ensuite été membre de l'équipe nationale senior, dont elle a été la capitaine de 2003 à 2006. Une décennie plus tard, elle a donc obtenu la position suprême dans la fédération de basketball de son pays, et elle a bien l'intention de faire évoluer les choses.
Le championnat féminin ne compte actuellement que cinq formations, soit une de plus que lors de ses débuts en 2001. Mais Boineelo croit que le moment est venu d'augmenter le nombre d'équipes en encourageant la pratique du basket par les filles dans les écoles primaires.
"Les femmes se comprennent mieux entre elles et elles sont capables de trouver des solutions pour à la fois conserver les joueuses et faire grandir la popularité du sport, donc le nombre de pratiquantes," ajoute-t-elle.
FIBA