Le FIBA EuroBasket 2022, tournoi inoubliable pour Juancho Hernangomez et l'Espagne
En fin d’été passé, l’Espagne a triomphé au FIBA EuroBasket 2022. Le MVP de la finale Juancho Hernangomez a une idée bien précise pour expliquer le succès de la sélection espagnole.
TORONTO (Canada) - En fin d’été passé, l’Espagne a triomphé au FIBA EuroBasket 2022. Le MVP de la finale Juancho Hernangomez a une idée bien précise pour expliquer le succès de la sélection espagnole.
L’expérience acquise lors des événements précédents en côtoyant certaines des plus grandes légendes du pays a en effet permis à l’Espagne de ressortir victorieuse de cette édition extrêmement relevée.
« GRÂCE AUX VÉTÉRANS, QUI NOUS ONT TRANSMIS LEUR SAVOIR, NOUS AVONS SU PRENDRE LES MATCHS LES UNS APRÈS LES AUTRES, SANS NOUS METTRE DE PRESSION. »
« Grâce aux vétérans, qui nous ont transmis leur savoir, nous avons su prendre les matchs les uns après les autres, sans nous mettre de pression, en profitant de chaque instant passé ensemble, en équipe, en restant soudés jusqu’à la fin du tournoi. Les egos ont été mis de côté, tous les joueurs ont adhéré à la philosophie du coach : voilà la clé de notre succès » déclare Hernangomez.
Les “vétérans” auxquels il fait référence sont notamment Pau et Marc Gasol, Juan Carlos Navarro et Ricky Rubio, qui ont pris part au FIBA EuroBasket 2017.
Hernangomez a pu apprendre auprès de joueurs comme Sergio Llull, ici durant la Coupe du Monde FIBA 2019
À la Coupe du Monde FIBA 2019, Hernangomez a évolué aux côtés de Rubio, Marc Gasol, Sergio Llull et Victor Claver, des joueurs déjà auréolés de nombreux titres.
Lors du récent tournoi continental, Rudy Fernandez a été le leader incontestable de l’Espagne, faisant également office de paseur de témoin entre l’effectif actuel et celui qui a gagné la Coupe du Monde FIBA 2006 au Japon. Son intelligence de jeu et sa hargne entretenue au fil des ans ont rendu d’énormes services à cette sélection espagnole qui alignait plusieurs néophytes dans la compétition.
L’Espagne a également pu s’appuyer sur l’expérience de ses coachs, Sergio Scariolo en tête, qui ont su préparer à la perfection cette équipe et l’aider à surmonter tous les obstacles qui se sont offerts à elle durant le tournoi européen, en particulier dans la phase à élimination directe avec des adversaires tels que la Lituanie, la Finlande, l’Allemagne et la France.
Hernangomez a joué sous les ordres de Scariolo lors des éditions 2017 et 2022 du FIBA EuroBasket, ainsi que lors de la Coupe du Monde FIBA 2019 (ci-dessus)
Hernangomez affirme avoir toujours cru en les chances de son équipe. Cette confiance lui a permis d’aborder la finale contre la France en toute sérénité, avec un total de 27 points à la clé.
« À chaque fois que je joue un basket collectif, j’ai la conviction de pouvoir gagner » souligne-t-il.
Un autre facteur a été favorable à l’Espagne : peu de gens voyaient cette équipe aller jusqu’au bout.
« Nous n’avions aucune pression. Nous avions un nouveau groupe de joueurs, jeunes, déterminés et affamés. »
S’il était bien une compétition à l’issue de laquelle l’Espagne n’était pas attendue aux places d’honneur, c’était celle-ci.
Luka Doncic et Goran Dragic étaient de retour avec la Slovénie, titrée en 2017, le double MVP de la NBA Nikola Jokic avec la Serbie et Giannis Antetokounmpo avec la Grèce. Le Grec avait remporté deux sacres de MVP de la NBA consécutifs avant le Serbe.
En plus de pouvoir compter sur le soutien de son public, l’Allemagne disposait pour sa part d’un effectif talentueux et d’excellents coachs. La France, la Lituanie, l’Italie et la Turquie alignaient de formidables joueurs, de quoi en faire des candidates au titre légitimes.
« Le niveau était très élevé. Il y avait les quatre derniers MVP de la NBA, de solides équipes nationales, des joueurs NBA, des All-Stars. Mais dans ce genre de compétitions, c’est l’équipe la plus complète qui s’impose.
View this post on Instagram
« Toutes les bonnes équipes et les bons joueurs sont sous pression et dans le basket FIBA, c’est extrêmement compliqué de gagner en s’appuyant sur des exploits individuels. C’est un style de jeu différent.
« C’est un tournoi dont nous allons nous souvenir pour le reste de nos vies, avec des joueurs qui ont dominé et qui vont dominer lors des 10-15 prochaines années. »
Pour Hernangomez, la particularité de ce FIBA EuroBasket 2022 a été la présence à ses côtés de son frère Willy, auteur de remarquables prestations, ce qui lui a d'ailleurs valu d’être désigné MVP de la compétition.
« C’était très émouvant. Nous savions tous les deux à quel point nous avions travaillé dur pour réaliser notre rêve, toutes les épreuves que nous avons dû surmonter, les périodes de doutes traversées, les blessures, les sacrifices consentis sans toutefois forcément bénéficier ensuite de beaucoup de temps de jeu.
Nous sommes les meilleurs amis du monde, nous nous parlons tous les jours. Nous étions conscients de l’importance de ce tournoi. Le gain de la médaille d’or associé à son titre de MVP du tournoi, compte tenu en plus de la qualité de nos adversaires, a été la réalisation d’un fantastique rêve, ce d’autant qu’il a été réalisé grâce à la force de tout un collectif. »
La présence de leurs parents a rendu l’aventure des frères Hernangomez encore plus belle
L’Espagne essaiera d’aborder de la même manière la prochaine Coupe du Monde FIBA, qui aura lieu en Indonésie, au Japon et aux Philippines.
Pour couronner le tout, l’Espagne a devancé les USA au FIBA World Ranking, présenté par Nike, s’emparant ainsi de la 1re place de ce classement. Tenants du titre mondial, les Espagnols entendent bien défendre férocement leur trophée.
« Nous allons prendre les étapes les unes après les autres. Nous nous préparerons au mieux, avec le même enthousiasme et la même détermination.
« Nous verrons bien quels joueurs seront disponibles, dans quel état nous nous présenterons en Asie. Nous nous battrons et nous ferons du mieux possible. Si nous nous faisons éliminer, tant pis, si nous nous hissons jusqu’en finale, tant mieux.
« Nous devrons commencer notre préparation très tôt, préparer chaque match avec soin et pouvoir bénéficier un peu de la chance des champions. Mais il faudra quoi qu’il en soit travailler très dur. »
FIBA