MIES (Suisse) - Le Tournoi Olympique de Paris 2024 verra Rudy Fernandez devenir le premier basketteur à compter six apparitions aux JO à son palmarès. Ce sera également l'occasion de clôre un formidable chapitre du basket espagnol avec le dernier représentant de la génération dorée des joueurs nés dans les années 1980 associé à la relève.
Ce qui est génial pour l'Espagne, c'est que la transition semble se faire encore plus en douceur qu'imaginée. Elle aborde ces JO dans la peau de championne du FIBA EuroBasket 2023 et l'équipe qu'elle alignera cet été sera meilleure que l'an dernier, en particulier grâce à la présence de talentueux jeunes intérieurs.
L'effectif
Dans le découpage des générations sociales du monde occidental, les personnes nées à la fin des années 1990, dans les années 2000 et au début des années 2010 sont appelées Génération Z, abrégée en Gen Z, suite alphabétique de la Gen X et de la Gen Y.
En termes de basketball, Pau Gasol appartenait à la Gen X, Sergio Llull et Rudy Fernandez sont de la Gen Y, tandis que Santi Aldama, Usman Garuba et Jaime Pradilla représentent la Gen Z. Grâce au développement de la Gen Z, l'équipe s'améliore sans faire de grands changements.
Aldama, 23 ans, a manqué l'épopée triomphale du FIBA EuroBasket 2022, mais il s'affirme comme l'un des nouveaux leaders de la sélection espagnole de 2024.
Lors du Tournoi de Qualification Olympique FIBA 2024 de Valence, le sélectionneur Sergio Scariolo a beaucoup fait jouer Aldama et Santi lui a retourné la faveur en tournant à 17.0 points par match (avec des taux de réussite de 58-45-90 % aux tirs), tout en prenant 8.0 rebonds et réalisant 1.8 contre par match, de quoi lui valoir d'être élu TISSOT MVP à l'issue du tournoi.
Dans la raquette, l'Espagne peut aussi s'appuyer sur les frères Hernangomez. Willy a été nommé MVP du dernier FIBA EuroBasket, tandis que Juancho - pas encore complètement rétabli d'une blessure - sort d'une saison couronnée de succès au niveau européen avec son club du Panathinaikos.
Un autre Espagnol incertain est Alex Abrines. Il devrait cependant être disponible pour le Tournoi Olympique, de quoi donner à l'Espagne une assise supplémentaire en attaque et créer des espaces pour ses coéquipiers grâce à son adresse à trois points.
Son taux de réussite à longue distance a été supérieur à 40 % lors des quatre dernières saisons, avec notamment un incroyable 62.2 % durant une série de 16 matchs pendant la saison 2021-22.
Dario Brizuela, Alberto Diaz et Xabi Lopez-Arostegui sont des travailleurs inlassables précieux pour le style de jeu prôné par Scariolo, alors que Lorenzo Brown amène tout son talent à la distribution.
Pour compléter le groupe, il y a deux vétérans. À 36 ans, Sergio Llull dispute probablement ses derniers JO. Vous pouvez compter sur lui pour inscrire un autre incroyable panier au buzzer depuis n'importe où sur le terrain si nécessaire.
Rudy Fernandez va quant à lui jouer ses derniers matchs. Son aventure en sélection nationale a débuté en 2004 à Athènes et 20 ans plus tard, il est sur le point de devenir le premier basketteur à totaliser six apparitions dans le Tournoi Olympique.
Avec trois médailles olympiques, deux titres de champion de la Coupe du Monde FIBA et quatre titres et deux autres places sur le podium du FIBA EuroBasket, Rudy est assuréement l'un des joueurs les plus titrés de l'histoire du basket.
La question
L'Espagne arrivera-t-elle à se sortir de ce groupe de superstars sans une superstar dans son équipe ? En effet, pas facile de défier Shai Gilgeous-Alexander, Giannis Antetokounmpo ou Patty Mills, ce dernier ayant par exemple cumulé 42 points et 9 passes décisives dans le match pour la 3e place des JO de Tokyo.
C'est collectivement que l'Espagne doit répondre à cette question, en équilibrant les temps de jeu et les rôles pour réussir à se sortir de ce groupe partagé avec le Canada, la Grèce et l'Australie.
L'espoir
Le sélectionneur Sergio Scariolo fait partie des meilleurs coachs du monde et il s'illustre année après année dans ce genres de tournois. Ses joueurs savent exactement ce qu'il attend d'eux, il sait les rendre conquérants, et cette combinaison peut faire énormément de dégâts à ce niveau.
En remportant le TQO de Valence, l'Espagne vient de faire le plein de confiance avant la grande échéance de l'été, de quoi en faire une candidate sérieuse à une place sur le podium.
La crainte
Ce groupe est tellement relevé qu'il est difficile de pronostiquer qui de l'Australie, du Canada, de la Grèce ou de l'Espagne réussira à avancer dans le tournoi. La crainte, c'est qu'un simple faux pas de l'Espagne pourrait lui coûter la première place du groupe et peut-être entraîner un tirage défavorable pour la suite de la compétition.
Souvenez-vous : il y a trois ans à Tokyo, l'Espagne a battu le Japon et l'Argentine, mais elle s'est inclinée contre la Slovénie. Cette défaite a eu comme conséquence un choc en quarts de finale contre les USA.
La crainte est que quelque chose de similaire arrive en France cet été si l'Espagne ne termine pas à la première place de son groupe.
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