Fernandez toujours euphorique un an plus tard
Faire partie d'une équipe qui décroche le titre mondial est quelque chose d'extraordinaire dans la carrière d'un joueur.
MADRID (Espagne) - Faire partie d'une équipe qui décroche le titre mondial est quelque chose d'extraordinaire dans la carrière d'un joueur.
Et quand cela arrive deux fois, surtout de nos jours, c'est d'autant plus fantastique.
Mardi, le capitaine Rudy Fernandez n'a pas manqué de célebrer l'anniversaire de la formidable victoire de l'Espagne contre l'Argentine, en finale de la Coupe du Monde FIBA 2019 à Beijing. Il avoue ne pas encore y croire vraiment.
"Je suis toujours habité par ce sentiment inégalable," dit-il dans un entretien accordé à la FEB. "Personnellement, c'est fou de remporter une seconde fois le titre mondial. Je n'aurais jamais imaginé un jour vivre un moment de bonheur aussi intense que celui vécu l'été dernier."
Fernandez n'a pas été le seul à ajouter ce second titre à son palmarès : Marc Gasol en a fait de même. Il y a quatorze ans au Japon, ils faisaient partie des jeunes de la sélection espagnole couronnée après un parcours sans faute, avec notamment un succès au bout du suspense en demi-finale contre l'Argentine et une victoire fleuve contre la Grèce dans le match pour le titre.
Treize ans plus tard, ils étaient les leaders de cette équipe d'Espagne qui a brillé en Chine, ne perdant une nouvelle fois aucun match.
"L'autre jour, j'en parlais avec Marc. Nous n'aurions jamais pensé revivre tout ça après 2006," lâche Fernandez.
En Chine, il y avait quelques vétérans et des joueurs un peu moins connus.
L'équipe était composée de Fernandez, Gasol, Quino Colom, Pau Ribas, Ricky Rubio, Víctor Claver, Willy Hernangomez, Pierre Oriola, Xavi Rabaseda, Sergi Llull, Javier Beiran et Juancho Hernangomez .
Même si l'Espagne a eu des difficultés en début de compétition, elle est montée en puissance dans la phase à élimination directe.
Son plus grand test est survenu en demi-finale. Face à l'Australie, il lui a fallu deux prolongations pour s'imposer. Menée de 11 points par les Boomers dans le 3e quart-temps, l'Espagne n'a jamais abandonné.
"La demi-finale contre l'Australie a été incroyable. Nous étions en difficulté, puis nous avons provoqué notre chance et nous sommes revenus au score. Je pense que la fierté, la volonté de tout donner pour ce maillot et la détermination à se battre sur chaque ballon nous ont permis d'atteindre la finale," lance Fernandez. "C'est dans l'ADN de cette équipe nationale."
Fernandez et l'Espagne ont dû s'employer pour vaincre l'Australie en demi-finale
Pour Fernandez, les souvenirs de Chine ravivent énormément d'émotions. Son grand-père est décédé l'été passé et sa sœur Marta, ancienne star de la sélection nationale féminine, a fait une fausse-couche.
"Je n'ai pas de mots pour décrire tout le soutien que j'ai reçu de la part de ma famille et de mes amis ; et de ma seconde famille, c'est-à-dire l'équipe nationale," déclare-t-il.
"J'ai eu beaucoup de hauts et de bas durant la préparation et toute l'équipe était là pour m'apporter son amour. Cela m'a donné la force d'affronter mes problèmes personnels, soit l'une des plus éprouvantes périodes de ma carrière."
L'an prochain, l'Espagne essaiera de figurer parmi les meilleures équipes des JO de Tokyo. Fernandez a disputé ses premiers JO en 2004 à Athènes et il a fait partie des équipes qui ont pris le 2e rang des JO de Beijing (2008) et Londres (2012), ainsi que le 3e aux JO de Rio (2016).
"Bien sûr, je me réjouis de me tenir à disposition du coach (Sergio Scariolo) l'été prochain," indique-t-il. "Ce serait la récompense d'un travail dur tout au long de la saison, en étant conscient que nous avons la responsabilité de porter au plus haut les couleurs nationales. Nous aurons une autre occasion de nous illustrer."
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