Anstey : de l'héritage olympique à son futur universitaire
Izzy Anstey est en train de se frayer son propre chemin vers la gloire avec l'Australie. Héritière d'une riche tradition familiale, cette athlète intelligente ne veut pas entendre parler de pression.
BANGKOK (Thailand) - Izzy Anstey est en train de se frayer son propre chemin vers la gloire avec l'Australie. Héritière d'une riche tradition familiale, cette athlète intelligente ne veut pas entendre parler de pression.
Fille de deux olympiens, Anstey est scrutée de près par les observateurs. Mais pour le moment, l'intérieure poursuit tranquillement sa progression au sein d'une équipe qui ne vise pas moins qu'une médaille à la Coupe du Monde Féminine U19 FIBA 2019.
UNE PLACE SUR LE PODIUM ?
L'Australie se retrouve désormais à une victoire d'une place en demi-finale à Bangkok, mais ses prestations ont parfois été hésitantes, comme en témoigne le difficile succès contre la Colombie en huitièmes de finale. Anstey est consciente que tout n'est pas encore parfait au moment d'aller défier le Mali en quarts de finale.
Elle dit : "Il était important que nous pratiquions ce jeu collectif qui est la marque de fabrique du basket australien. Nous avons cherché les intérieures autant que possible, afin de libérer également les extérieures.
"Personne ne cherche à se mettre en avant. Nous faisons confiance à notre force collective ; et c'est grâce à cette dernière que nous avons été en mesure de battre la Colombie."
Elle poursuit : "Il est évident que le Mali a une équipe extrêmement athlétique, comme la plupart des formations africaines, nous devrons donc nous montrer prêtes dès le début du match pour relever ce prochain challenge. Nous devrons être à la hauteur du défi physique, être solides aux rebonds et nous appliquer dans les choses basiques avant de songer à quoi que ce soit d'autre.
"Ce qui est important, c'est de continuer à croire en ce que nous faisons, à se faire confiance les unes aux autres et à ne pas douter de ce que nous pouvons réaliser ensemble. Bien sûr, nous aimerions produire du meilleur jeu, mais pour le moment, nous devons nous serrer les coudes. Nous nous réjouissons des options qui s'offrent à nous," ajoute-t-elle.
S l'Australie parvient à monter sur le podium, cela signifierait une seconde médaille mondiale consécutive pour Anstey. Elle a en effet figuré dans l'équipe des Sapphires qui a décroché le bronze l'an passé à la Coupe du Monde Féminine U17 FIBA en Biélorussie - un souvenir qu'elle n'oubliera jamais.
"Minsk a représenté mon premier tournoi international et cela m'a vraiment ouvert les yeux," explique-t-elle.
"L'expérience est magnifique, car elle vous permet de situer votre pays au niveau mondial. J'ai eu la chance d'évoluer au sein d'un fantastique groupe de joueuses.
"C'était évidemment génial de repartir avec une médaille en atteignant un objectif que nous nous étions fixé, mais pour être honnête, j'ai pris tout autant de plaisir à simplement être avec ces filles. Ce lien qui nous unissait en dehors des terrains a certainement contribué à ces résultats."
LA CHANCE D'AVOIR DES PARENTS OLYMPIENS
Alors qu'Anstey est en quête d'une nouvelle médaille, son père Chris ne manque aucun des matchs de sa fille dans la capitale thaïlandaise. L'ancien joueur NBA et double olympien, qui a également pris part à la Coupe du Monde FIBA avec les Boomers, n'est pas dur à repérer aux abords des terrains à cause de son incroyable taille.
Ansley elle-même n'est pas en reste. Mais comme pour tout athlète dont un parent est célèbre, il peut parfois s'avérer épuisant de toujours être sujet aux comparaisons - une idée qu'Ansley balaie immédiatement.
"Je participe toujours très volontiers aux discussions qui tournent autour de mon père," insiste-t-elle.
"Surtout parce qu'il était un remarquable joueur. Il est tout le temps là pour me soutenir. Il sait me mettre en confiance, m'aider à m'améliorer. Quand tout va bien, je me fie à ses conseils pour rester dans la bonne dynamique et aborder au mieux les échéances à venir.
"Pour être honnête, je ne pense pas vraiment qu'on me compare à lui et je n'ai de toute façon aucune peine à accepter ce concept qui veut que je suive les pas de mon père.
"Peut-être parce que je n'ai jamais eu la pression de jouer, c'est venu tout naturellement. C'est quelque chose que j'adorais faire, surtout que j'ai grandi autour des terrains. Le basket a toujours été une part de ma vie et je suis très heureuse qu'il le soit encore," souligne Anstey.
Dans un pays où la natation figure tout en haut de la liste en termes de prestige, Anstey peut se targuer d'avoir également une mère olympienne. Linley Frame a pris part aux JO de 1992 et elle a connu de grands succès sur la scène internationale.
"Ouais, ma maman était une nageuse et une championne du monde, donc elle a toujours eu énormément de caractère, en sport et à côté," note Anstey.
"Elle a cette mentalité de ne jamais rien lâcher, qui te rend service non seulement en sport, mais aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qui m'inspire le plus chez elle. Je m'estime très chanceuse d'avoir des parents comme ça.
"Ce n'est pas vraiment le fait que mon papa était basketteur et ma maman nageuse. C'est juste qu'ils savent précisément encadrer ma jeune carrière en me donnant de précieux conseils, car ils savent tous deux exactement de quoi ils parlent.
"Ce qui vient s'ajouter à leurs qualités intrinsèques de maman et de papa, indépendamment de l'aspect sportif."
PRÊTE POUR L'UNI
Quand on parle avec Anstey, la satisfaction qu'elle affiche à l'évocation des accomplissements de ses parents est égalée par sa passion et sa soif d'apprendre. Elle n'exclut pas de poursuivre une carrière dans le basket, mais elle est surtout très fière de son cursus scolaire.
"Je suis en 12e année à Melbourne et il ne me reste plus que quelques mois d'école. Je vais probablement aller à l'uni à l'étranger l'année prochaine," sourit Anstey, tout heureuse d'approcher cette période cruciale et excitante de sa vie.
"Je veux vraiment poursuivre mon éducation, car tout ne se résume pas au basket. Il est très important que je m'occupe de ça avec sérieux.
"C'est clair que la NCAA me plairait bien," conclut-elle au moment d'aller rejoindre son immense et fier père, impatient de voir sa fille.
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