La question clé pour chaque nation participante
À moins d'un mois du début du FIBA Women's EuroBasket 2021, le moment semble bien choisi pour soulever une seule et unique question concernant chacune des nations participantes.
STRASBOURG/VALENCE (France/Espagne) - À moins d'un mois du début du FIBA Women's EuroBasket 2021, le moment semble bien choisi pour soulever une seule et unique question concernant chacune des nations participantes.
Les 16 équipes qualifiées pour la phase finale ambitionnent d'aller le plus loin possible dans la compétition, mais quels sont les facteurs et les joueuses qui seront déterminants pour chacune d'entre elles ?
La 'Reine du contre' Anastasiya Verameyenka mettra-t-elle la Biélorussie sur la bonne voie ?
L'intérieure vedette de la Biélorussie prendra part pour la 7e fois au tournoi continental, de quoi permettre à son pays de rêver d'une place au second tour en engrangeant un premier succès en phase finale depuis 2015 - lorsque la sélection nationale s'était hissée jusqu'en demi-finale. Brillante et expérimentée, elle est la meilleure contreuse de l'histoire de l'EuroLeague Women. Son calme en attaque force l'admiration, comme si elle avait de la glace qui coulait dans ses veines.
Les 'Belgian Cats' parviendront-elles à se qualifier pour une première finale, voire mieux, gagner un premier titre historique ?
Les Cats sont montées pour la première fois sur le podium en 2017 (3e rang) et elles faisaient parties des favorites de l'édition d'il y a deux ans, mais elles n'avaient alors pas réussi à atteindre les demi-finales, admettant n'avoir pas su gérer la pression. Depuis, elles se sont ressaisies en décrochant une toute première participation aux JO. Il ne fait aucun doute que les Belges doivent viser la finale à Valence, car leur effectif comporte de nombreuses joueuses très talentueuses comme Emma Meeseman, Julie Allemand et Kim Mestdagh pour ne citer qu'elles.
De retour pour la première fois depuis 1999, la Bosnie-Herzégovine arrivera-t-elle à tirer son épingle du jeu ?
Après plus de deux décennies d'attente, la nation des Balkans veut faire davantage que de la figuration au FIBA Women's EuroBasket 2021. Pouvant s'appuyer sur des joueuses comme Marica Gajic, Melisa Brcaninovic et Courtney Hurt ou Jonquel Jones comme naturalisée, les Bosniennes ont les moyens de donner pas mal de fil à retordre à leurs adversaires.
La talentueuse Ivana Dojkic saura-t-elle porter les espoirs de la Croatie ?
Il y a actuellement beaucoup de pression sur les épaules de la prolifique arrière de la Croatie. Elle a été la meilleure marqueuse - à égalité - des Éliminatoires avec une fantastique moyenne de 25.5 points par match et elle sait gérer les moments chauds. Si elle parvient à réaliser le même genre de performances dans le tournoi continental, la Croatie aura alors de bonnes chances de réussir un beau parcours, elle qui renoue avec cette compétition pour la première fois depuis 2015. À l'inverse, si elle ne trouve pas la bonne carburation en attaque, la Croatie risque d'avoir de la peine.
À qui les Tchéques pourront-elles confier le ballon dans les moments chauds ?
Le coach de la République tchèque Stefan Svitek a certainement accusé le coup quand il a appris qu'il devrait se passer de sa distributrice Lenka Bartakova. Celle-ci a été brillante tout au long des Éliminatoires, distillant une remarquable moyenne de 8 assists par match. Elle a aussi tourné à 30 minutes de jeu par match et elle n'a manqué aucune rencontre. Quoi qu'il en soit, Svitek devra trouver une solution et sans véritable option fiable à ce poste, le défi sera grand.
Après quatre défaites consécutives en finale, la France réussira-t-elle enfin à s'imposer ?
La France dispose d'un effectif capable de triompher, avec une pléthore de joueuses de grande classe. Marine Johannès, Sandrine Gruda, Alexia Chartereau et maintenant Gabby Williams auront un rôle déterminant à jouer pour aller conquérir un titre européen qui semble leur tendre les bras.
Sous l'impulsion de Maria Fasoula, la Grèce peut-elle créer une surprise ?
Personne n'a oublié cette fin de match épique dans les Éliminatoires, lorsque Fasoula a réussi un incroyable 'And-1' contre la Bulgarie, synonyme de qualification. L'intérieure n'était qu'une adolescente lors de ses débuts au FIBA Women's EuroBasket 2017, quand son pays avait atteint les demi-finales. Elle est désormais prête à prendre le leadership de sa sélection nationale, finissant meilleure scoreuse et rebondeuse de son équipe à l'issue des Éliminatoires du FIBA Women's EuroBasket. Si elle arrive à s'imposer des deux côtés du terrain, la Grèce pourrait créer une nouvelle surprise.
Le tournoi de la révélation pour l'Italienne Francesca Pan ?
