MIES (Suisse) - La dernière médaille olympique de l'équipe du Brésil date d'il y a 60 ans. Du coup, autant dire que si le sélectionneur Aco Petrovic et ses hommes en décrochent une cet été, ce sera un formidable exploit.
Il faut toutefois souligner que les Brésiliens ne cachent pas leur espoir d'y arriver, surtout après leurs récentes performances au Tournoi de Qualification Olympique FIBA 2024 de Riga, avec notamment un net succès en finale contre la Lettonie, donnée favorite chez elle.
Le Brésil a été la seule nation à gagner un des quatre TQO et à obtenir sa qualification pour les JO autre que les hôtes de chacun de ces tournois. En France, il pourra à nouveau essayer de déjouer les pronostics face à l'hôte, avec qui il partage le Groupe B.
Les autres équipes du groupe sont l'Allemagne et le Japon. Les deux meilleures de chaque groupe se qualifieront directement pour les quarts de finale, où elles seront accompagnées des deux meilleures troisièmes de la phase de groupes.
L'effectif
Quand Marcelinho Huertas a annoncé à sa famille et à ses amis qu'il rêvait de participer aux JO de Paris 2024, ils l'ont probablement regardé avec des grands yeux, en se disant qu'il divaguait. Et voici que le génial distributeur est sur le point de disputer le Tournoi Olympique de cet été.
Que dire au sujet du meneur de 41 ans ? Qu'il a commencé sa carrière professionnelle en 2001, de nombreux de ses coéquipiers n'étant pas encore nés à cette époque ? Qu'il occupe la première place du classement des meilleurs passeurs de l'histoire de la Liga Endesa espagnole ? Qu'il détient le même record en Basketball Champions League, dont il a été élu MVP cette saison ? Qu'il a participé à l'action qui a mené au tout dernier panier de Kobe Bryant ? Qu'il vient de prolonger de deux ans son contrat avec La Laguna Tenerife, ce qui veut dire qu'il jouera jusqu'à 43 ans ?
Marcelinho Huertas est simplement incroyable. Probablement le meilleur preneur de décision sur un pied du basket international, il a puni les défenses adverses lors du TQO FIBA de Riga sur les pick-and-rolls et sa vision du jeu exceptionnelle a permis à ses coéquipiers de briller en Lettonie.
Yago Santos est devenu un joueur de tout premier plan au niveau européen, capable de s'infiltrer dans n'importe quelle défense grâce à son extrême rapidité. Vitor Benite, Leo Meindl et Gui Santos sont d'adroits shooteurs, tandis que Georginho De Paula donne au sélectionneur Petrovic une autre bonne option à la distribution.
Lucas Dias et Cristiano Felicio apporteront toute leur expérience sous les paniers des deux côtés du terrain, mais tous ces hommes ont joué les seconds rôles en Lettonie.
La raison ? Elle est simple : Bruno Caboclo a été brillant. Avec son envergure de 2.31 m (7'7''), il est un bel atout en défense, alors que ses aptitudes offensives ont été très bien exposées quand il a joué au poste "5", luttant pour les rebons offensifs et finissant en force près du panier.
À 28 ans, Caboclo est clairement au sommet de sa carrière, et s'il arrive à rééditer ses performances de Riga, les intérieurs de la France, de l'Allemagne et du Japon auront du souci à se faire, car il devient alors très difficile à contenir.
En plus, il adore être en sélection. Les joueurs s'entendent bien, travaillent dur, ils se connaissent bien depuis de nombreuses années, ce qui signifie qu'ils trouvent plutôt naturellement des solutions lorsqu'un problème se pose.
La question
Où en sont vraiment les blessés ? Yago Santos a eu de la peine à recouvrir tous ses moyens avant le TQO de Riga et il s'est fait mal en finale, tandis que Raul Neto n'a joué qu'un seul des quatre matchs de son équipe en Lettonie, lui qui est de retour d'une longue absence sur blessure.
Le sélectionneur Petrovic trouvera certainement des solutions à tout mais dans un événement tel que le Tournoi Olympique, le Brésil a besoin de 12 hommes en pleine forme pour faire des dégâts et espérer se qualifier une nouvelle fois pour les quarts de finale.
L'espoir
Les équipes qui ressortent victorieuses des TQO juste avant les JO réussissent d'habitude très bien leur entame de tournoi, lancées à pleine vitesse dans l'enchaînement de leur succès pour se qualifier et avec un moral gonflé à bloc.
Si le Brésil arrive à maintenir sa dynamique, il peut rêver d'une place en quarts de finale, voire en demi-finales, et pourquoi pas de décrocher une médaille.
La dernière fois que c'est arrivé, c'était en 1964 au Japon.
La crainte
Les défis qui attendent le Brésil ne seront pas des moindres.
La France alignera son duo de géants Rudy Gobert-Victor Wembanyama, l'Allemagne a gagné la Coupe du Monde FIBA 2023 en jouant avec (au moins) deux intérieurs physiques à la fois, alors que le Brésil aime jouer "petit".
La crainte, c'est que contre ces équipes, le Brésil ne trouve pas la parade à l'intérieur et que du coup, leur campagne estivale s'arrête abruptement.
Lors des 10 dernières compétitions FIBA
FIBA