La Côte d'Ivoire veut renverser la hiérarchie
Alors que le Championnat d'Afrique U16 FIBA se rapproche, le coach de la Côte d'Ivoire a choisi de placer la barre haut pour une génération de jeunes qui, il l'espère, viendront un jour gonfler les...
PARIS (France) - Alors que le Championnat d'Afrique U16 FIBA se rapproche, le coach de la Côte d'Ivoire a choisi de placer la barre haut pour une génération de jeunes qui, il l'espère, viendront un jour gonfler les rangs de la sélection nationale senior.
Il y a deux ans, les 'Éléphants' ont pris la 9e place - sur 10 - du tournoi disputé à Praia (Cap-Vert) avec un bilan de 1-4, la seule victoire venant au détriment de l'Algérie dans les matchs de classement (63-51).
"BIEN SÛR QUE NOUS SOUHAITONS APPARTENIR AUX MEILLEURS. QUI NE LE VEUT PAS ? MAIS D'ABORD, NOUS DEVONS CORRIGER NOS FAIBLESSES ET VOIR OÙ NOUS DEVONS LE PLUS NOUS AMÉLIORER."
Les chiffres sont implacables, mais la Côte d'Ivoire a quand même parfois manqué de chance, en particulier contre la Guinée et le Rwanda, échouant de très peu les deux fois.
Toti, qui est en charge de la préparation en vue de l'événement continental, a des plans qui vont bien au-delà de ce Championnat d'Afrique U16 FIBA 2021 qui aura lieu du 6 au 15 août à Bamako (Mali), où ses protégés feront leurs premiers pas sur la scène internationale.
"Il y aura pour nous un double objectif à Bamako," dit Toti à FIBA.basketball.
Le premier sera de mesurer l'écart entre la Côte d'Ivoire et les grandes nations d'Afrique comme le Mali et l'Égypte.
"Ces pays ont participé à des compétitions de haut niveau. Et s'il s'avère qu'il n'y a aucun écart avec eux, nous aimerions renverser la hiérarchie en place depuis quelques années dans la catégorie U16," ajoute-t-il.
Michael Toti, ancien distributeur de la Côte d'Ivoire, est désormais en charge de la sélection nationale U16
L'Égypte et le Mali se sont en effet installés au sommet de celle-ci, la première citée étant championne en titre et détentrice du record de titres (4), tandis que la seconde en a gagné un.
"Nous savons que ces pays sont les meilleurs. Mais peut-être qu'avec le temps, nous arriverons à nous immiscer parmi eux et finir dans le Top 3 ou 4."
Se souvenant dans la campagne de 2019, coach Toti dit qu'une 9e place finale a eu ses avantages, notamment une forme de sensibilisation autour de la sélection U16.
"Nous avons une fédération qui veut que nous progressions et que nous atteignions les premières places des compétitions jeunesse organisées en Afrique. Tout le monde a envie de monter dans le bon wagon. Ainsi, nous pouvons désormais compter sur de meilleures structures pour la formation et le développement."
Au cours des quelques dernières semaines, des jeunes joueurs ont été convoqués pour venir s'entraîner avec la sélection nationale. Cette étape est d'une grande utilité pour Toti, qui note : "Cela nous permet d'avoir une base de travail. Cela nous aide à repérer les meilleurs talents qui pourront ensuite renforcer l'équipe."
D'après ce qu'il a vu durant ces séances d'entraînement, l'ancien international ivoirien pense que les jeunes 'Éléphants' peuvent grimper au classement à Bamako. Mais la Côte d'Ivoire doit aller pas à pas.
"Bien sûr que nous souhaitons appartenir aux meilleurs. Qui ne le veut pas ? Mais d'abord, nous devons corriger nos faiblesses et voir où nous devons le plus nous améliorer. Si nous arrivons à faire que tout le monde travaille vers le même objectif, nous pouvons probablement viser une place dans le Top 6 cette année."
Avec une si jeune équipe sans expérience, le risque d'être vite découragé est grand.
Mais plutôt que de craindre l'échec, le coach Toti veut insister sur les capacités de ses joueurs : "Je leur ai dit que ça n'allait pas être facile, car certaines équipes ont bien plus d'expérience que la nôtre. Mais je leur ai aussi dit de ne pas se laisser impressionner, d'essayer d'apprendre de ce genre de confrontations et de tirer au mieux profit du temps passé sur le terrain. C'est la seule manière de progresser."
Côte d'Ivoire vs Rwanda à Praia (Cap-Vert)
Toti reconnaît que les tournois jeunesse peuvent permettre - et permettent - à un joueur d'améliorer ses aptitudes tactiques et techniques. Il entend se servir de son expérience personnelle pour aller de l'avant.
"Je me souviens, comme joueur, je n'arrêtais pas de me dire que mes adversaires étaient plus forts que moi, et que du coup je devais constamment travailler pour rivaliser avec eux. C'est la mentalité que je veux inculquer à mes jeunes."
Quand Toki dit qu'il voit plus loin que Bamako et cette compétition U16, c'est qu'il veut ouvrir les portes de la sélection nationale senior aux plus prometteurs.
"C'est un processus qui prend du temps. Mais nous serions très fiers d'avoir plus tard au sein de l'équipe de Côte d'Ivoire senior des basketteurs qui sont passés par les rangs des sélections U16 et U18."
Actuellement, la Côte d'Ivoire veut surfer sur la vague qui a amené des jeunes vers le basket. C'est précisément ce qu'il faut pour qu'ils puissent évoluer à leur meilleur niveau.
"Nous voulons leur fournir les clés de leur réussite. Ils ont cette énergie positive qui donne des ailes à un groupe qui partage un but commun. Je leur ai dit que je n'ai malheureusement jamais eu la chance de jouer avec les U16, et que j'aurais adoré pouvoir le faire."
La Côte d'Ivoire n'avait gagné qu'un seul match il y a deux ans en Algérie
En plus, si des anciens joueurs des sélections jeunesse arrivent à intégrer l'équipe senior, cela validerait tout le travail entrepris pour faire du basket plus qu'un sport en Côte d'Ivoire.
"Les coachs qui travaillent sur les méthodes d'entraînement et les programmes de développement méritent une reconnaissance. Si des jeunes se frayaient un chemin jusqu'en sélection senior, ce serait une belle récompense pour eux."
FIBA