L'Argentine rééditera-t-elle sa performance des quarts de finale ?

DONGGUAN (China) - Au vu de sa convaincante victoire contre la Serbie, l’Argentine semble arriver en pleine forme au meilleur moment. Cela restera toutefois à confirmer contre la France, en demi-finale de la Coupe du Monde FIBA 2019.

Les deux équipes débarquent à Beijing avec le plein de confiance après leurs victoires surprises contre la Serbie et les USA. Elles ont mérité de faire la une des journaux, elles ont fêté leurs succès et elles sont toutes deux à un succès d’une participation à la finale de la Coupe du Monde.

L’Argentine a remporté l’édition inaugurale en 1950 et elle a disputé la finale en 2002, tandis que la France n’a jamais participé au match pour le titre et qu’elle n’est montée qu’une seule fois sur le podium (3e rang en 2014).

La dernière fois que les deux nations se sont affrontées en Coupe du Monde FIBA, c’était en 2006. L’Argentine s’était imposée 80-70. En fait, en trois confrontations en Coupe du Monde, la France n’a jamais battu l’Argentine. Les Français ne se sont imposés qu’une seule fois contre les Argentins au niveau senior : il y a sept ans aux JO de Londres 2012. Un succès en demi-finale marquerait ainsi une autre nouvelle étape pour la France.

Argentine : Le coach Sergio Hernandez a probablement l’équipe au jeu le plus fluide du tournoi. Ses joueurs ont fait parler leur collectif lors de la retentissante victoire contre la Serbie en quart de finale, contrant l’avantage de taille de son adversaire par une application presque parfaite des systèmes offensifs et une redoutable efficacité aux tirs. Le génial Facundo Campazzo s’est à nouveau illustré au cours de ce match. La France devra impérativement trouvé le moyen de limiter le rayon d’action du meneur argentin, tout comme il lui faudra contenir la fougue de l’éternel Luis Scola qui, en dépit de ses 39 ans, réussit un formidable tournoi.

France : Le coach Vincent Collet a reçu les louanges de son homologue américain Gregg Popovich à l’issue de la victoire historique de la France contre les USA. Celles-ci étaient bien méritées, Collet ayant su opérer les ajustements nécessaires tout au long de la rencontre pour ne pas subir la taille et la profondeur de banc des Américains. Le trio d’arrières composé de Frank Ntilikina, Evan Fournier et Nando De Colo est attendu au tournant pour répondre à Campazzo, Laprovittola et Vildoza. À l’intérieur, Rudy Gobert doit continuer à s’imposer, ce d’autant que l’Argentine n’a pas vraiment de joueur pour lui faire opposition. Si Gobert enregistre un autre gros double-double en demi-finale, il se peut bien que l’Argentine ne dispute pas la finale dimanche.

Le duel : Durant la majeure partie de la victoire contre les USA, Frank Ntilikina a muselé le membre du ‘All-NBA Third Team’ Kemba Walker. Son envergure et son agressivité ont fait sortir Walker de son rythme, et c’est exactement ce que Ntilikina devra réussir à accomplir face à Campazzo. Plus facile à dire qu’à faire, car Campazzo est rusé et il est meilleur que Walker pour trouver ses coéquipiers démarqués.

La clé du match : La France est la plus complète des deux équipes, mais la Serbie était dans le même cas. L’Argentine a prouvé que ses remplaçants sont capables de briller sur la grande scène et il leur faudra rééditer ce type de performance. Des gars comme Gabriel Deck, Luca Vildoza et Nicolas Laprovittola devront évoluer à leur meilleur niveau contre leurs homologues français, emmenés par De Colo. Si le banc du coach Hernandez se montre à nouveau sous son meilleur visage, l’Argentine sera en position favorable pour s’imposer.

Le chiffre : Le coach Hernandez a souligné l’importance de l’efficacité offensive après le succès contre la Serbie, mais il se peut bien que les Français soient mieux fournis que les Serbes dans ce registre. Les protégés de Collet tournent à 52 % de réussite aux tirs, contre 46 % pour les Argentins. Si le match se transforme en festival offensif, la France aura l’avantage. L’autre clé du match sera la bataille des rebonds. La France est loin d’être la meilleure avec 33.0 rebonds de moyenne par match, contre 39.0 pour l’Argentine, mais contre les USA, les Français en ont pris 16 de plus que leurs adversaires. Si Gobert et Cie contrôle à nouveau les rebonds, ils auront de grandes chances de gagner.

Ils ont dit : "Nous devons nous préparer pour l’Argentine et nous savons que nous serons en face d’un grand défi. Battre les USA n’a pas beaucoup de signification si tu ne gagnes pas la médaille d’or après." - Rudy Gobert, intérieur de la France

"Nous sommes vraiment concentrés sur notre prochain match, car nous sommes conscients de la qualité de l’Argentine. Elle aligne une équipe très expérimentée. Ils se battent. Ils sont fiers. Nous les connaissons. Ils ont l’habitude d’être là. Souvenez-vous de 2002 : ils avaient battu les USA avant de s’incliner en finale. En 2004, ils ont remporté les JO d’Athènes. Nous savons qu’ils peuvent être très dangereux. J’espère que nous serons prêts." - Vincent Collet, coach de la France

"La France a l’une des meilleures équipes du monde. Elle a des bons tireurs, des bons intérieurs, elle remonte vite le terrain. Nous savons que nous ne sommes pas aussi grands ou athlétiques, nous devons donc jouer de manière vraiment intelligente - en écartant le jeu, en contrôlant le rythme, en faisant bien circuler le ballon. Nous respectons la tactique et la stratégie. Nous sommes tellement compétitifs que nous adorons gagner, et le seul moyen de nous imposer est de jouer extrêmement intelligemment." - Sergio Hernandez, coach de l'Argentine

“Je ne sais pas quoi dire, je suis très excité. Cette équipe mérite sa place ici grâce à son caractère. Ce groupe est phénoménal. Notre équipe joue très bien depuis le début du tournoi, même depuis la préparation. Nous avons parlé des fruits de tout notre travail que nous récoltons actuellement." - Gabriel Deck, ailier de l'Argentine

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