MIES (Suisse) - Elle a gagné le FIBA EuroBasket, elle a joué une finale de Coupe du Monde FIBA, mais la Grèce ne s'est jamais hissée dans le dernier carré du Tournoi Olympique.
Véritable nation dominante du basket européen, la Grèce va compter sur ses leaders Giannis Antetokounmpo et Vasilis Spanoulis pour atteindre le podium de l'événement planétaire de l'été en France.
Pour cela, il lui faudra d'abord se sortir d'un délicat Groupe A, partagé avec l'Australie, le Canada et l'Espagne.
L'effectif
Cela fait dix ans que Giannis Antetokounmpo joue en sélection nationale et à en juger ses prestations lors du Tournoi de Qualification Olympique FIBA 2024 du Pirée, il est actuellement au sommet de son art avec le maillot de la Grèce.
L'une des principales raisons qui l'expliquent, c'est la nomination du légendaire Vasilis Spanoulis à la tête de la sélection grecque. Spanoulis a conquis trois titres européens en clubs, avec trois titres de MVP du Final Four, ainsi que sept sacres nationaux en Grèce, se voyant élire à quatre reprises MVP du championnat et MVP des finales. Il a aussi gagné la médaille d'or au FIBA EuroBasket 2005, celle d'argent à la Coupe du Monde FIBA 2006 et celle de bronze au FIBA EuroBasket 2009.
Bref, c'est un gagnant. Et il ne lui a fallu que deux années de coaching pour se voir élire "Coach of the Year" de la Basketball Champions League après avoir guidé son club de Peristeri bwin jusqu'au Final Four.
Sous ses ordres, Antetokounmpo - champion NBA, MVP des finales et double MVP de la saison régulière - semble s'épanouir.
Leur association marche à merveille, la Grèce s'étant imposée à domicile lors du TQO du Pirée pour renouer avec le Tournoi Olympique, une compétition à laquelle elle n'a plus participé depuis 16 ans.
La clé du système mis en place par Spanoulis, c'est la carte blanche donnée à tous les joueurs pour prendre des tirs, y compris le géant Georgios Papagiannis, à l'aise dans l'exercice. Dans certains matchs du récent TQO, neuf Grecs ont inscrit au moins un panier à trois points. De plus, l'équipe dispose d'un distributeur sachant parfaitement comment impliquer tout le monde.
En effet, Nick Calathes jouit lui aussi d'une riche expérience. À 35 ans, il disputera ses premiers JO. Son altruisme sert à merveille cet effectif, comme en témoignent ses 10.5 passes décisives de moyenne par match, la meilleure moyenne de tous les quatre TQO de début juillet.
La question
Que se passera-t-il si les autres joueurs ne rentrent pas leurs tirs ? La Croatie a réussi à limiter l'impact de Giannis Antetokounmpo en confiant à l'intérieur Ivica Zubac son marquage, en l'attendant dans la raquette et en lui laissant des tirs extérieurs ouverts, tandis que les quatre autres Croates étaient prêts à venir en aide.
Le plan a été déjoué par Papagiannis, auteur de cinq tirs primés.
La Grèce a marqué un total de 54 tirs à trois points sur 124 tentatives, pour un taux de réussite de 43.5 % dans le TQO.
Cela veut dire que cette problématique ne s'est pas encore présentée cet été. La réaction de la Grèce en cas de manque d'adresse aux tirs extérieurs sera déterminante pour son parcours dans le Groupe A.
L'espoir
Bien sûr, le basket est un sport collectif avant tout. Mais si vous deviez vous en remettre à un joueur, autant pouvoir compter sur la présence de l'un des meilleurs du monde actuellement.
Giannis Antetokounmpo est en forme et il n'a pas semblé gêné par ses trois mois passés loin des terrains. Sa motivation n'a jamais paru aussi grande, ce d'autant qu'il sera le porte-drapeau de la Grèce à la Cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.
Il a semblé très ému d'entendre les 12 000 spectateurs présents au Stade de la Paix et de l'Amitié du Pirée scander son nom suite à la qualification de la Grèce. Le N° 34 de la sélection grecque pourrait éclabousser de sa classe le Tournoi Olympique.
La crainte
Les JO ne semblent pas réussir à la Grèce. Pour une équipe aux résultats si convaincants dans les compétitions majeures, le fait qu'elle n'ait jamais obtenu mieux qu'une 5e place est préoccupant pour cet été.
Alors qu'elle a pris part aux demi-finales des éditions 1993, 1995 et 1997 du FIBA EuroBasket, ainsi que 1994 et 1998 de la Coupe du Monde FIBA, la Grèce a dû se contenter d'une modeste 5e place aux JO de 1996.
Même lorsqu'elle a été l'hôte du Tournoi Olympique en 2004, elle n'a pas franchi les quarts de finale (défaite contre l'Argentine), avec un 5e rang final.
Pareil quand elle a aligné sa meilleure génération de tous les temps : victorieuse du FIBA EuroBasket 2005, finaliste de la Coupe du Monde FIBA 2006 et demi-finaliste du FIBA EuroBasket en 2007 et en 2009, la Grèce a pris la 5e place finale aux JO de 2008.
Les Grecs n'ont ensuite plus participé aux JO jusqu'à cette année.
La malédiction de la cinquième place ? Cette crainte semble fondée.
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