1986 : les USA mettent fin à une longue attente
La Coupe du Monde FIBA 1986 a été organisée pour la première fois en Europe de l'Ouest, l'Espagne étant l'hôte des 24 équipes participantes. Les USA ont mis fin à 32 ans d'attente en remportant leur...
MIES (Suisse) - La Coupe du Monde FIBA 1986 a été organisée pour la première fois en Europe de l'Ouest, l'Espagne étant l'hôte des 24 équipes participantes. Les USA ont mis fin à 32 ans d'attente en remportant leur premier titre mondial depuis 1954, devant l'URSS et la Yougoslavie.
La finale a proposé une revanche de celle de 1982, les USA et l'URSS se disputant ainsi pour la seconde fois de suite le prestigieux trophée. La Yougoslavie s'est elle imposée face au Brésil dans le match pour la 3e place. Les places du podium ont donc été occupées par les USA, l'URSS et la Yougoslavie, le trio terminant pour la deuxième fois consécutive aux trois premières places, et pour la troisième fois sur les quatre dernières éditions.
Cette édition de la Coupe du Monde FIBA a également été la toute première à se jouer avec une ligne de tir à trois points. Le Brésilien Oscar Schmidt est le joueur qui a marqué le plus de tirs primés, marquant le début d'une nouvelle ère.
La meilleure équipe : USA
Rang | Équipe | V-D |
1. | USA | 9-1 |
2. | URSS | 9-1 |
3. | Yougoslavie | 8-2 |
4. | Brésil | 6-4 |
5. | Espagne | 8-2 |
6. | Italie | 7-3 |
7. | Israël | 5-5 |
8. | Canada | 5-5 |
9. | Chine | 4-6 |
10. | Grèce | 4-6 |
11. | Cuba | 4-6 |
12. | Argentine | 5-5 |
13. | Angola | 1-4 |
- | Australie | 2-3 |
- | Côte d'Ivoire | 0-5 |
- | France | 3-2 |
- | Allemagne | 2-3 |
- | Corée | 0-5 |
- | Malaysie | 0-5 |
- | Pays-Bas | 2-3 |
- | Nouvelle-Zélande | 1-4 |
- | Panama | 1-4 |
- | Porto Rico | 2-3 |
- | Uruguay | 2-3 |
Les meilleures nations du monde ont convergé en Europe en 1986 - avec le plus grand nombre de pays participants jusqu'alors réunis en Espagne. Les matchs ont eu lieu du 5 au 20 juillet à Saragosse, Ferrol, Malaga, Tenerife, Barcelone, Oviedo et Madrid.
Avant cela, le nombre d'équipes en lice n'avait jamais dépassé 14, l'édition de 1986 ouvrant ses portes à 24 d'entre elles. Les nations présentes étaient : Espagne (hôte) ; URSS (championne du monde en titre) ; cinq équipes issues d'un tournoi de qualification européen (Italie, Allemagne, Pays-Bas, Grèce et Israël) ; les trois meilleures équipes du Championnat d'Amérique du Sud (Brésil, Uruguay et Argentine) ; les trois meilleures équipes du CentroBasket (Porto Rico, Panama et Cuba) ; les trois meilleures équipes d'Asie (Corée, Chine et Malaysie - cette dernière a pris le 4e rang de la FIBA AsiaCup 1985, mais les Philippines, victorieuses du titre, avaient refusé de participer à la Coupe du Monde) ; les deux meilleures équipes d'Afrique (Côte d'Ivoire et Angola) ; le vainqueur d'Océanie (Australie) ; les deux meilleures équipes d'Amérique du Nord (USA et Canada) ; deux équipes invitées par les organisateurs (France et Nouvelle-Zélande, cette dernière remplaçant la Tchécoslovaquie, qui avait refusé l'invitation).
Les 24 équipes ont été réparties en quatre groupes de six, les trois meilleures de chacun d'entre eux se qualifiant pour un tour final sous forme de deux groupes de six équipes s'affrontant selon le format "round robin". Les deux meilleures équipes de chaque groupe se sont ensuite affrontées (1ers vs 2es) en demi-finales, les deux gagnantes se disputant ensuite le titre mondial 1986 et les deux perdantes se voyant opposées dans le match pour la 3e place.
Le Brésil, l'Espagne et la Grèce ont pris les trois premières places du Groupe A, l'URSS Israël et Cuba celles du Groupe B - la France et l'Australie terminant au 4e rang de ces groupes. Les USA ont gagné tous leurs matchs du Groupe C et ils ont été accompagnés par l'Italie et la Chine, la Yougoslavie en faisant de même dans le Groupe D devant le Canada et l'Argentine.
