L'URSS décroche un second titre mondial

MIES (Suisse) - La Coupe du Monde FIBA s'est une nouvelle fois jouée dans les Amériques en 1974, Porto Rico se voyant confier l'organisation de la 7e édition de la compétition. À l'issue du tournoi, c'est l'URSS qui est montée pour la deuxième fois sur la plus haute marche du podium, la Yougoslavie - sacrée en 1970 - terminant au 2e rang et les USA au 3e.

Après le titre décroché en 1967, l'URSS a donc enrichi son palmarès en l'emportant aux confrontations directes face à la Yougoslavie et aux USA, trois équipes qui avaient fini à égalité à la fin du tour final. Cette édition a aussi marqué l'avènement de l'Espagne parmi les meilleures nations du monde. 

La meilleure équipe : URSS

Rang	Équipe	V-D
1.	URSS	8-1
2.	Yougoslavie	6-1
3.	USA	8-1
4.	Cuba	5-4
5.	Espagne	4-5
6.	Brésil	4-5
7.	Porto Rico	2-5
8.	Canada	3-6
9.	Mexique	5-2
10.	Tchécoslovaquie	4-3
11.	Argentine	2-5
12.	Australie	2-5
13.	Philippines	2-5
14.	République centrafricaine	0-7

La Coupe du Monde FIBA, connue alors sous la désignation de Championnat du Monde FIBA, est retournée en Amériques en 1974, après que l'édition de 1970 a eu lieu en Yougoslavie. Elle s'est déroulée du 3 au 14 juillet à Porto Rico, avec les villes de San Juan, Caguas et Ponce comme hôtes.

Après quatre Coupes du Monde FIBA ayant regroupé 13 équipes, elles ont été 14 à participer à l'événement à Porto Rico : Pprto Rico (hôte) ; Yougoslavie (championne du monde en titre) ; Espagne, URSS et Tchécoslovaquie (Europe) ; Brésil et Argentine (Amérique du Sud) ; Mexique et Cuba (Amérique centrale) ; Philippines (Asie) ; République centrafricaine (Afrique) ; Australie (Océanie) ; ainsi que deux équipes invitées de la Zone Amériques : USA et Canada.

Il y a eu une nouveauté : tant le pays hôte (Porto Rico) que le champion du monde en titre (Yougoslavie) ont été directement qualifiés pour le tour final. Les 12 autres pays ont été partagés en trois groupes de quatre équipes chacun, les deux meilleures de chaque groupe se qualifiant pour le tour final.

L'URSS, les USA et Cuba ont gagné tous leurs matchs de la phase de groupes et ils ont été rejoints au tour suivant par le Brésil, l'Espagne et le Canada, respectivement 2es de ces groupes.

L'un des moments forts du tour préliminaire a été le premier match de la compétition entre l'URSS et la République centrafricaine, les Soviétiques dominant les Centrafricains sur le score impitoyable de 140-48. Aucune équipe n'est à ce jour parvenue à marquer davantage de points (140) dans un match et à s'imposer avec un écart plus grand (+92).

Alejandro Urgelles (à gauche) a aidé Cuba à terminer en tête de son groupe du tour préliminaire

Les deux premières journées du tour final ont respecté la logique, mais la Yougoslavie a créé la surprise lors de la 3e en faisant plier l'URSS (82-79), Dragan Kicanovic s'illustrant en inscrivant 19 points. La Yougoslavie a plus tard profité des 34 points de Kicanovic pour éviter un faux-pas contre le Canada (victoire 102-99 après prolongation).

Un record en Coupe du Monde FIBA a été établi lors de l'avant-dernière journée : l'Espagnol Wayne Brabender a inscrit ce jour-là son 36e lancer franc consécutif dans le succès après prolongation contre le Brésil (93-91). Le Soviétique Sergej Belov détenait avant cela le record avec 35 de suite, établi en 1970.

Cette avant-dernière journée a également permis d'assister à une superbe affiche entre les USA et la Yougoslavie, jusqu'ici invaincus. Les Européens ont mené 50-41 à la mi-temps, mais les USA ont pu compter sur l'excellent Ticky Burden et ses 27 points pour l'emporter (91-88), de quoi ajouter une belle dose de suspense en vue de l'ultime journée.

Les Américains Quinn Buckner (N° 10) et Tom Boswell (N° 13) face au Yougoslave Kresimir Cosic (N° 11)

Suite au succès de la Yougoslavie contre l'Espagne (79-71), l'URSS devait ensuite s'imposer d'au moins 4 points contre les USA pour remporter le titre mondial. Les deux équipes ont regagné les vestiaires à la mi-temps à égalité (55-55), mais les Soviétiques ont fait la différence ensuite pour gagner 105-94 et décrocher du même coup le sacre mondial. 

Le meilleur joueur : John Lucas

Pour la 3e Coupe du Monde FIBA de suite, le titre de MVP de la compétition est revenu à un joueur non-issu de l'équipe couronnée championne du monde : John Lucas a reçu cet honneur malgré la 3e place finale des USA. Le meneur américain a tourné avec une moyenne de 20.2 points par match - meilleur marqueur de son équipe à égalité avec son coéquipier Ticky Burden.

