MIES (Suisse) - Tout le monde à Porto Rico sait où il se trouvait le 15 août 2004. Du premier panier à trois points de Larry Ayuso jusqu'au 4 sur 4 à longue distance d'Eddie Casiano, en passant par l'excellence habituelle du leader Carlos Arroyo, un peuple entier se souvient de cette confrontation historique.
Avec une population inférieure à 4 millions de personnes, Porto Rico a dominé une équipe américaine comptant dans ses rangs des joueurs comme Tim Duncan, LeBron James, Allan Iverson, Dwyane Wade et Richard Jefferson pour ne citer qu'eux.
Le score finale aux JO d'Athènes 2004 : Porto Rico 92, USA 73. Porto Rico est du même coup devenu la seconde nation - après l'URSS (deux fois) - à vaincre les USA, mais la première à le faire face à des joueurs NBA.
Vingt ans plus tard, les deux équipes vont fêter leurs retrouvailles cet été dans le cadre du Groupe C.
L'effectif
Il y a beaucoup de discussions au sujet des meneurs portoricains, que ce soit Arroyo, Fico Lopez, JJ Barea, Gary Browne ou, de nos jours, Jose Alvarado et Tremont Waters.
Alvarado a finalement rejoint sa sélection nationale cet été et cela a immédiatement souri à son équipe. Le joueur de 26 ans a contribué au triomphe des siens au Tournoi de Qualifiation Olympique FIBA 2024 de San Juan, se voyant élire au passage TISSOT MVP de la compétition en plus de repartir avec la qualification pour les JO.
Aux côtés du meneur des New Orleans Pelican, il y a Waters, un joueur au profil assez similaire, capable de marquer et de passer, comme en témoignent ses moyennes de 20.0 points et 9.0 passes décisives durant la Coupe du Monde FIBA 2023.
Le sélectionneur Nelson Colon n'a pas de problème à leur laisser la liberté d'opérer des choix sur le terrain, surtout parce qu'ils sont capables de créer pour les autres. Lors du TQO de San Juan, Colon a tourné à dix joueurs, avec un temps de jeu limité pour Aleem Ford et Stephen Thompson Jr.
Jordan Howard et Gian Clavell sont deux bonnes options de rechange à la mène. Les intérieurs sont athlétiques et ils adorent aller se mêler à la bataille pour les rebonds. George Conditt IV, Christopher Ortiz, Davon Reed, Ismael Romero et Arnaldo Toro prennent tous plus de 4 rebonds par match.
Conditt IV est la meilleure option offensive dans la raquette et il est l'un des trois seuls Portoricains - avec Romero et Toro - à ne pas être dangereux à trois points.
Tous les autres peuvent marquer de loin et le taux de réussite à trois points de 38.8 % - pour 32 tentatives par match - est l'une des raisons qui ont permis aux insulaires d'écarter l'Italie et la Lituanie.
La question
La victoire surprise de 2004 a-t-elle enlevé tout effet de surprise ? Il est en effet indéniable que plus personne ne fera l'erreur de sous-estimer Porto Rico.
Au lieu d'affronter des équipes en mode décontracté ou dans un mauvais jour, Porto Rico a passé 20 ans à jouer contre des sélections nationales concentrées et appliquées, parce que leurs sélectionneurs leur ont sûrement toujours rappelé - histoire de ne pas passer à côté du match - que Porto Rico a vaincu LeBron et Duncan en 2004.
L'espoir
Porto Rico n'est pas là par accident. Il a battu l'Italie, quart-de-finaliste du Tournoi Olympique de Tokyo, et la Lituanie, cette même équipe qui a renversé les USA à la Coupe du Monde FIBA 2023.
Puisqu'il est capable de prendre le dessus sur ces deux équipes, Porto Rico a le droit de rêver d'une participation aux quarts de finale.
La crainte
Seules les deux meilleures troisièmes équipes des trois groupes rejoindront les deux premières de chacun dans la phase à élimination directe. En cas de défaites face à des favoris pour le titre comme les USA et la Serbie, il lui faudra faire très attention à la différence de points pour avoir des chances de se qualifier.
La crainte, c'est que même les meilleures équipes auront de la peine à limiter les dégâts contre la Serbie et les USA si ces deux équipes sont dans un bon jour.
Lors des 10 dernières compétitions FIBA
FIBA