LAUSANNE (Suisse) - Participer à des compétitions telles que la Coupe du Monde U19 FIBA offre aux jeunes une formidable occasion d'avoir un avant-goût de ce qui les attendra plus tard au niveau senior. L'ex-international français Antoine Rigaudeau ne manque pas de souligner les vertus de pareils tournois.
Médaillé d'argent du Tournoi Olympique de Sydney en 2000, Rigaudeau a procédé en fin de semaine passée au tirage au sort de la Coupe du Monde U19 FIBA 2025. Il est convaincu que les joueurs qui prendront part à l'événement organisé du 28 juin au 6 juillet repartiront de Lausanne riches des nombreuses remarquables leçons reçues sur les terrains ou en dehors.
« Une Coupe du Monde jeunesse permet aux joueurs d'être confrontés à différents styles de basketball. C'est aussi une vitrine sur le monde - tous ceux qui suivent de près le basketball vont la suivre attentivement. C'est une formidable occasion de montrer votre talent à une audience mondiale », dit Rigaudeau, qui a conduit la France jusqu'à la 3e place du FIBA EuroBasket 2005 - une des cinq éditions du tournoi continental auxquelles il a pris part.
Rigaudeau, qui a porté à 128 reprises le maillot des Bleus, n'a pas eu la chance de disputer une Coupe du Monde jeunesse FIBA, participant toutefois au FIBA EuroBasket U18 en 1990.
« Les expériences au niveau jeunesse aident à comprendre ce que représente le fait de participer à une compétition européenne ou mondiale. Le rythme, avec des matchs tous les un ou deux jours en fonction du tournoi, en est un exemple. C'est très différent du basket en club. Il y a aussi la gestion de la vie de groupe, des efforts, même si tout se fait dans d'excellentes conditions en termes d'hébergement et d'encadrement. Comme les matchs s'enchaînent, il est nécessaire d'être bien organisé et très discipliné, des choses que l'on peut apprendre dans des compétitions jeunesse », souligne Rigaudeau, auteur d'une moyenne de 10.3 points par match en 1990, la France terminant au 7e rang.
« Au-delà de ça, le basket reste le basket : il faut gagner des matchs. Au niveau senior, le niveau de compétition est bien plus élevé, tout comme l'intensité phyisque. »
Rigaudeau a été élu au FIBA Hall of Fame en 2015 et il garde un bon souvenir du tournoi européen U18 auquel il a participé il y a 25 ans.
« Je me souviens que cela avait eu lieu aux Pays-Bas et que nous avions connu pas mal de difficultés en termes de résultats. Nous avions réussi un bon EuroBasket, mais sans plus. Ceci dit, l'organisation avait été remarquable. Pour certains d'entre nous, cela avait marqué le début de notre carrière internationale. Nous étions jeunes mais déjà ambitieux, avec l'envie de jouer au plus haut niveau et ensuite de rejoindre les rangs de la sélection nationale. Certes, à cet âge-là, nous étions encore un peu naïfs. Nous avions pris énormément de plaisir tout en faisant le maximum pour être compétitifs et réaliser de bonnes performances sur le terrain », indique-t-il.
Rigaudeau a récemment coaché l’une des deux équipes engagées dans le “Young Star Game” de la Ligue Nationale de Basket (France). Pour lui, l’une des choses les plus importantes dans la vie d’un basketteur, jeune ou expérimenté, est de prendre du plaisir.
« Bien sûr, il est essentiel de s’entraîner dur pour progresser. Quand vous êtes jeune, l’objectif est d’atteindre le plus haut niveau possible, mais sans entraînement, c’est impossible. Avoir un esprit compétitif est crucial. Ces compétitions, avec un titre prestigieux à la clé, sont un moyen de se tester en se mesurant aux autres », souligne-t-il.
« Pour moi, le plus important est de réaliser que sans la bonne attitude - dans le comportement et l’approche technique -, rien de tout cela n’est possible. Certaines choses ne se remarquent pas forcément sur la feuille de statistiques, mais elles n’en sont pas moins très importantes : l’intensité, le box-out aux rebonds, se jeter sur les ballons et le désir de gagner. L’équipe doit passer avant tout. Vous êtes là pour vous mettre à son service pour le bien collectif. »
Rigaudeau a assisté à l'éclosion de plus en plus de nouveaux joueurs talentueux français, mais il admet ne pas être en mesure de faire un pronostic quant aux chances des Bleuets à la Coupe du Monde U19 de cet été.
« Il m’est difficile d’évaluer nos chances, car je ne connais pas vraiment les autres équipes. Tout pronostic est délicat », condède-t-il.
« Il est cependant clair que la France dispose de l’un des meilleurs réservoirs de jeunes talentueux - probablement l’un de deux meilleurs avec les USA, toujours leaders en terme de développement de joueurs. Il faut aussi citer l’Allemagne et les équipes des Balkans, qui ont des systèmes de formation de la jeunesse toujours performants. »
Il poursuit : « La France peut assurément s’appuyer sur des joueurs possédant un énorme potentiel pour évoluer au plus haut niveau. Est-elle capable de gagner le titre mondial ? Je ne peux pas l’affirmer. Mais je fais confiance à la fédération, aux coaches, et je suis convaincu que les joueurs - de toutes les équipes d’ailleurs - donneront le meilleur d’eux-mêmes pour monter sur la plus haute marche du podium. »
Au passage, ils apprendront des leçons qui leur rendront service tout au long de leur carrière, notamment en équipe nationale senior.
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