Le Brésil a besoin de renouveau
RIO DE JANEIRO (FIBA Basketball World Cup 2019) - Depuis un bon mois dorénavant, un vent de renouveau souffle sur le basketball brésilien.
RIO DE JANEIRO (FIBA Basketball World Cup 2019) - Depuis un bon mois dorénavant, un vent de renouveau souffle sur le basketball brésilien.
Deux jours après la fin des JO de Rio disputés le mois passé, Ruben Magnano, aux commandes de l'équipe nationale du pays depuis six ans, a en effet mis un terme à son mandat à la tête de la sélection. Les Sud-Américains ouvrent ainsi un nouveau chapitre de leur histoire.
Les Brésiliens prendront part à la FIBA Americup 2017 et entameront ensuite la campagne de qualification en vue de la Coupe du monde 2019.
Au cours d'un cycle de quatre ans entre 2017 et 2021, les équipes nationales joueront des matches sur un format aller-retour, à domicile et à l'extérieur. Avec comme objectif, une participation à la Coupe du monde et aux Coupes continentales FIBA 2021.
La situation a été beaucoup plus délicate pour l'équipe féminine, autrefois nation dominante du basketball international. Les gagnantes de la Coupe du monde 1994 et médaillées d'argent aux JO d'Atlanta en 1996, alors emmenées par la légendaire Hortencia, n'ont pas remporté le moindre match à Rio.
"Nous devons renforcer la formation à la base, dès le plus jeune âge, parce que c'est la clé pour développement du basketball." - Guilherme, vétéran de l'équipe du Brésil
Un des membres de la sélection masculine dont on ne peut que louer l'engagement total est l'ailier vétéran Guilherme. À l'approche des JO de Rio, il apparaissait cependant que les jours du basketteur de 36 ans au sein de la sélection nationale étaient comptés.
Mais deux performances remarquables, quasi spectaculaires, lors des défaites contre la Croatie et l'Argentine, semblent bien avoir relancé ses chances de le voir figurer dans le groupe de joueurs que le nouveau coach sélectionnera.
En l'espace de 10 minutes contre la Croatie, première du Groupe B, il avait inscrit 11 points, avec un 2-sur-3 à trois points. Deux jours plus tard contre l'Argentine, Guilherme dégageait tant de confiance et d'énergie que Magnano avait choisi de lui offrir 30 minutes de jeu. Il avait transformé ses deux essais longue distance, terminant la partie avec 10 points et 6 rebonds.
Guilherme avait boosté le Brésil lors des matches contre l'Argentine et la Croatie
Le natif de Sao Paolo, qui représentait déjà le Brésil lors du Championnat du monde junior en 1999, fait partie de ceux qui souhaitent voir des changements.
"Après des JO, c'est toujours un bon moment pour analyser la situation du basketball dans un pays," dit-il. "Pareil pour nous. Notre confédération (CBB) vit une période difficile actuellement et il faut absolument que nous remettions en question pas mal de choses concernant notre sport.
"Nous devons renforcer la formation à la base, dès le plus jeune âge, parce que c'est la clé pour développement du basketball.
"Développer la formation et l'administration, penser à une réorganisation - pour moi, il faudrait carrément une révolution. Nous allons voir ce qui se passe concrètement. C'est une situation vraiment particulière."
Le talent de Guilherme lui a permis d'évoluer dans de très bonnes équipes européennes, notamment en Espagne, en Italie et en Ukraine. Durant ses séjours loin du pays, il a beaucoup appris. D'ailleurs, il a passé la plus grande partie de sa carrière dans des clubs pros, dans des championnats très relevés, sur le Vieux continent.
"Il est évident que nous devons nous inspirer de ces pays (en Europe), je connais beaucoup de monde là-bas," affirme-t-il. "Il faut aussi regarder ce que font les USA et après, il faudra travailler dur. C'est comme ça partout dans le monde. Nous avons le potentiel pour être une des nations dominantes de ce sport."
Cristiano Felicio a un rôle important pour le futur du Brésil
Mais selon lui, un changement rapide et radical est peu vraisemblable.
"Avec la situation politique dans notre pays à l'heure actuelle, je ne crois pas que les choses vont évoluer à court terme," admet-il. "Nous pouvons faire des petites adaptations, mais pas grand-chose d'autre. Nous devons trouver des solutions."
Un des gros points positifs retirés des JO, c'est le soutien inconditionnel du public. Ses fans ont vraiment soutenu l'équipe dans les moments les plus difficiles. À n'en pas douter, ils seront aussi là pour encourager leur sélection nationale au moment de lancer la campagne qualificative pour la Coupe du monde 2019.
Deux inconnues subsistent encore : qui sera à la tête des équipes du Brésil féminine et masculine ? La CBB était très élogieuse, tant à l'égard d'Antonio Carlos Barbosas (chez les femmes) que de Magnano, qui avait conduit l'Argentine à l'or olympiques en 2004. Mais les deux hommes sont sur le départ.
"Ce sont deux excellents professionnels, médaillés olympiques, qui ont apporté une belle contribution à nos sélections nationales," souligne le directeur technique Vanderlei Mazzuchini. "C'est pourquoi la confédération les remercie pour leur professionalisme et leur engagement. Comme il n'y a aucune compétition adulte dans les mois qui viennent, nous allons prendre le temps de choisir leurs remplaçants."
FIBA