MIES (Suisse) - Même si cet été en France le Japon participera à son 8e Tournoi Olympique, il n'a encore jamais atteint le Top 8 de la compétition. Son meilleur classement est une 9e place obtenue en 1936.
Une qualification pour les quarts de finale s'apparente à une mission impossible parce qu'au-delà de n'y avoir jamais pris part, le Japon n'a pas eu de chance au tirage au sort.
En effet, les Japonais partagent le même groupe que les hôtes (France), que les champions du monde en titre (Allemagne) et que la seule équipe qui a remporté un TQO loin de chez elle (Brésil).
L'effectif
Le Japon est clairement l'outsider du Groupe B, mais il pourra au moins compter sur un sélectionneur souvent capable de faire des merveilles avec l'effectif qu'il dirige. Tom Hovasse est l'un des plus grands noms de l'histoire du basket japonais et il a déjà participé à des JO avec le Japon.
Hovasse a 57 ans et il vient de Durango (Colorado, USA). Après avoir obtenu son diplôme de Penn State en 1989, il s'est rendu au Japon dans les années 1990, où il a gagné à cinq reprises le prix de meilleur marqueur de la Japanese Basketball League avec le club des Toyota Pacers, désormais connu sous le nom d'Alvark Tokyo.
Une fois sa carrière de joueur terminée, Hovasse a commencé à coacher en 2010, prenant rapidement le rôle d'assistant coach de l'équipe nationale féminine avant d'en prendre les commandes en 2017.
Dire de lui qu'il a réveillé le basket féminin au Japon est peu dire. Hovasse et son staff sont parvenus à écrire l'une des plus belles histoires du basket moderne en guidant le Japon jusqu'en finale du Tournoi Olympique Féminin de Tokyo, de loin le meilleur résultat de l'équipe dans la compétition.
Après quatre ans à la tête de la sélection nationale féminine, Hovasse a eu besoin d'un nouveau défi. Il a alors repris les commandes de la sélection nationale masculine. La philosophie de jeu est la même : beaucoup de passes, beaucoup de tirs à trois points et beaucoup de rythme pour épuiser les adversaires.
Il dispose d'un parfait trio pour appliquer sa méthode avec Yuki Kawamura, Yuki Togashi et Keisei Tominaga, surnommé "Samurai Steph" à cause de sa capacité à s'enflammer à longue distance.
L'équipe est solide sur les ailes avec des hommes comme Yudai Baba, Yuta Watanabe et Rui Hachimura, l'ailier des LA Lakers fêtant à cette occasion son retour en sélection.
Mis à part quatre joueurs (Hachimura, Watanabe, Tominaga et le jeune Akira Jacobs), tous les autres membres de l'équipe évoluent au pays.
La sélection japonaise ne devrait pas connaître de problèmes en attaque. Après tout, son sélectionneur avait l'attaque dans le sang lorsqu'il était joueur.
La question
Le Japon arrivera-t-il à imposer son style de jeu rapide ? Son rythme élevé sera son meilleur atout face à trois équipes disposant de grands joueurs. La France et l'Allemagne adorent jouer avec deux grands en même temps, tandis que le Japon n'a aucun joueur de plus de 2.13 m, d'où l'importance d'aller vite.
Certes, il n'y a pas besoin d'être grand pour avoir du succès dans le basket, mais il faut tout de même admettre que cela facilite certaines choses.
La détermination peut-elle effacer l'écart de taille ?
L'espoir
Le Japon s'est bien battu au Tournoi Olympique de 2021 et à la Coupe du Monde FIBA 2023. Être présente dans ce genre d'événements est crucial pour cette nation et chaque minute jouée à ce niveau-là est précieuse.
Le Japon débarquera en France avec la volonté de franchir un palier. Son espoir est qu'avec son vécu, l'équipe actuelle saura bien négocier ses prochaines échéances.
La crainte
Quelle sera la solution de rechange si les tirs ne rentrent pas ? Le Japon a tenté plus de tirs à trois points (163) qu'à deux points (161) en cinq matchs de Coupe du Monde FIBA en 2023 et s'il n'en marque pas plus que le tiers, il sera en danger.
L'an passé en Asie, le Japon a transformé 34 % de ses tentatives de tirs à trois points lors de ses succès, mais il a compilé un médiocre 16 sur 68 lors de ses deux défaites. D'accord, Rui Hachimura est là cet été et du coup, la situation sera différente, mais l'absence d'un plan B pourrait à nouveau les empêcher de voir les quarts de finale.
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