MIES (Suisse) - L'été dernier, les USA et le Canada nous ont offert l'un des plus beaux matchs de basket de tous les temps, le Canada ressortant vainqueur de ce duel entre voisins pour décrocher la médaille de bronze de la Coupe du Monde FIBA 2023.
Avec le recul, il se peut que cette confrontation entre les deux nations ait été la deuxième plus importante : en effet, elles s'étaient déjà affrontées le 14 août 1936 en finale des JO de Berlin, sous la pluie et dans la boue puisqu'à l'époque les matchs se jouaient à l'extérieur sur des terrains de terre battue et de sable.
Les USA s'étaient imposés (19-8) pour récolter leur premier titre olympique. À cause des conditions météorologiques difficiles, il avait alors été impossible de dribbler sans immédiatement perdre le ballon, la rencontre se terminant avec un total de 27 points, le plus petit total du tournoi.
Cette médaille d'argent est encore à ce jour la seule remportée par le Canada dans l'événement, une situation que les Canadiens ambitionnent de changer en France cet été, 88 ans plus tard.
L'effectif
L'ossature de 2023 est de retour avec huit joueurs présents sous les ordres de Jordi Fernandez au tournoi mondial de l'an passé en Asie.
Kyle Alexander, Zach Edey, Phil Scrubb et Trae Bell-Haynes ne sont par contre plus là. Pour la plupart des équipes du monde, devoir se passer de tels joueurs paraît impensable, mais pour le Canada, c'est le signe que son réservoir est de plus en plus fort.
Jamal Murray est le plus grand nom parmi les revenants, lui qui n'a plus porté le maillot de sa sélection nationale depuis les Jeux panaméricains de 2015.
Khem Birch et Trey Lyles apporteront toute leur expérience internationale, tandis qu'Andrew Nembhard déborde de confiance suite au remarquable parcours des Indiana Pacers lors des récents playoffs NBA.
Shai Gilgeous-Alexander s'est affirmé l'été dernier comme l'un des meilleurs joueurs actuels, alors que Dillon Brooks est passé de méchant à héros, inscrivant notamment 39 points contre les USA dans le match pour la médaille de bronze à Manille.
Avec RJ Barrett, Luguentz Dort et Nickeil Alexander-Walker, le Canada dispose de nombreux hommes capables de gagner un match à eux tout seuls dans un bon jour, et le secteur intérieur n'est pas dépourvu de talent et d'expérience avec Kelly Olynyk et Dwight Powell.
À part Birch, l'unique autre joueur non-NBA est Melvin Ejim. L'ailier de 33 ans est bien connu en Europe, lui qui a remporté la Basketball Champions League avec Unicaja en 2023-24.
Déjà forte en 2023, cette équipe du Canada est encore meilleure cette année.
La question
Le Canada n'a plus gagné de médaille olympique depuis 88 ans mais ce n'est pas un problème pour ces joueurs qui n'étaient de toute façon pas nés à cette époque. Une question subsiste cependant : le manque d'expérience olympique peut-il nuire à ses résultats ?
La dernière fois que les Canadiens ont pris part au Tournoi Olympique, c'était à Sydney en 2000. Dans une compétition intense à 12 équipes comme celle-ci, ce d'autant qu'ils se frotteront à l'Espagne et à l'Australie dans le Groupe A, il leur faudra être performants dès le début.
L'espoir
Les coachs, les joueurs et les représentants des médias diront toujours que les scores des matchs de préparation n'ont aucune importance. Il faut cependant souligner que le cinq de départ du Canada a tenu tête aux Américains lors des 15-20 minutes de jeu passées sur le terrain à l'occasion de leur match amical de la semaine dernière, prouvant toutes les qualités de cette sélection canadienne.
Sur sa lancée de 2023, le Canada peut aller loin dans ce Tournoi Olympique de Paris 2024.
La crainte
C'est un peu difficile à expliquer mais en dépit de l'absence du Canada à ce niveau depuis 24 ans, il se retrouve sous pression au moment d'aborder l'événement de l'été, lui qui fait partie des favoris pour le titre.
Cela signifie que sa jeune équipe devra savoir bien gérer cet environnment si particulier, la tension qui l'entoure, alors que la plupart des fans de basket du monde entier attendent de lui de non seulement de gagner des matchs et de monter sur le podium, mais aussi d'aller pourquoi pas décrocher la médaille d'or.
La pression des attentes et le manque d'expérience à ce niveau pourraient nuire au Canada.
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