La talent de la shooteuse est indéniable et elle a donné un aperçu de sa classe durant les Éliminatoires. Elle pourrait réussir une entrée fracassante dans la compétition, elle qui vient d'être élue MVP des finales du championnat italien, contribuant à mettre fin aux 75 ans de disette de son club de Reyer Venezia. Pan pourrait enlever un peu de pression des épaules de Cecilia Zandalasini, qui doit toujours porter à bout de bras l'attaque de la sélection italienne.
Le retour de Jelena Dubljevic change-t-il le statut du Monténégro ?
L'expérimentée ailière a fait son retour en sélection nationale à l'occasion de la dernière bulle des Éliminatoires et elle a simplement été brillante, aidant son pays à obtenir sa qualification. Dans son sillage, le Monténégro peut se mettre à rêver à nouveau, ce d'autant que Dubljevic sera bien entourée par la sous-estimée Milica Jovanovic et la puissante Markeisha Gatling.
Le duo composé de Maria Vadeeva et de Raisa Musina suffira-t-il à relancer la Russie ?
Cela fait dix ans que la Russie a gagné le tournoi et sa génération dorée n'est plus là. Elle ne s'est plus rapprochée du podium depuis et sa dernière participation à un événement mondial date des JO de Londres en 2012. Le brillant duo composé de Maria Vadeeva et de Raisa Musina portera les espoirs de tout un pays. Mais elles auront besoin d'aide si la Russie entend se mêler à nouveau à la lutte pour les médailles.
Yvonne Anderson permettra-t-elle à la Serbie de décrocher une troisième médaille en quatre éditions ?
L'élégante et énergique meneuse, qui vient de remporter le championnat d'Italie avec Reyer Venezia, n'a pas perdu de temps pour s'illustrer des deux côtés du terrain durant les Éliminatoires, après que son pays d'adoption lui ait confié la place de joueuse naturalisée. Un des principaux soucis de la Serbie afin de continuer à se mêler à la lutte pour les médailles a été un léger recul en qualité à la mène. Maintenant qu'Anderson est là, celui-ci a disparu.
La défense slovaque pourra-t-elle tenir le choc ?
En termes d'arguments offensifs, la Slovaquie est quelque peu limitée. Même les contributions de Barbora Balintova et de Sabina Oroszova ne seront pas suffisantes - surtout après le forfait de la très en forme Angelika Slamova. Conscientes qu'elles ne pourront pas reposer sur leur attaque, les Slovaques vont probablement tout donner en défense et leurs résultats dépendront de leur efficacité dans ce secteur. Le coach Juraj Suja devra mettre sur pied des stratégies afin de maintenir leurs adversaires au moins sous la barre des 70 points.
La Slovénie peut-elle viser une place sur le podium ?
La Slovénie n'a jamais atteint le stade des quarts de finale, mais elle ambitionne de créer la surprise. Invaincue tout au long des Éliminatoires, elle peut s'appuyer sur des bonnes leaders, telles Eva Lisec, Teja Oblak et Nika Baric. En plus, elle aligne l'impressionnante Shante Evans et la star montante Zala Friskovec. Si les Slovènes évoluent à leur meilleur niveau, jusqu'où iront-elles ? Sur le podium ?
L'Espagne deviendra-t-elle la première nation depuis l'URSS en 1991 à gagner trois titres continentaux consécutifs ?
Ce sera un énorme défi pour l'Espagne, quand bien même elle évoluera chez elle à Valence. Les co-hôtes pourront compter sur la présence de la MVP de 2017 Alba Torrens, blessée il y a deux ans lors de la défense victorieuse de leur titre, ainsi que sur de très prometteuses jeunes, comme par exemple l'adolescente Raquel Carrera. Par contre, l'Espagne devra composer sans Marta Xargay, Laura Nicholls et Anna Cruz, un solide trio qui avait grandement contribué au triomphe de 2019.
Comment fera la Suède sans le joyau de sa couronne ?
Malheureusement, la remarquable intérieure Amanda Zahui, qui avait brillé lors de la dernière édition du tournoi, n'est pas apte à jouer. C'est un coup dur pour la Suède, mais elle pourra tout-de-même bénéficier de l'expérience de joueuses comme Elin et Frida Eldebrink, Kalis Loyd (fantastique en 2019) et Klara Lundquist, élue joueuse de l'année du championnat suédois.
La Turquie risque-t-elle une autre sortie prématurée ?
Après avoir atteint les quarts de finale dans quatre éditions consécutives, décrochant au passage une médaille d'argent et une de bronze, la Turquie est tombée de haut en 2019 en devant faire ses valises à l'issue de la phase de groupes. La transition générationnelle a été accélérée avec les blessures notamment d'Isil Alben et de Tilbe Senyurek. De jeunes joueuses talentueuses pointent le bout de leur nez et des habituées comme Pelin Bilgic doivent maintenant assumer leurs responsabilités. Il n'en reste pas moins que l'effectif engagé cette année est de loin le moins expérimenté depuis longtemps.
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