Hermannsson a toujours rêvé de jouer en équipe nationale d'Islande
REYKJAVIK (FIBA Basketball World Cup 2019 European Qualifiers) - L'Islandais Martin Hermannsson est une des révélations des Éliminatoires pour la Coupe du Monde FIBA.
REYKJAVIK (FIBA Basketball World Cup 2019 European Qualifiers) - L'Islandais Martin Hermannsson est une des révélations des Éliminatoires pour la Coupe du Monde FIBA.
Avec déjà deux EuroBaskets à son actif, cet arrière de 23 ans a scoré 26 points à chacun des deux derniers matches de son pays en février, avec des victoires contre la Finlande et la République tchèque.
Fils de l'ancien international islandais Hermann Hauksson, Hermannsson s'est entretenu avec FIBA.basketball.
Quelle signification a pour vous le fait de représenter l'Islande ?
Depuis que j'ai commencé à jouer au basketball, mon but ultime a été de faire partie de l'équipe nationale. Le plus grand rêve est de jouer pour son pays. Enfiler le maillot de la sélection islandaise, plutôt que celui de ton club, engendre une sensation différente. Tu représentes ton pays, tu es l'un des 12 Islandais qui peuvent le faire. Ça te donne envie de tout donner et de prouver à tes compatriotes et au monde entier que tu as le niveau pour jouer. Tu es à 110% de tes capacités.
SI TU JOUES BIEN, C'EST UNE BELLE VITRINE POUR TE FAIRE REMARQUER. LES GENS COMMENCENT À TE RECONNAÎTRE. TU AFFRONTES LES MEILLEURS JOUEURS D'EUROPE. Hermannsson
Qu'est-ce qui vous passe par la tête au moment de l'hymne national ?
De la fierté. Tu bombes le torse quand tu l'entends et tu veux être le plus performant possible sur le terrain.
À titre personnel, que vous a apporté le fait de jouer pour l'Islande ?
Cela attire plus d'attention sur toi. Nous avons disputé deux EuroBaskets. La plupart des gens qui s'intéressent au basketball regardent ces matches et observent les joueurs présents. Si tu joues bien, c'est une belle vitrine pour te faire remarquer. Les gens commencent à te reconnaître. Tu affrontes les meilleurs joueurs d'Europe.
Aviez-vous songé faire carrière dans un autre sport ?
Pour être honnête, j'avais toujours voulu jouer au football. C'est le sport principal en Islande et j'y ai joué jusqu'à mes 16 ans.
Vouliez-vous ressembler à Eidur Gudjohnsen?
Oui, parce que Gudjohnsen nous avait prouvé que c'était possible de jouer dans les meilleures équipes du monde. Cela a donné aux jeunes Islandais l'espoir d'y arriver aussi. En basketball, il n'y avait que Jon Arnor Stefansson, et personne n'en parlait autant que de Gudjohnsen, ce qui est dommage, parce que ce que Jon réalisait aussi était génial. Les médias islandais ne lui ont pas montré le respect qu'il aurait mérité. Les enfants pouvaient voir les matches de Gudjohnsen, mais pas ceux de Stefansson. Quand les gens voient leurs idoles jouer, ils veulent essayer de suivre leurs pas, et seul Gudjohnsen était mis en avant.
Qu'est-ce qui vous a fait définitivement bifurquer vers le basketball à 16 ans ?
Nous avons gagné le Championnat nordique U16 et j'ai reçu le titre de MVP du tournoi, cela m'a donc fait plus pencher vers le basketball. Je ne le regrette pas du tout, même si j'y pense parfois : je me demande ce qui se serait passé si j'avais été footballeur.
Est-ce que le football vous a aidé pour le basketball ?
C'est clair, cela m'a surtout aidé à gagner en endurance, en courant sur de longues séquences. Aux entraînements, deux, voire trois fois par semaine, on ne faisait que courir. Et sûrement aussi au niveau des déplacements latéraux.
Avez-vous apprécié de retourner à la maison en cours de saison dans le cadre de ces Éliminatoires ?
C'est toujours bon de rentrer chez soi et de voir ses amis. C'est encore mieux quand tu peux jouer au basketball et retrouver tes coéquipiers. J'aime vraiment ce nouveau système instauré par la FIBA. Cela rend la saison plus agréable, parce que ça casse la routine. Tu peux retourner chez toi, te maintenir en forme, disputer des matches. Tu peux revenir frais en France. Je trouve que cela se voit bien de mon jeu. J'estime avoir été plus performant après chacune des fenêtres qualificatives.
Est-ce que vous et vos coéquipiers pouvez profiter de cette exposition accrue durant les Éliminatoires ?
Absolument. En ce qui me concerne, après les deux derniers matches, j'ai reçu de nombreux messages du monde entier et beaucoup de fans ont commencé à me suivre sur Instagram. Beaucoup de gens les suivent, plus que ce que j'avais pensé, et cela signifie énormément pour les joueurs islandais. Plein d'agents viennent désormais voir les matches du championnat national. Ces fenêtres nous procurent une belle opportunité de briller avec l'Islande.
C'EST TOUJOURS BON DE RENTRER CHEZ SOI ET DE VOIR SES AMIS. C'EST ENCORE MIEUX QUAND TU PEUX JOUER AU BASKETBALL ET RETROUVER TES COÉQUIPIERS. J'AIME VRAIMENT CE NOUVEAU SYSTÈME INSTAURÉ PAR LA FIBA. Hermannsson
Sur le plan physique, remarquez-vous une différence entre ce système et l'ancien ?
C'est mieux maintenant, car tous les joueurs arrivent en forme aux rassemblements, alors que par le passé, quand nous nous retrouvions durant l'été, certains l'étaient et d'autres pas. Comme tout le monde est bien physiquement, cela fait une grosse différence.
Ces deux victoires de février sont importantes.
Nous revenons de loin, surtout après notre défaite de 20 points en République tchèque. Mais quand nous nous sommes réunis, nous avons tous eu le sentiment que nous avions les moyens de gagner ces deux matches. Nous avons vraiment bien joué. L'appétit pour un premier succès allait en grandissant. J'espère que nous poursuivrons sur cette lancée.
Parlez-nous de cette dernière action du match contre les Tchèques, quand ils ont pris le rebond sur le lancer franc manqué et qu'ils ont presque marqué.
J'essayais de faire un bon box-out sur mon adversaire et il s'est enlevé, ce qui m'a fait tomber. J'ai vécu les deux dernières secondes du match assis par terre. C'était comme dans un rêve. J'ai vu la balle monter et je crois que j'ai réalisé avant tout le monde qu'elle n'allait pas rentrer. Lorsque la sirène a retenti, cela a été un énorme soulagement. J'ai eu le sentiment que ces dernières secondes ont duré cinq minutes. C'était fou.
Comment serait votre vie sans l'équipe nationale ?
Wow, je n'ai jamais réfléchi à ça. Quand mon père jouait, une qualification pour un grand tournoi comme l'EuroBasket n'était même pas imaginable. Nous y sommes allés deux fois, les gens veulent que nous y retournions encore et encore. Nous pensons pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes, une chose que les gens en Islande n'avaient auparavant jamais imaginé, alors c'est très stimulant pour les jeunes joueurs, et même pour nous. Nous avons tous envie de faire mieux. L'équipe d'Islande est capitale pour notre pays.
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