La grande affiche du jour : Canada vs Espagne

JAKARTA (Indonésie) - Avec une place en quarts de finale comme enjeu, le clash entre l'Espagne et le Canada en clôture du 2e tour à de quoi faire saliver les fans de basket qui suivent cette Coupe du Monde FIBA 2023.

Les deux équipes, battues lors de leur dernier match, auront envie de se racheter. L'Espagne s'est inclinée contre la Lettonie (74-69) et le Canada a été vaincu par le Brésil (69-65) - ce qui veut dire que dimanche, l'une des équipes favorites pour le titre sera éliminée de la lutte pour le podium.

Prenons donc un peu de temps pour décrypter cette rencontre très attendue.

Trois raisons qui plaident en faveur de l'Espagne :

L'Espagne sait gagner

C'est quand les matchs sont les plus importants que l'équipe d'Espagne pratique son meilleur basket. Elle sait se sublimer dans les grandes compétitions, comme elle l'a démontré au FIBA EuroBasket 2022 en remportant le sacre continental. Et les Espagnols n'ont pas l'intention de déjà abandonner leur titre mondial.

La défaite contre la Lettonie a certes mis un terme à une série de 11 victoires consécutives en Coupe du Monde FIBA, mais l'Espagne n'a plus perdu deux matchs consécutifs depuis 1990. Cette équipe sait comment réagir. Sous-estimer ses ressources serait une grave erreur.

« AUCUNE ÉQUIPE N'EST AUSSI COMPÉTITIVE QUE LA NÔTRE DANS CE GENRE DE SITUATIIONS. »- Willy Hernangomez

Le MVP du FIBA EuroBasket 2022

L'équipe peut s'appuyer sur Willy Hernangomez, un intérieur doté d'énormes qualités. Le joueur de 29 ans réalise une solide campagne cet été avec notamment 16.5 points par match - une moyenne bien meilleure qu'en 2019 - et le titre de MVP du FIBA EuroBasket 2022 lui a permis de faire le plein de confiance.

Sa capacité à marquer et à protéger le panier pourrait s'avérer décisive dans ce match crucial, et il sera bien épaulé par son jeune frère Juancho Hernangomez, lui aussi capable de briller n'importe quand - prenez par exemple la finale du FIBA EuroBasket de l'été dernier.

« J'ai toujours dit que ce trophée était en fait plus une récompense pour toute l'équipe plutôt que de moi simplement. C'est un sport collectif et nous sommes 12. Nous donnons à chaque fois notre 120 % et peu importe ce que le coach Scariolo attend de moi, je suis prêt à répondre à ses attentes », avait commenté Hernangomez après avoir reçu son titre de MVP européen.

Le maître

L'un des plus grands atouts de l'Espagne est sans aucun doute le coach Sergio Scariolo. Très expérimenté sur la scène internationale, Scariolo n'a plus à prouver la qualité de ses méthodes : les résultats parlent pour lui. Son expertise tactique et sa capacité à instiller de la confiance à ses joueurs font de lui un maître du coaching. La méthode fonctionne parfaitement et "La Familia" ne cesse de grandir.

Trois raisons qui plaident en faveur du Canada :

Le show Shai

Shai Gilgeous-Alexander a confirmé son statut de superstar à Jakarta. Le dynamique meneur a été épatant depuis le début de la compétition - tournant avec plus de 22 points par match en quatre apparitions, le tout pour une évaluation moyenne de +26.3.

Sa capacité à marquer et sa vision du jeu font de lui une menace constante, capable à tout moment d'influer sur le cours de n'importe quel match. Gilgeous-Alexander devrait terminer meilleur joueur de cette rencontre face à l'Espagne. Et si RJ Barrett, discret jusqu'ici, nous montre son vrai visage, le Canada pourrait décrocher sa qualification pour les quarts de finale.

SGA a déjà réussi trois matchs à plus de 20 points dans le tournoi de cette année. Seul un Canadien a fait mieux que lui par le passé : Carl Ridd - à quatre reprises - en 1954.

Polyvalence et profondeur de banc

Le secteur intérieur canadien a de quoi impressionner. Les expérimentés Dwight Powell et Kelly Olynyk ont de quoi rivaliser avec les frères Hernangomez et Usman Garuba. D'autres comme Dillon Brooks et Lu Dort devront quant à eux insuffler de l'énergie en défense.

Dans un match au cours duquel chaque rebond et chaque tir aura son importance, les intérieurs canadiens possèdent un léger avantage - surtout que l'Espagne devra veiller de très près sur SGA. Le Canada a marqué jusqu'ici une moyenne de 97.3 points par match à Jakarta, mais il a été limité à 65 par le Brésil - les Canadiens ont en fait perdu leurs 15 derniers matchs de Coupe du Monde FIBA lorsqu'ils ont inscrit moins de 80 points.

Le néophyte

Jordi Fernandez a remplacé Nick Nurse à la tête de la sélection canadienne et quand bien même cet effectif manque d'expérience en Coupe du Monde FIBA, il n'a pas attendu longtemps pour afficher ses intentions au 1er tour. L'échéance décisive de demain permettra de mettre à l'épreuve les coachs du Canada.

Le technicien espagnol connaît bien Scariolo et cela ajoute une dimension supplémentaire à cette confrontation. Fernandez est très familier avec le coaching de Scariolo, de quoi peut-être élaborer un plan parfait pour faire tomber l'Espagne de son trône.

Bien sûr, le choc entre le Brésil et la Lettonie sera lui aussi extrêmement intéressant à suivre, puisque le vainqueur de ce match se qualifiera pour les quarts de finale. Les deux équipes sortent d'une victoire de prestige qui leur a ouvert les portes des quarts de finale. Mais seule l'une de ces deux équipes s'immiscera dans le Top 8.

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