Angola : que peut apporter Bruno Fernando ?

SANGALHOS (Portugal) - Alors que les piliers habituels de la sélection angolaise brillent par leur absence, l'arrivée de Bruno Fernando pour disputer les Éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du Monde FIBA 2023 est une formidable bouffée d'air frais.

L'Angola affiche actuellement un bilan de 2-2 dans le Groupe E et il doit impérativement se relancer au plus vite s'il entend participer à une sixième édition consécutive de la Coupe du Monde FIBA.

Du 26 au 28 août à Abidjan (Côte d'Ivoire), Fernando et ses coéquipiers seront opposés au Cap-Vert, au Nigeria et à l'Ouganda - trois équipes que l'Angola connaît bien - pour continuer à rêver de participer au prochain tournoi mondial, qui se déroulera en Indonésie, au Japon et aux Philippines.

La dernière apparition en sélection nationale du joueur de 24 ans remonte à il y a six ans.

Lors d'un été 2016 chargé, Fernando, alors lycéen aux USA, avait d'abord aidé l'Angola à remporter son dernier titre au Championnat d'Afrique U18 FIBA, au Rwanda, dans une compétition à l'issue de laquelle il avait été élu dans le "5 majeur" aux côtés de son compatriote Silvio De Sousa.

Quelques semaines plus tard, Fernando avait revêtu pour la dernière fois le maillot angolais à l'occasion du Tournoi de Qualification Olympique FIBA 2016 en Serbie.

Fernando a ensuite rejoint la Maryland University, avant d'être sélectionné par les Atlanta Hawks lors de la Draft NBA 2019. 

Depuis, il ne ménage pas les efforts, à force de persévérance, pour espérer représenter à nouveau l'Angola.

Qu'est-ce que le premier Angolais en NBA peut apporter à son équipe nationale ?

« Plein de choses », dit-il à FIBA.basketball dans un entretien téléphonique depuis Sangalhos (Portugal), où l'Angola a tenu un camp d'entraînement avant de se rendre à Abidjan.

« C'est une nouvelle expérience, à un niveau tout à fait différent. Tout est nouveau pour moi : les attentes, les responsabilités. J'ai aussi investi beaucoup de mon temps dans ma préparation », commente Fernando, qui a récemment prolongé son contrat avec les Houston Rockets, après des passages aux Hawks et aux Boston Celtics.

Carlos Morais, ancien MVP du FIBA AfroBasket et l'un des meilleurs Africains, n'a pas disputé le moindre match dans la campagne qualificative actuelle. L'expérimenté Eduardo Mingas a pris sa retraite internationale et Yanick Moreira n'a plus joué pour son pays depuis la Coupe du Monde FIBA 2019 en Chine.

Le coach de l'Angola Joseph Claros insiste sur le besoin de reconstruire une équipe afin d'aider la nouvelle génération à réaliser son plein potentiel.

Childe Dundao - coéquipier de Fernando durant la compétition africaine U18 remportée par son pays - a été déterminant pour les "Antilopes noires".

« Je me réjouis d'aider, peu importe par quel moyen », note Fernando.

« S'il faut marquer des points, je le ferai. S'il faut prendre des rebonds, je le ferai. Si un rôle m'est confié, je le remplirai. Tout ce que je pourrai faire pour aider mes coéquipiers et l'équipe, je le ferai.

« Je suis impatient de jouer et  d'avoir un impact des deux côtés du terrain, de faire ce dont l'équipe a besoin pour gagner. Nous devons impérativement remporter ces trois matchs. Je vais juste essayer de mettre en pratique tout ce que j'ai appris au fil des ans pour permettre à l'Angola d'avoir du succès. »

 

Malgré sa demi-décennie d'absence en équipe nationale, Fernando affirme que sa motivation et sa passion pour représenter l'Angola ont toujours été là.

« Je suis content d'être de retour, d'avoir enfin trouvé le temps et la bonne occasion de revenir. Mettre ce maillot procure une formidable sensation. J''ai toujours eu ça à l'esprit.

« À chaque fois que je suis en mesure de représenter mon pays, je le fais avec la passion et l'amour que j'ai pour l'Angola et pour le basket.

« À l'évidence, j'évolue aujourd'hui à un tout autre niveau que celui qui était le mien à l'époque de mon dernier passage en sélection. Je suis impatient de montrer à tout le monde mes progrès et de m'en servir pour aider mes coéquipiers, que ce soit les plus jeunes ou les plus anciens. Je suis heureux d'avoir réintégré ce groupe et je me réjouis de réaliser de bonnes performances pour nous aider à atteindre l'objectif que nous nous sommes fixé. »

Interrogé sur les matchs face au Cap-Vert, au Nigeria et à l'Ouganda, Fernando répond : « L'objectif est de gagner. Nous avons la ferme intention de nous imposer. Nous allons approcher tous les matchs de la même manière. Nous allons respecter nos adversaires, mais en même temps, nous allons être nous-mêmes. Avec ambition, ni trop ni trop peu. »

Considéré comme l'une des nations dominantes du continent, l'Angola se doit de se qualifier pour la Coupe du Monde FIBA. Fernando dit cependant ne pas ressentir de pression. 

« Nous sommes dans une position satisfaisante. Il n'y a pas de pression. Nous allons jouer, prendre du plaisir et essayer de gagner des matchs, car à la fin, ce sera notre unique moyen de nous qualifier. Nous respectons notre héritage et notre pays, mais nous sommes aussi conscients de notre situation actuelle. Nous ne voulons pas nous rajouter de la pression inutilement. Nous donnerons simplement le meilleur de nous-mêmes. Nous voulons poursuivre notre progression et nous verrons bien où celle-ci nous mènera », explique Fernando.

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