Lucas a fait une entrée remarquée dans le tournoi en inscrivant 30 points contre les Philippines et 25 points contre l'Espagne. Il n'a jamais marqué moins de 15 points tout au long de l'événement, scorant notamment 16 points dans la belle victoire des USA contre la Yougoslavie lors de l'avant-dernier match. Les 18 points de Lucas dans la "finale" contre l'URSS n'ont cependant pas suffi pour éviter la défaite des Américains (105-94).

Lucas n'a plus jamais porté le maillot des USA dans une compétition FIBA après cette Coupe du Monde FIBA 1974.

John Lucas

Lucas a été rejoint dans le "5 majeur" du tournoi par les Soviétiques Alexander Belov et Alexander Salnikov, le Yougoslave Dragan Kicanovic et l'Espagnol Wayne Brabender.

Le meilleur match : URSS vs USA

L'URSS avait battu les USA sur un panier à la dernière seconde d'Alexander Belov (51-50) en finale des JO de 1972, une victoire qui anime aujourd'hui encore de nombreuses discussions. Elle n'avait ensuite pas fait mieux qu'une 3e place au FIBA EuroBasket 1973, échouant ainsi dans sa tentative de décrocher un 9e titre continental consécutif.

L'URSS était toujours la nation dominante du basketball mondial et en dépit de sa défaite contre la Yougoslavie plus tôt dans le tour final, le coach membre du FIBA Hall of Fame Vladimir Kondrashin et son équipe n'avaient besoin que d'un succès d'au moins 4 points contre les USA lors de leur ultime match pour conquérir la médaille d'or du tournoi. 

 

Les Américains ont rapidement eu des problèmes de fautes, mais les deux équipes ont regagné les vestiaires à la mi-temps à égalité (55-55). La sélection soviétique a cependant pu compter sur l'inarrêtable Alesander Salnikov, auteur de 38 points, avec un parfait 14-sur-14 aux lancers francs. La différence dans ce match s'est d'ailleurs peut-être joué aux lancers francs justement, l'URSS réussissant un 37-sur-44 contre le 22-sur-30 des USA.

Aux côtés de Salnikov, Alexander Belov s'est illustré en inscrivant 16 points et le capitaine Modestas Paulauskas en a ajoutés 11 pour signer une victoire 105-94, l'URSS décrochant ainsi son second titre mondial.

La plus belle histoire : l'émergence de l'Espagne

Trois équipes - URSS, Yougoslavie et USA - ont dominé la compétition et se sont partagé le podium, mais cette édition du tournoi mondial a été marquée par l'émergence de l'Espagne.

C'est en effet au cours de celle-ci que les bases du futur glorieux des Espagnols ont été fondées, eux qui ont pris le 5e rang d'un événement auquel ils n'avaient plus participé depuis 1950. L'équipe d'Espagne comptait dans ses rangs plusieurs joueurs qui avaient aidé le Real Madrid à devenir une place forte du basketball européen de clubs, notamment Wayne Brabender, Clifford Luyk, Juan Antonio Corbalan, Vicente Ramos, Carmelo Cabrera et Rafael Rullan.

Cette sélection a également assuré la transition entre celle qui a pris part aux JO de 1968 - Luyk et Jose Luis Sagi-Vela - et celle comportant le trio composé de Brabender, Corbalan et Luis Miguel Santillana, qui disputerait plus tard les JO de 1980.

Brabender, Corbalan et Luyk ont été nommés en 1991 parmi les 50 meilleurs joueurs de la FIBA. À la Coupe du Monde FIBA 1974, l'Espagne a battu l'Argentine et les Philippines pour atteindre le tour final, puis elle s'est imposée face à Porto Rico et au Brésil pour terminer à la 5e place finale.

Les Espagnols Juan Antonio Corbalan (N° 11) et Clifford Luyk (N° 13) face à Porto Rico

La meilleure performance : Arturo Guerrero

Le Mexique, défait par le Brésil et l'URSS durant le tour préliminaire, a pris le 9e rang de cette Coupe du Monde FIBA 1974, soit le meilleur en-dehors des huit premiers, grâce à un bilan parfait dans les matchs de classement pour les places 9 à 14. Les Mexicains peuvent remercier Arturo Guerrero pour cette belle performance, lui qui a tourné avec une moyenne de 27.0 points par match sur l'ensemble du tournoi.

Guerrero a réalisé le meilleur total sur une rencontre avec 42 points dans la victoire contre la République centrafricaine lors du tour préliminaire. Il a également totalisé 38 points face à la Tchécoslovaquie dans les matchs de classement.

  

Meilleurs marqueurs

Joueur (pays)	Points par match
Arturo Guerrero (Mexique)	27.0
Manuel Raga (Mexique)	25.8
Eddie Palubinskas (Australie)	24.6
Wayne Brabender (Espagne)	23.0
Ernesto Gehrmann (Argentine)	22.3
Alejandro Urgelles (Cuba)	20.4
Ticky Burden (USA)	20.2
John Lucas (USA)	20.2
Dragan Kicanovic (Yougoslavie)	19.9
William Adornado (Philippines)	18.0
Jiri Zidek (Tchécoslovaquie)	18.0

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