Lors du tour final, l'Argentine a créé la surprise en s'imposant face aux USA (74-70) en ouverture du Groupe 2. En conséquence, les USA ont dû impérativement gagner leurs deux derniers matchs pour espérer monter sur le podium. Emmenés par des futurs joueurs NBA comme David Robinson, Kenny Smith, Charles Smith, Mugsy Bogues et Steve Kerr, les USA ont vaincu le Canada (77-65), puis la Yougoslavie (69-60) pour s'adjuger la 1re place du groupe devant la Yougoslavie. Le Groupe 1 a été dominé par l'URSS, toujours invaincue avec notamment un succès contre le Brésil (110-101), les deux équipes atteignant les demi-finales.
Mugsy Bogues (1.59 m) fait partie des joueurs les plus petits de l'ère moderne à avoir participé à la Coupe du Monde FIBA. Il a conquis le cœur de fans espagnols grâce à sa détermination de tous les instants, prouvant que le basketball n'était pas un sport réservé aux grands.
La première demi-finale n'a pas été très disputée, les Américains disposant facilement du Brésil (96-80), Kenny Smith et Robinson scorant 17 points chacun. Dans l'autre, la confrontation entre l'URSS et la Yougoslavie - devenue un classique entre ces deux nations victorieuses des cinq dernières éditions de la Coupe du Monde FIBA et de 14 des 15 dernières éditions du FIBA EuroBasket - a eu besoin d'une prolongation pour départager les deux équipes. Arvydas Sabonis a inscrit 25 points dans la courte victoire (91-90) des Soviétiques. La Yougoslavie a pourtant mené de 9 points vers la fin du temps réglementaire, mais l'URSS a marqué trois tirs à trois points consécutifs pour égaliser à 85-85 et forcer une période supplémentaire.
Dans le match pour la 3e place, la Yougoslavie n'a eu aucun souci à prendre le dessus sur le Brésil (117-91) pour terminer à la 3e place, grâce à Drazen Dalipagic (32 points) et à Drazen Petrovic (23 points).
La finale entre les USA et l'URSS a donc offert une revanche de celle de 1982, remportée par les Soviétiques (95-94), mais cette fois ce sont les Américains qui ont eu le dernier mot. Robinson et Cie ont atteint la mi-temps avec une avance de 48-38. Ils ont mené 78-60 avant de subir la pression de l'URSS, celle-ci recollant à deux points. Les USA ont cependant réussi à rester devant au score pour s'imposer (87-85), gagnant du coup leur premier titre mondial en 32 ans. Kenny Smith a totalisé 23 points et Robinson 20 points dans le triomphe américain.
Le meilleur joueur : Drazen Petrovic
Pour la cinquième fois sur les six dernières éditions, le titre de MVP est revenu à un joueur qui n'a pas conquis le sacre mondial. En effet, c'est le Yougoslave Drazen Petrovic qui a été récompensé.
Le futur membre du FIBA Hall of Fame a rejoint son équipe nationale à l'occasion du FIBA EuroBasket 1983, s'illustrant ensuite sur la scène mondiale aux JO de Los Angeles en 1984, avec une médaille de bronze. En 1986, Petrovic a brillé offensivement lors de l'une des deux éditions de la Coupe du Monde auxquelles il a participé.
Il a commencé son tournoi avec 34 points contre la Nouvelle-Zélande, puis 21 contre la Malaysie et 47 contre les Pays-Bas. Il n'en a totalisés que 12 contre l'Argentine, se reprenant avec 36 points contre le Canada en clôture du tour préliminaire.
Petrovic a scoré 15 points dans le succès contre l'Italie, mais il n'a pas fait mieux que 12 points contre les USA (défaite 69-60), la Yougoslavie terminant à la 2e place de son groupe du tour final. Dans le match couperet contre l'URSS, Petrovic s'est démené pour inscrire 29 points, ceux-ci ne suffisant cependant pas à éviter une cruelle défaite (91-90). Les Yougoslaves ont fini la compétition sur une bonne note en dominant le Brésil (117-91) dans le match pour la 3e place, grâce entre autres aux 23 points de Petrovic.
Petrovic a été rejoint dans le "5 majeur" du tournoi par l'Américain David Robinson, les Soviétiques Valerij Tikhonenko et Arvydas Sabonis, et enfin le Brésilien Oscar Schmidt.
Le meilleur match : la finale URSS vs USA
Comme en 1982, la finale de 1986 a offert une affiche URSS vs USA. Les Soviétiques, champions du monde en titre, étaient déterminés à conquérir un 4e sacre mondial, tandis que les Américains étaient avides de rentrer au pays avec un trophée qu'ils n'avaient plus soulevé depuis 1954.
