Le Mali et l'Égypte partagent depuis longtemps une grande rivalité
Si le Mali et l'Égypte se retrouvent le 14 août en finale du Championnat d'Afrique U18 FIBA, ce ne serait que la huitième fois que les deux nations seraient opposées au stade ultime d'un championnat...
ABIDJAN (Côte d’Ivoire) – Si le Mali et l'Égypte se retrouvent le 14 août en finale du Championnat d'Afrique U18 FIBA, ce ne serait que la huitième fois que les deux nations seraient opposées au stade ultime d'un événement continental U16 et U18.
Et même si les deux équipes ont déjà marqué l'histoire du basket africain jeunesse, leur rivalité est toujours aussi vive.
L'ancien coach du Mali Aladji Dicko, qui a conduit la sélection malienne vers la gloire, en explique les raisons à FIBA.basketball.
Aux confrontations directes, les Égyptiens mènent assez nettement (5 titres contre 2). Les Maliens ont gagné leur premier titre en 2018, devant leurs fans, faisant un peu oublier la cruelle défaite concédée contre l'Égypte en finale du Championnat d'Afrique U16 FIBA 2015. Ensuite, il ne leur a fallu que deux ans pour conquérir un nouveau sacre continental, au Caire cette fois.
Interrogé sur les origines de cette rivalité, coach Dicko estime qu'elle vient des programme d'entraînement et de développement des deux pays : « Il existe de nombreuses similitudes entre nos deux pays. La première, c'est que nous voulons chacun montrer à l'autre que nous possédons la meilleure filière de formation jeunesse. »
Cela se traduit par des duels épiques : « Il y a eu tant de matchs entre le Mali et l'Égypte, et cela n'est pas près de s'arrêter. »
Les deux nations ressentent également une grande fierté et de la satisfaction à voir leurs joueurs progresser : « Lors de chaque rencontre, l'Égypte et le Mali ont fait part d'une grosse discipline, sur et en dehors du terrain. La rivalité va bien au-delà du parquet », analyse Dicko.
Mais le crédit en revient au Mali, selon Dicko, car il a su s'adpater pour mettre fin à la domination de l'Égypte : « Le Mali a modifié sa stratégie et les récents succès face à leur grande rivale sont la confirmation de ses bons choix. »
Cependant, Dicko, qui a guidé le Mali vers la médaille d'argent de la Coupe du Monde U19 FIBA 2019, reconnaît que la suprématie continentale de ces deux nations risque de s'amenuiser prochainement, avec la montée en puissance de pays comme le Sénégal ou l'Angola par exemple, autrefois dominateurs en Afrique.
« Quand vous voyez que le Sénégal, l'Angola, la Guinée ou d'autres nations encore nous mettent en difficulté, vous comprenez que le basket est sur la bonne voie. »
Il semblerait que la lutte pour le sommet de la hiérarchie africaine est sur le point de gagner en intensité.
« D'abord, il y a eu le Nigeria, puis l'Angola et l'Égypte. C'est au tour du Mali. Mais nous devons tous faire très attention : beaucoup de nations veulent nous renverser. Le niveau ne cesse de monter sur le continent. Nous allons nous efforcer de conserver notre place tout au sommet », ajoute Dicko.
Quels sont ses pronostics pour la compétition U18 de cet été ? « C'est difficile de faire un pronostic. Mais selon moi, le tournoi à Madagascar sera extrêmement relevé. »
Il voit ce nivellement vers le haut comme une excellente nouvelle pour le basket africain.
« La médaille d'argent du Mali sur la scène mondiale n'est pas le fruit du hasard. La fédération a décidé d'investir dans la formation de ses jeunes. Le Sénégal nous a battu durant la phase de groupes en 2020, c'était une première pour lui. On dirait qu'il a vraiment pris goût à la victoire et qu'il en veut davantage. »
Tout ceci signifie une chose : « Tout le monde travaille pour atteindre le même objectif. Cela ne peut que profiter au basket africain en général », conclut-il.
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