Espagne : le respect des valeurs comme héritage
L'Espagne sait que si Patty Mills n'avait pas raté un lancer franc à la fin du temps réglementaire, cette demi-finale aurait vraisemblablement connu une fin différente.
BEIJING (China) - L'Espagne sait que si Patty Mills n'avait pas raté un lancer franc à la fin du temps réglementaire, cette demi-finale aurait vraisemblablement connu une fin différente. Mais au bout d'une double prolongation, c'est elle qui a finalement arraché la victoire.
Sans surprise, les Espagnols étaient aux anges à l'issue de la rencontre.
Auteur d'une prestation extraordinaire avec 33 points, 6 rebonds, 4 assists et 2 contres, Marc Gasol était au centre de toutes les attentions. Mais l'intérieur insistait sur le fait que ce résultat était le fruit d'un énorme effort collectif qui avait permis de recoller au score, tout en offrant l'un des matchs les plus excitants de l'histoire de la compétition.
"Je m'attendais à une partie difficile, mais cela en valait la peine," dit un Gasol tout heureux d'emmener l'Espagne en finale, 13 ans après sa dernière apparition à ce stade de la compétition, avec une équipe au style différent de celle couronnée en 2006, mais avec les mêmes valeurs et la même mentalité.
"Il ne s'agit pas juste d'une qualification pour la finale. Nous avons fait honneur à notre sélection, grâce à notre engagement et à notre loyauté envers l'équipe nationale. Ce sont des valeurs qui nous ont été enseignées et que nous avons respectées."
"GAGNER NOURRIT LA CAPACITÉ DE GAGNER." - Sergio Scariolo
"Nous voulions nous battre jusqu'à la dernière seconde," déclare l'ailier Victor Claver. "Nous sommes si heureux d'être en finale. Je ne pense pas que beaucoup de gens nous attendaient ici, mais nous sommes là."
Cela n'a certainement pas été facile. L'Espagne a dû effacer un retard de 11 points pour pousser le match non pas à une, mais à deux prolongations, pour finalement venir à bout des Boomers, à cours de jus.
"Les prolongations ont été dures, mais je pense que nous avons su mieux choisir nos tirs et que nous avons défendu au mieux de nos capacités," dit Rudy Fernandez. "Notre intensité défensive a fait la différence à la fin. À nous de bien nous reposer maintenant et de nous préparer pour la finale."
C'est le 7e succès de l'Espagne dans cette Coupe du Monde FIBA 2019. Ce sera sa première finale depuis 2006, année de son dernier titre mondial.
Interrogé sur la capacité de son équipe à bien jouer dans les matchs importants, le coach Sergio Scariolo parle de conséquences d'un principe assez simple : gagner finti par devenir une habitude.
"Gagner nourrit la capacité de gagner," dit-il. "Plus vous remportez des quarts de finale, des demi-finales et des finales, plus vous devenez capables de les gérer, d'appliquer les consignes, de savoir quand on doit être solide ou quand on peut se relâcher, de gagner. Certains de nos joueurs ont disputé de nombreux matchs serrés comme celui-ci, et ils sont des grands leaders de notre équipe, en particulier pour les jeunes et talentueux joueurs qui sont en plein apprentissage."
En parlant d'habitude, il semblerait que battre l'Australie en devienne gentiment une pour les Espagnols, déjà vainqueurs de peu dans le match pour la 3e place des JO de Rio 2016 et qui ont eu donc besoin de deux prolongations à Beijing pour à nouveau s'imposer. La rivalité naissante entre ces deux équipes sera intéressante pour le développement du basket mondial et fera beaucoup d'étincelles dans le futur.
"Nous respectons tellement l'Australie, nous avons développé une belle rivalité," décrit Scariolo. "Heureusement pour nous, nous avons gagné ces deux confrontations, mais cela a été très serré les deux fois. Pour moi, cela ne fait que donner davantage de valeur à ce que mes joueurs ont réussi."
"Leurs qualités de cœur et leur compétitivité ont été présentes pendant les 50 minutes. Nous avons fait des meilleurs choix dans les 6-7 dernières minutes du quatrième quart-temps et dans les prolongations. Je tiens donc à les féliciter non seulement pour leurs efforts et pour leur caractère, mais aussi pour leur capacité à rester calmes et à prendre les bonnes décisions dans les moments cruciaux."
FIBA