Les Américains, très athlétiques, ont débuté la finale jouée au Palacio de Deportes de la Comunidad de Madrid avec un partiel de 12-4, sous les impulsions de Kenny Smith et David Robinson. Charles Smith a permis à l'avantage d'atteindre la barre des 10 points (22-12). Les Soviétiques ont alors marqué deux tirs primés pour revenir à 26-25. Les USA sont montés en intensité pour regagner les vestiaires à la mi-temps avec une avance de 48-38.
Kenny Smith et Charles Smith ont poursuivi sur leur lancée en seconde mi-temps, Tommy Amaker s'illustrant en ajoutant 7 points pour donner une avance confortable de 78-60 aux USA à moins de 8 minutes de la sirène finale.
Mais Arvydas Sabonis et Valdemaras Chomicius ont sonné la révolte en inscrivant 13 points dans le partiel de 17-3 qui a ramené l'URSS à 4 points (81-77) à 2:30 minutes de la fin. Chomicius a ajouté deux tirs à trois points, les USA ne comptant plus que deux points d'avance à 53 secondes du terme (85-83).
Kenny Smith a inscrit un lay-up en dépit de la présence de Sabonis, Sergej Tarakanov réussissant juste après une claquette au rebond offensif pour revenir à 2 points (87-85) avec 15 secondes à jouer.
Chomicius a réussi à récupérer le ballon sur l'ultime remise en jeu, transférant immédiatement le ballon à son coéquipier Valdis Valters. Ce dernier l'a attrapé et a tenté un ultime tir, échouant dans sa difficile tentative, les Américains mettant ainsi un terme à 32 années d'attente.
La plus belle histoire : le jeune Australien Gaze (20 ans) brille avec 37 points contre Israël
Andrew Gaze est l'un des sept joueurs à avoir disputé cinq éditions de la Coupe du Monde FIBA, faisant sa première apparition dans la compétition en 1986.
L'Australie n'a pas franchi le tour préliminaire, la faute à un bilan de 2-3 et une 4e place dans le Groupe B, derrière l'URSS, Israel et Cuba. Cela n'a cependant pas empêché Gaze de montrer tout son potentiel.
Il a commencé avec 12 points contre Cuba et 9 points dans le revers face à l'Uruguay. Gaze n'a pas marqué le moindre points contre l'Angola, se rattrapant parfaitement au match suivant contre Israël en totalisant 37 points. Il a conclu le tournoi avec 16 points contre l'URSS (défaite 122-92).
La meilleure performance : Nikos Galis
Nikos Galis a fait ses débuts en Coupe du Monde FIBA en 1986, mais sa verve offensive était déjà bien connue, puisque le meneur de la Grèce avait affiché une moyenne de plus de 30 points par match durant le FIBA EuroBasket 1983 et le Tournoi de Qualification Européen Olympique de 1984.
Le natif du New Jersey (USA) a tout de suite fait parler son aisance en attaque, sigant le plus grand total de points sur un match de l'histoire en passant 53 points à la défense du Panama. Il a enchaîné avec 34 points contre la France, puis 23 contre l'Espagne et 25 contre le Brésil. Galis a ponctué le tour préliminaire avec 43 points dans la victoire contre la Corée.
La Grèce s'est qualifiée pour le tour final. Galis a marqué 32 points dans le revers contre l'URSS (105-93). Il a été limité à 18 points contre Cuba et à 20 points contre Israël. Mais le Grec a fini fort, inscrivant 40 points dans le succès face à l'Argentine, puis 49 points dans la défaite contre la Chine (112-111).
Galis a fini le tournoi avec une moyenne de 33.7 points par match, établissant du même coup un nouveau record dans cette catégorie, le précédent ayant été détenu jusqu'ici par le Coréen Pa Shin Dong avec 32.6 points par match en 1970. Avant cette Coupe du Monde FIBA 1986, il n'y avait eu que 7 matchs au cours desquels un joueur avait marqué au moins 40 points - le Tchécoslovaque Kamil Brabenec possédant alors le record avec 44 points (réussis contre Porto Rico en 1978). Sur cette seule édition de 1986, ce total a été atteint à 10 reprises - dont quatre par Galis.
Meilleurs marqueurs
Joueur (pays) | Points par match |
Nikos Galis (Grèce) | 33.7 |
Oscar Schmidt (Brésil) | 28.1 |
Lee Chung-hee (Corée) | 27.8 |
Drazen Petrovic (Yougoslavie) | 25.2 |
Kim Hyun-jun (Corée) | 19.4 |
Juan Antonio San Epifanio"Epi" (Espagne) | 19.3 |
Antonello Riva (Italie) | 19.2 |
Tan Kim Chin (Malaysie) | 19.2 |
Mario Butler (Panama) | 19.0 |
Marcel Ponickwar (Brésil) | 18.0 |
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