PARIS (France) - Ce sera la seconde finale olympique consécutive entre les USA et la France. Les deux équipes ont proposé deux beaux matchs à Tokyo il y a trois ans, Kevin Durant et ses coéquipiers s'imposant dans le plus important des deux - en finale - sur le score de 87-82.
Les Américains devront évoluer à leur meilleur niveau pour aller chercher un 17e titre olympique, tandis que la France est en quête d'une toute première médaille d'or devant son public, elle qui a déjà gagné à trois reprises celle d'argent.
Le match se jouera samedi à 21 H 30 à la Bercy Arena.
Duel clé
Victor Wembanyama vs LeBron James
Après l'une des victoires des USA en France cet été, Kevin Durant a fait l'éloge de LeBron James pour ses qualités allant au-delà de celles que tout le monde peut observer sur le terrain. Selon ses dires, ses adversaires sont souvent gagnés par la peur, ils jouent différement parce que le "King" est en face à d'eux.
Cette même crainte est inspirée par Victor Wembanyama et les Allemands pourront témoigner. Même si son match n'a pas été statistiquement incroyable en demi-finales, son impact en défense a été énorme, les Allemands y réfléchissant à deux fois avant d'oser pénétrer ou d'essayer de profiter de situations de déséquilibre en attaque.
Ces deux stars sont capables d'affoler les compteurs dans plusieurs catégories statistiques, il ne s'agira donc pas juste de voir qui marque le plus de points.
LeBron a réalisé un rare triple-double en demi-finales contre la Serbie, tandis que Wemby a cumulé 11 points, 7 rebonds, 4 passes décisives et 3 contres contre l'Allemagne, inscrivant également un panier à trois points crucial pour définitivement asseoir le succès de la France.
Cette affiche mettra aux prises le passé et le présent du basket face à son futur. Sachant que James est âgé de 39 ans, profitez bien de cette finale olympique car il n'est pas sûr que les deux joueurs s'affronteront encore souvent.
La différence
Les autres joueurs
La France a essayé de jouer grand en associant Rudy Gobert et Victor Wembanyama pour protéger la raquette en défense mais en attaque, leur production n'a pas été suffisante.
Le sélectionneur Vincent Collet a réorganisé ses troupes depuis le début de la phase finale à Paris et à en juger sur les prestations en quarts de finale et en demi-finales, il semble plus que clair que son choix a été le bon.
La préférence accordée à Guerschon Yabusele a donné à la France davantage d'espaces en attaque et ses qualités athlétiques ont tout de même permis aux Bleus de jouer agressivement en défense.
Et Isaia Cordinier a réalisé deux formidables matchs dans la phase à élimination directe, apportant l'étincelle depuis l'aile.
Si Cordinier, Yabusele et Mathias Lessort peuvent se montrer meilleurs que "les autres" du côté américain, la France peut nourrir des ambitions en finale.
En chiffres
Pour réussir à s'imposer au terme de cette rencontre, la France devra limiter les points marqués sur contre-attaques par les USA, qui en totalisent une moyenne de 17.4 par match. Le renversement de la situation dans le dernier quart-temps face à la Serbie a été rendu possible par toutes les erreurs en attaque des Serbes.
Limiter les ballons perdus et éliminer les tirs de mauvaises qualités sont deux moyens de freiner les USA en les empêchant de déployer leur jeu.
Les tirs dans de bonnes conditions sont importants pour la France, non seulement parce qu'ils ont davantage de chance de rentrer, mais aussi parce que les Bleus sont plutôt à l'aise aux rebonds offensifs, avec une moyenne de 10.8 par match, de quoi leur permettre de marquer 15.0 points sur des secondes chances.
La bataille des rebonds sera décisive. Si la France la gagne, elle aura droit à des secondes chances dont elle raffole. Si les USA l'emporte, ils bénéficieront de nombreuses occasions de partir en contre-attaque.
Confrontations antérieures
Vous pourriez penser que les USA ont l'avantage au cours des 10 dernières années, mais vous auriez alors tort.
Les USA ont gagné leur confrontation de la phase de groupes (100-97) à Rio de Janeiro en 2016. Kevin Durant avait inscrit 17 points, transformant tous ses 6 tentatives de tirs. Nando De Colo avait répondu avec 18 points en 19 minutes de jeu pour la France et Nicolas Batum avait fini la partie avec 14 points.
En 2019, la France a fait plier les USA en quarts de finale de la Coupe du Monde FIBA en Chine en remportant le 4e quart-temps de leur confrontation sur le score de 26-13 pour signer un triomphe 89-79 et envoyer les Américains disputer les matchs de classement pour les places 5 à 8.
Evan Fournier avait montré la voie à suivre avec 22 points, Rudy Gobert avait cumulé 21 points, 16 rebonds et 3 contres, Frank Ntilikina avait été décisif en marquant 11 points à des moments clés et De Colo avait scoré 18 points en sortie de banc.
Du côté des perdants, Derrick White avait totalisé 4 points et Jayson Tatum n'était pas entré en jeu.
La France a réédité sa performance aux JO de Tokyo en 2021. Les deux équipes s'étaient affrontées en phase de groupes et les hommes du sélectionneur Vincent Collet avaient fait la différence dans le 3e quart-temps pour s'imposer 83-76.
Fournier avait brillé avec 28 points et Gobert avec 14 points et 9 rebonds. De Colo avait été dans tous les bons coups pour finir le match avec 13 points, 5 rebonds et 5 passes décisives. Jrue Holiday avait été le meilleur Américain avec 18 points, alors que Bam Adebayo avait réalisé un double-double avec 12 points et 10 rebonds.
Les USA n'ont cependant pas laissé la France gagner trois fois de suite en se défaisant d'elle quelques jours plus tard en finale du Tournoi Olympique (87-82). Kevin Durant avait survolé les débats avec 29 points, bien aidé par Jayson Tatum en sortie de banc (19 points) et Holiday (11 points).
Fournier et Gobert avaient été deux des cinq Français à 10 points ou plus avec 16 unités chacun.
Depuis 2016, le bilan est ainsi équilibré à 2-2, mais avant cela, les USA ont toujours dominé la France, notamment en finale des JO de 2000 à Sydney (106-94).
Pour ajouter un peu de piment avant ce choc, souvenez-vous que Kevin Durant n'avait pas du tout apprécié de perdre contre la France et il l'avait souligné un an après Tokyo.
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